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08/02/2013

LE JOURNAL DE PERSONNE: " Adieu l'Ami "

Femme magnifique à l'intensité hors-norme.

 

 Superbe et talentueuse... 

 

  A l'écriture riche et précise.

 

  Il est important de ne pas passer à côté

 

  Ne manquez pas de vous rendre sur son site: c'est une mine! 

 

  http://www.lejournaldepersonne.com/  Ou sur sa chaine Youtube:
http://www.youtube.com/watch?v=VuiAdm6sSFE&feature=mfu_in_order&list=U


Nobody : on se vouvoie ou on se tutoie ?

Personne : je ne tutoie personne. Je vouvoie tout le monde.

Nobody : je vous remercie donc d’avoir accepté cette vidéo conférence

Personne: c’est une première, je l’ai accepté pour vous dire aussi que ce sera la dernière

Nobody : avec vous, on ne sait jamais si vous êtes différente ou indifférente

Personne: je ne suis pas la même que moi-même. Parce que je cultive la différence… le changement… le mouvement

Nobody : Pourquoi vous ne répondez à aucune invitation sur Facebook? Pourquoi vous évitez la confrontation… la conversation… l’échange tout simplement?

Personne : parce que je ne détiens pas la vérité… parce que je n’en poursuis aucune.

Nobody : ça n’exclut pas l’échange des idées

Personne: vous ne trouvez pas “normal” que je reste à l’écart d’un processus de dégradation dont vous faîtes tous les jours les frais ?

Nobody: je ne vois pas de quoi vous voulez parler ?

Personne: vous voulez que je sois solidaire de votre enfer de solitaire, que je m’inflige les châtiments que vous vous infligez et que je subisse les banalités que vous vous faîtes subir?

Nobody: parce que vous vous estimez au-dessus de la mêlée ?

Personne: pas au-dessus. Ni dedans. Je suis hors-jeu : offside

Nobody : vous vous prenez pour qui?

Personne : pour Personne… ce n’est pas un nom… mais un choix de vie.

Nobody: vous finirez par être écrasée par une majorité de plus en plus écrasante qui tisse des liens, créé des réseaux et fixe les règles du jeu.

Personne: oui, j’en suis consciente, une majorité dépourvue de confiance en elle-même, incapable de plaider une autre cause que la sienne, et qui s’exhibe pour se donner bonne conscience.

Nobody: tout doux! Tout doux! Nul n’échappe aux lois du marché. À l’offre et à la demande. Vous nous offrez une info scénario par jour… la moindre des choses c’est de tenir compte de notre demande… de notre envie d’en savoir plus sur vous, sur votre travail, sur votre vision du monde. C’est salutaire pour tout le monde.

Personne: non, ce n’est pas mon salut que vous cherchez, vous vous tourmentez et vous voulez que j’en fasse autant… partager vos tourments… pourquoi pas ? Seulement voilà… je n’y crois pas… je les trouve artificiels… votre mur est un mur de lamentations païennes devant lequel tout le monde pleure sur son sort.

Nobody: on pleure. Oui. Mais on rit aussi. On tombe et on se relève les uns, les autres. Nous sommes plusieurs. Vous êtes seule.

Personne: foutaise! Personne ne relève personne. En revanche je vous concède que vous n’êtes pas seuls à tomber… vous tombez bien ensemble. Facebook c’est la version laïque de la chute.

Nobody: mais c’est ça la vie : un monde qui vous tombe dessus… c’est inévitable

Personne: dois-je m’excuser parce que je fuis les dépendances ? Pourquoi voulez-vous me contraindre à une servitude analogue à la vôtre? En vérité, s’il en est une : vous vous êtes laissé prendre à une certitude et vous enviez mes incertitudes, mes allergies aux dogmes de la modernité vous êtes jaloux de ma liberté.

Nobody: pourquoi ne pas en débattre?

Personne: vous voulez que je me débatte au milieu des mêmes tortures que vous ? Vous voulez m’obliger à souffrir ce que vous souffrez et à chercher ce que vous cherchiez ? Pour la plupart… c’est l’âme-sœur… amour, gloire et banalité.

Nobody: les réseaux sociaux ont permis à certains de faire la révolution… d’opposer une véritable résistance aux tyrans… de divulguer les plus sombres raisons d’états.

Personne: qu’est-ce que vous voulez ? Me précipiter dans l’abîme de l’actualité? J’y suis déjà et à chaque fois que je rédige un billet, c’est pour rappeler qu’il y a aussi un sommet… un sommet pour tous et pour personne, qui exclut les romances et les confidences telles qu’on les pratique sur twitter ou facebook où l’on confond réflexe et réflexion, échanges et vidanges, ébats et débats.

Nobody: je croyais que vous étiez une femme libérée?

Personne: c’est pour ça que vous voulez m’enchaîner à vous-même, à votre cause, à votre insupportable solitude… vous vous ennuyez et ça vous fait souffrir… vous souffrez et ça vous ennuie. C’est un état petit bourgeois, de mômes qui n’ont pas trouvé de chat à fouetter.

Nobody: dans ce cas, je vous prie de ne plus publier vos putains de vidéos sur mon mur…. et je vais de ce pas me retirer de vos amis. Au diable Personne !

Personne: une de perdue… Adieu Nobody!