Mon frère, veux-tu t’isoler? Veux-tu chercher le chemin qui mène à toi-même ? Tarde donc encore un instant et écoute-moi.
Tu te dis libre ?
Je veux entendre ta pensée maitresse, et non pas apprendre que tu t’es débarrassé de tes chaînes.
Il en est qui ont perdu leur magnitude en rejetant leur état de servitude.
Libre de quoi ? Que m’importe ! Mais que ton œil clair m’annonce : Libre pour quoi?
Peux-tu te donner à toi-même ton bien et ton mal et suspendre ta volonté au-dessus de toi comme une loi ? Peux-tu être ton propre juge et le vengeur de ta propre loi ?
A certains hommes tu ne dois pas donner la main, mais seulement la patte : et je veux que ta patte ait aussi des griffes.
Mais l’ennemi, le pire que tu puisses rencontrer sera toujours toi-même …
Il faut que tu veuilles brûler dans ta propre flamme : comment voudrais-tu redevenir neuf si tu n’es pas d’abord devenu cendre !