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03/08/2017

FIN DE SOIRÉE

au magma présent de l'écriture,

 

 

FIN DE SOIRÉE

 

Elle me comble d'intensité cette fin de soirée

Où nous avons longuement conversé ensemble,

De tout, de rien, de tous ces riens qui, s'ils n'étaient pas,

Nous empêcheraient, c'est sûr, d'atteindre à l'essentiel.

 

Cela fait déjà trop de temps que je subis physiquement.

Ce déséquilibre total qui virevolte sur l'incompréhensible.

En tout état de cause, tout cela relève de l'incontrôlable.

Est-ce une conséquence perverse du demi-siècle franchi,

Ou le méfait de cette infection qui n'en finit pas de finir?

 

Je ne veux pas t'accabler de choses que tu connais trop bien.

Je souhaite simplement partager un peu de cette vive fatigue

Que j'éprouve au sortir de mes intenses journées de travail.

Mais je me révèle bien incapable de quoi que ce soit, pas plus

Que je ne le suis d'aligner ne serait-ce que quelques mots sensés.

A cela s'est, depuis quelques jours, joint une détresse psychique:

Posture d'extrême frustration au scintillement défraîchi de la vie.

 

 

P. MILIQUE

24/10/2016

OISEAU DE MAUVAIS AUGURE 3

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

OISEAU DE MAUVAIS AUGURE

3

Mais la séparation se déroule mal. Elle lui est inacceptable.
(Que peuvent mes pauvres mots, mes misérables mots
Alors même que tout son être déchiré part en hémorragie?)
Malgré ma sollicitude, elle a tenté d'annuler sa souffrance.
La voilà prostrée en hôpital psychiatrique, perfusée de chimie
Qui refera, peut-être, couler la sève de la vie en ses veines.
Je viens d'entendre sa voix, affaiblie, lointaine, murmurée.
Une voix sans force qui hurlait en silence son dégoût de la vie.
La voix d'une désagrégation à l'architecture déséquilibrée.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

17/05/2012

LE JOURNAL DE PERSONNE: "LES POETES SONT MENTEURS "

Femme magnifique à l'intensité hors-norme.

Superbe et talentueuse...

A l'écriture riche et précise.

Il est important de ne pas passer à côté!

Ne manquez pas de vous rendre sur son site: c'est une mine!

http://www.lejournaldepersonne.com/

Ou sur sa chaine Youtube:

http://www.youtube.com/watch?v=VuiAdm6sSFE&feature=mfu_in_order&list=U 


Mère : Qu’est-ce que tu préfères, souffrir ou faire souffrir?
Enfant : ni l’un, ni l’autre
Mère: mais tu es obligé de choisir
Enfant: rien ne m’y oblige
Mère: raison de plus pour y réfléchir
Enfant: réfléchir pour réfléchir
Mère: c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour rester éveillé
Enfant: repose- moi la question
Mère: est-ce que tu préfères souffrir ou faire souffrir ?
Enfant : c’est à ton enfant que tu poses la question ou à ton amant ?
Mère: petit pervers, à mon amant bien sûr, à celui qui aime la sagesse et qui pour cette raison même restera toujours un enfant.
Enfant : je n’ai jamais été sage
Mère: personne ne l’est… d’où l’amour, d’où l’attrait pour la sagesse
Enfant : tu peux me dire en deux mots, ce que c’est ?
Mère: c’est se poser la question que personne ne se pose
Enfant : j’aimerai bien savoir laquelle
Mère: celle que personne ne se pose… la réponse est contenue dans la question
Enfant : c’est un sophisme
Mère: un sophisme? Qu’est-ce que tu entends par là?
Enfant : un faux raisonnement
Mère : tu ne crois pas si bien dire, sophos en grec signifie sage
Enfant : c’est l’intelligence qui ne mange pas de pain
Mère: peut-être parce qu’elle se nourrit de sa faim
Enfant : ce n’est pas toi qui me disait de me méfier d l’intelligence ?
Mère: de l’intellect nuance… qui reste sans prise sur le réel
Enfant: et à quoi on mesure l’intelligence ?
Mère: à la capacité de s’ouvrir jusqu’à digérer une chose et son contraire
Enfant : tu confonds avec la tolérance
Mère: non. Mais avec la richesse d’un esprit quand le cœur s’en mêle et la richesse du cœur quand l’esprit s’en mêle
Enfant : c’est une réponse qui dispense de la question
Mère : aucune réponse ne dispense de la question
Enfant : et quelle est la question?
Mère : est-ce que tu préfères souffrir ou faire souffrir?
Enfant : si j’étais faux cul, je dirais : souffrir
Mère: et si tu ne l’étais pas
Enfant : je dirais : souffrir
Mère : tu veux dire que nul ne peut s’empêcher de mentir ?
Enfant : oui… parce que personne n’aime souffrir
Mère : qui dirait que nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert
Enfant : c’est certainement un poète
Mère : qu’est-ce que tu as contre les poètes ?
Enfant : ils sont tous menteurs
Mère : faux culs ?
Enfant : non cul-culs
Mère : pourquoi?
Enfant : parce qu’ils rendent beau ce qui ne l’est pas
Mère: quoi par exemple?
Enfant : la souffrance
Mère : si j’ai bien suivi, tu préfères faire souffrir que souffrir ?
Enfant : ça, c’est la nature
Mère: tu veux dire que toute morale est mensongère?
Enfant : je veux dire que personne n’aime la souffrance, c’est de la légitime défense
Mère : raison de plus pour ne pas faire souffrir
Enfant : y a pas d’autre alternative : on souffre ou on fait souffrir
Mère : y a en forcément une autre, d’où l’intérêt qu’il y a à réfléchir
Enfant : on préfère tous faire le mal que le subir
Mère : tu théorises ?
Enfant : non… je réalise
Mère : tu dois aimer ton prochain comme toi-même dit l’Évangile
Enfant : c’est contradictoire : parce qu’aimer ne peut être un devoir
Mère : c’est cette contradiction qui nous sauve de nous-mêmes… parce qu’on ne peut aimer n’importe qui d’un amour naturel, c’est toujours l’esprit qui nous pousse à le faire
Enfant : Dieu est un poète
Mère : “aimer vos ennemis” dit Jésus… cette impossibilité nous rend proches du ciel
Enfant : théorème… poème… donc problème
Mère : ouvres ton cœur, petit Judas et pas seulement ton esprit.
Enfant: tu l’as dit.
Mère : dit quoi?
Enfant : que out est une question de pitié…
Mère: tu veux dire que sans la pitié, personne ne serait sensible à personne
Enfant : oui
Mère : tant mieux, si ça nous rend l’autre sensible au cœur
Enfant : le lion ignore la pitié
Mère : et alors ?
Enfant : est-ce que tu lui en veux ?
Mère : je ne peux en vouloir à la nature
Enfant : tu as répondu à la question