17/05/2012
LE JOURNAL DE PERSONNE: "LES POETES SONT MENTEURS "
Femme magnifique à l'intensité hors-norme.
Superbe et talentueuse...
A l'écriture riche et précise.
Il est important de ne pas passer à côté!
Ne manquez pas de vous rendre sur son site: c'est une mine!
http://www.lejournaldepersonne.com/
Ou sur sa chaine Youtube:
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Mère : Qu’est-ce que tu préfères, souffrir ou faire souffrir?
 Enfant : ni l’un, ni l’autre
 Mère: mais tu es obligé de choisir
 Enfant: rien ne m’y oblige
 Mère: raison de plus pour y réfléchir
 Enfant: réfléchir pour réfléchir
 Mère: c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour rester éveillé
 Enfant: repose- moi la question
 Mère: est-ce que tu préfères souffrir ou faire souffrir ?
 Enfant : c’est à ton enfant que tu poses la question ou à ton amant ?
 Mère: petit pervers, à mon amant bien sûr, à celui qui aime la sagesse et qui pour cette raison même restera toujours un enfant.
 Enfant : je n’ai jamais été sage
 Mère: personne ne l’est… d’où l’amour, d’où l’attrait pour la sagesse
 Enfant : tu peux me dire en deux mots, ce que c’est ?
 Mère: c’est se poser la question que personne ne se pose
 Enfant : j’aimerai bien savoir laquelle
 Mère: celle que personne ne se pose… la réponse est contenue dans la question
 Enfant : c’est un sophisme
 Mère: un sophisme? Qu’est-ce que tu entends par là?
 Enfant : un faux raisonnement
 Mère : tu ne crois pas si bien dire, sophos en grec signifie sage
 Enfant : c’est l’intelligence qui ne mange pas de pain
 Mère: peut-être parce qu’elle se nourrit de sa faim
 Enfant : ce n’est pas toi qui me disait de me méfier d l’intelligence ?
 Mère: de l’intellect nuance… qui reste sans prise sur le réel
 Enfant: et à quoi on mesure l’intelligence ?
 Mère: à la capacité de s’ouvrir jusqu’à digérer une chose et son contraire
 Enfant : tu confonds avec la tolérance
 Mère: non. Mais avec la richesse d’un esprit quand le cœur s’en mêle et la richesse du cœur quand l’esprit s’en mêle
 Enfant : c’est une réponse qui dispense de la question
 Mère : aucune réponse ne dispense de la question
 Enfant : et quelle est la question?
 Mère : est-ce que tu préfères souffrir ou faire souffrir?
 Enfant : si j’étais faux cul, je dirais : souffrir
 Mère: et si tu ne l’étais pas
 Enfant : je dirais : souffrir
 Mère : tu veux dire que nul ne peut s’empêcher de mentir ?
 Enfant : oui… parce que personne n’aime souffrir
 Mère : qui dirait que nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert
 Enfant : c’est certainement un poète
 Mère : qu’est-ce que tu as contre les poètes ?
 Enfant : ils sont tous menteurs
 Mère : faux culs ?
 Enfant : non cul-culs
 Mère : pourquoi?
 Enfant : parce qu’ils rendent beau ce qui ne l’est pas
 Mère: quoi par exemple?
 Enfant : la souffrance
 Mère : si j’ai bien suivi, tu préfères faire souffrir que souffrir ?
 Enfant : ça, c’est la nature
 Mère: tu veux dire que toute morale est mensongère?
 Enfant : je veux dire que personne n’aime la souffrance, c’est de la légitime défense
 Mère : raison de plus pour ne pas faire souffrir
 Enfant : y a pas d’autre alternative : on souffre ou on fait souffrir
 Mère : y a en forcément une autre, d’où l’intérêt qu’il y a à réfléchir
 Enfant : on préfère tous faire le mal que le subir
 Mère : tu théorises ?
 Enfant : non… je réalise
 Mère : tu dois aimer ton prochain comme toi-même dit l’Évangile
 Enfant : c’est contradictoire : parce qu’aimer ne peut être un devoir
 Mère : c’est cette contradiction qui nous sauve de nous-mêmes… parce qu’on ne peut aimer n’importe qui d’un amour naturel, c’est toujours l’esprit qui nous pousse à le faire
 Enfant : Dieu est un poète
 Mère : “aimer vos ennemis” dit Jésus… cette impossibilité nous rend proches du ciel
 Enfant : théorème… poème… donc problème
 Mère : ouvres ton cœur, petit Judas et pas seulement ton esprit.
 Enfant: tu l’as dit.
 Mère : dit quoi?
 Enfant : que out est une question de pitié…
 Mère: tu veux dire que sans la pitié, personne ne serait sensible à personne
 Enfant : oui
 Mère : tant mieux, si ça nous rend l’autre sensible au cœur
 Enfant : le lion ignore la pitié
 Mère : et alors ?
 Enfant : est-ce que tu lui en veux ?
 Mère : je ne peux en vouloir à la nature
 Enfant : tu as répondu à la question
15:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, éthique et politique, faux et usage de faux, la souffrance : mode d'emploi, lejournaldepersonne, les menteurs professionnels, les sophistes modernes, mensonge politique, politique et poésie, vérité poétique., nouveau gouvernement, parité, fabius, moscovici, montebourg, walls, peillon
 

