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20/07/2017

TERREUR ORDINAIRE

au magma présent de l'écriture:

 

TERREUR ORDINAIRE

 

Sa bonté insensible ne s'exprime que dans le vague.

 

Son indifférence sèche ne réfute les aléas de la vie,

Fleuve rugissant de situations noires et glaireuses

Véhiculées toujours sans la moindre velléité d'accueil,

Que dans l'instant exhibé par l'épouvante du destin.

 

P. MILIQUE

20/12/2016

UN AVENIR A NOUVEAU LUMINEUX 13

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

UN AVENIR A NOUVEAU LUMINEUX

13

 

De fait, tu m'as intégré dans ton proche périmètre affectif.
Penser à quelqu'un de l'extérieur, même fréquemment, même amoureusement, sans jamais mettre à sa disposition d'autres signes de soutien, sans jamais rien lui manifester de véritablement efficace, s'avère très insuffisant en plus de notoirement médiocre.
Dérisoire jusqu'à l'obscène même.

En mon tréfonds embrasé, il est clair que mon âme, mon cœur et mon esprit veulent converser avec toi.
Être présents aussi, très présents même, au risque de l'être peut-être trop.


T'écouter, t'observer.
Échanger, partager avec toi.
Je veux être tout proche de toi et tenir ta main dans la mienne.
Je veux lire au creux de ton regard l'inespéré chemin qui m'a mené à toi.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

06/10/2013

SOPHIE AGNEL, PIANO PRÉPARÉ SONORITÉS(15) : MA PÂTE A FIXE « LE MIEN IL EST DOUX ET NOIR »

 

SOPHIE AGNEL, PIANO PRÉPARÉ
  SONORITÉS(15) : MA PÂTE A FIXE
« LE MIEN IL EST DOUX ET NOIR »

(6'36")


Sophie Agnel passe la plupart de ses concerts debout, penchée en équilibre sur les entrailles de son instrument, lui triturant les cordes pour qu'il crache jusqu'à la dernière goutte de son. Il faut perdre quelques a priori sur ce que c'est que "jouer du piano" et accepter que le clavier n'en soit qu'une partie émergée. Une fois ce petit effort accompli, le monde qui s'ouvre est sidérant. Les frottements de cordes, les résonances, les effleurements des étouffoirs font un paysage musical où le temps suit un déroulement singulier et l'espace se remplit de sonorités inouïes. Un voyage passionnant dans le piano moderne.
En partenariat avec le festival Sonorités (Montpellier).


Enregistrement : novembre 12
Mise en ondes & mix : Samuel Hirsch
Réalisation : Pascal Mouneyres

26/06/2013

LA PARISIENNE LIBEREE : "L'EMPIRE DU FUTUR PROCHE"

 

LA PARISIENNE LIBEREE 

"L'EMPIRE DU FUTUR PROCHE"

Paroles et musique : la Parisienne Libérée


On raconte qu’autrefois
Au temps du libéralisme
On ne comptait que sur soi
C’était avant le cataclysme
Avant que la météo
Ne suspend’ au dessus de nos têtes
Un nuage de capitaux
Avant qu’il ne pleuve des dettes

La plus grave erreur que l’on fait à gauche, c’est de penser qu’il faut se battre contre le libéralisme. Le libéralisme est mort en 1979. […] On n’est plus dans une économie du profit, mais dans une économie du crédit.

« Si les marchés financiers
Venaient à nous contrôler… »
J’en vois déjà qui s’inquiètent
Qu’ils se rassurent, c’est chose faite !
Éviter de paniquer,
La vertu c’est l’optimisme
N’alarmons pas les croupiers
Du néolibéralisme

Aujourd’hui et depuis trente ans, l’économie de casino ce n’est pas une menace, c’est effectivement ce qui dirige la société.

« Citoyens libérons-nous !
Cela ne peut plus durer »
Criait un homme à genoux
En saisissant son épée
Calme-toi, dit son copain
T’as raison, c’est dégueulasse
Mais patiente, si tu veux bien
Je suis dans mauvaise passe

J’ai placé le peu d’argent
Que j’avais pu épargner
On luttera mais pas maintenant
Là, j’ai besoin des intérêts
Et puis pense à ta maison
Qui n’est pas finie de rembourser
Faut se révolter, t’as raison
- Mais faut savoir où loger.

