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03/07/2012

LE JOURNAL DE PERSONNE: "DARK SIDE"

Femme magnifique à l'intensité hors-norme.

Superbe et talentueuse...

A l'écriture riche et précise.

Il est important de ne pas passer à côté!

Ne manquez pas de vous rendre sur son site: c'est une mine!

http://www.lejournaldepersonne.com/

Ou sur sa chaine Youtube:

http://www.youtube.com/watch?v=VuiAdm6sSFE&feature=mfu_in_order&list=U


Soi-même – C’est avec une formule chimique de ce genre que Socrate s’est donné la mort?

Soi- Dans mon désir d’en finir avec toi, ce serait plutôt alchimique.

Soi-même – Si j’ai bien tout compris, tu as versé le poison dans l’un de ces deux verres mais tu ignores dans lequel?

Soi – Une chance sur une de se débarrasser l’une de l’autre.

Soi-même – Je ne sais pas si c’est bien ce qu’on fait ?

Soi – Pourquoi est-ce que tu fais le bien ?

Soi-même – Le sens du devoir, ça ne te dit rien ?

Soi – Rien… pour moi, le devoir n’a aucun sens

Soi-même – Quand tu tends la main à quelqu’un qui se noie, tu crées du sens…. moral et ce n’est pas plus mal

Soi – Non… tu ne le fais pas parce que c’est bien… mais parce que ça te fait du bien… parce que c’est bon. Ni bien… ni mal… mais que du bon et du mauvais pour ton mental… rien de moral.

Soi-même – Quand on martyrise un enfant sous tes yeux… ce n’est pas seulement ton moi qui est ébranlé ou qui trouve ça mauvais, mais tout moi, en toi, se sentirait concerné… malaise particulier devient malaise universel… malaise pour tout l’univers.

Soi – Ce n’est qu’une prétention à l’universel… un recours au sens moral pour justifier les carences de notre sensibilité.

Soi-même – Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il y a en moi, quelque chose de plus fort que moi… au-dedans, tout en étant au-dessus et au-delà… la trace d’une Loi qui m’ordonne de ne pas t’abandonner… de te tendre la main quand tu es mal en point.

Soi – J’insiste et je persiste : le bien que tu fais… tu ne le fais pas pour rien… tu le fais… pour qu’on te le rende… pour que les hommes ou Dieu te le rendent… Je ne voudrais pas enfoncer le clou en te disant que ça ressemble étrangement à un investissement … donnant-donnant… gagnant-gagnant, calcul mental déguisé en sainte morale.

Soi-même – Quand je cours le risque d’abriter sous mon toit, les membres d’une famille de clandestins, je ne vois pas l’ombre d’un calcul. Je ne vois que leur intérêt. Pas du tout le mien.

Soi – C’est déjà autre chose. Ce n’est plus de l’investissement au premier degré… mais de l’investissement au second degré… qu’on appelle de l’engagement politique… Attention, j’ai dit politique… Je n’ai pas dit moral ou éthique…
Ce n’est pas mon sentiment qui fait la Loi mais l’assentiment de tous ceux qui ont le même sentiment que moi… égoïsme puissance N.

Soi-même – et qu’est-ce que tu fais de cette voix intérieure qui m’indique qu’il y a quelque chose de transcendant dans ton visage… comme si tu étais faite à l’image de Dieu?

Soi – Pitié qui se transforme en piété… égoïsme qui se drape d’altruisme… néant qui se fait passer pour l’être…
Toute morale a quelque chose de pathétique. Et si je ne t’aimais pas, je te dirai que l’amour de l’autre, lorsqu’il ne pue pas le sexe, le pouvoir ou l’argent, est pathologique et relève de la psychiatrie.

Soi-même – Pourquoi ? Parce qu’il n’y a rien dans l’autre que tu puisses aimer d’une manière désintéressé ?

Soi – Rien. Comme si sa vie ou la mienne étaient irréelles. Seule sa mort ou la mienne sont réelles. Et c’est pour cette raison qu’on s’entretue … sans répit … pour exister… on meurt ou on donne la mort pour réaliser qu’on est bien en vie … c’est mortel, la vie.

Soi-même – Je suis ton double, c’est normal qu’on voit double… tu ne vois pas ce que je vois et je vois ce que tu ne vois pas… nous sommes complémentaires… pourquoi veux-tu te débarrasser de moi?

Soi – pour avoir la conscience tranquille… je n’en peux plus de tes rappels à l’ordre en supprimant l’œil, je supprimerai tout ce qu’il me donne à voir.

Soi-même – Je serais toujours là pour te rappeler à toi.

Soi – On verra… je verrai… fais ta petite prière !

Soi-même – Que Dieu te pardonne… parce que tu ne sais pas ce que tu vas faire

Soi – A Dieu Tchin! Tchin !
Tiens, tiens, on dirait que Dieu a retenu son souffle. Mais n’a pas jugé bon de retenir le tien. Une de moins, ça doit lui faire du bien!