« Allez ça va, j’ai compris »
Lui répondit le héros
« D’abord je paye mon crédit
Ensuite je rachète une auto… »

Qu’est-ce que ça veut dire « protéger les gens des marchés financiers ? » À droite, cela veut dire : faire ce que les marchés financiers demandent. C’est le principe de la mafia. Comment on se protège de la mafia ? On se protège de la mafia en payant ce que la mafia demande, et là on est protégés : elle ne nous attaque pas. D’ailleurs la mafia, elle dit : « je suis là pour vous protéger ». « De qui ? » « De nous, si vous n’acceptez pas de payer pour la protection. » Donc apaiser les marchés financiers c’est ça. […] Du côté des sociaux-démocrates, on ne peut pas tout à fait dire ça. Donc on dit : « certes il faut apaiser les marchés financiers, mais de façon juste, c’est-à-dire en répartissant l’effort pour tout le monde… »

Comme il y a moins de services publics
Les citoyens sont fâchés
Et les hommes politiques
Se trouvent bien embarrassés
« Les gens veulent qu’on les protège,
C’est peut-être pas une bonne idée
Mais voyons ce que les stratèges
Ont à proposer

« De quoi est-ce qu’on pourrait bien les protéger ? On pourrait les protéger d’une invasion étrangère, de millions et de millions d’Africains qui envahiraient l’Europe ? Ouais. Alors évidemment ce n’est pas vrai, mais on n’a rien d’autre en magasin alors qu’est-ce qu’on va dire ? Et puis c’est crédible, de temps en temps il y a quelques barques » […] Nicolas Sarkozy avait fait un grand truc là dessus, un grand discours sur l’étroitesse du détroit de Gibraltar… « Il est tout petit le détroit de Gibraltar. Il y a plein plein plein plein d’Africains de l’autre côté. La plupart des Africains sont de l’autre côté, hein, il faut savoir ça. »

Il y a comme une fidélité
Une sorte d’accoutumance
Qui pourrait presque s’appeler
« Néolibéralodépendance »
Chacun a besoin de sa dose
Beaucoup rêvent de décrocher
Mais l’avenir n’est pas rose
Et peine à rougeoyer

La grande force du néolibéralisme c’est de pouvoir répondre quand on lui dit « Ça ne va pas tenir longtemps votre système, ça va mener à la catastrophe. Dans un petit temps, ça sera fini » – « Sans doute mais ça c’est dans le futur plutôt éloigné. Et le grand avantage du futur proche sur le futur éloigné, c’est qu’il vient avant ! Donc peut-être qu’après-demain ce sera le désastre, mais demain il y a quand même un maximum de retours sur investissements à retirer… » […] Le néolibéralisme, c’est l’empire du futur proche.

L’avenir est compromis
Le présent saccagé
Mais jamais jusqu’ici
Le temps ne s’est arrêté
Surprenons les marchés
En estimant le monde
A nous de spéculer
Toutes les nanosecondes !

L’enjeu ce n’est pas de revenir en arrière au bon vieux temps du libéralisme. L’enjeu c’est, à mon avis, de changer les conditions d’accréditation. C’est-à-dire accepter qu’on vit dans un monde du crédit. Le véritable enjeu c’est : « qu’est-ce qui donne du crédit ? Qu’est-ce qui donne de la valeur ? »

04/02/2012

Gérard PHILIPE "La mort du Loup" (Alfred de VIGNY)

 

Gérard PHILIPE dans un enregistrement historique des
années "'50" du poème d'Alfred de Vigny "La mort du loup".

 

I
"Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçus les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées,
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris,
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante,
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu, qui traversaient sa chair,
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

II
J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux, la belle et sombre veuve
Ne l'eut pas laissé seul subir la grande épreuve;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes,
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous , débiles que nous sommes!
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez sublimes animaux.
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse,
Seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse.
--Ah! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur.
Il disait: " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler."