24/02/2012
QUELQUES POEMES VENUS DE SYRIE: HAMZA
Le HuffPost a pris connaissance d'une série de poésies écrites dans un français remarquable, par une Syrienne qui a réussi à les faire parvenir en France. Nous lui conservons bien entendu son anonymat pour des raisons évidentes. Ce sont ces poèmes, d'une force poignante, qui sont reproduits ici .
Sur le pas de la porte, il se tenait tout droit.
 Le visage poupin de rondeurs enfantines
 Un regard à faire fondre la Vierge Célestine
 En larmes... de tendresse, de pitié ou d'effroi...
 
 Dans les champs de Horane poussent les mimosas...
 Il n'avait que treize ans...et s'appelait Hamza...
 
 Puis il s'est élancé, parmi les barricades
 Aux hommes en colère porter des victuailles
 Elle était inégale, injuste la bataille,
 L'armée les pilonnait à coups de canonnades
 
 Dans les rues de Deraa, par les champs de colza
 Débordant de bravoure, se faufilait Hamza...
 
 Était-il de ceux-là, parmi ses camarades
 Qui firent ce qu'en quarante années nul n'osât ?
 « C'est à ton tour, Docteur ! » Et la PEUR se brisa
 Contre ce mur de pierre pour presque une charade... !
 
 Et de cette étincelle, un volcan s'embrasa !
 Aux confins du pays, là où vivait Hamza...
 
 Mais la pieuvre exécrable prît dans ses tentacules
 L'enfant, son innocence, les fleurs de l'avenir...
 Et pour l'Humanité, son vivant souvenir
 Demeurera gravé en lettres majuscules
 
 Et soudain le soleil de ton sang s'irisa !
 De tes larmes, tes cris, ta souffrance Hamza...
 
 Comment peut-on décrire ce crime abominable ?
 J'ai épuisé les mots des livres de grammaire....
 Comment imaginer sa pauvre, pauvre mère
 Découvrir son cadavre rendu méconnaissable ?
 
 Mon ange, mon bel ange on te martyrisa !
 Paix à la pureté de ton âme Hamza...
 
 MAIS OU ÊTES-VOUS DONC, LES JUSTES DE LA TERRE ?
 LES DÉFENSEURS DES DROITS DE L'HOMME, DE L'ENFANCE ?
 SOUS VOS YEUX MEURT UN PEUPLE DANS INDIFFÉRENCE !
 JUSQU'À QUAND ALLEZ-VOUS REGARDER ET VOUS TAIRE ?
 
 Et comme un oiseau libre lance à travers les airs
 Des notes cristallines vibrant de sa luette
 Il me semble entendre ta voix encore fluette
 Répéter un refrain, bien sûr imaginaire... :
 
 Je suis tombé par terre
 C'est la faute à Maher
 Je crache sur les chars
 Tu tomberas Bachar...
18:20 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, hamza, se renir droit, sur le pas de la porte, faire fondre, la vierge célestine, en larmes, tendresse, pitié, effroi, dans les champs de horane, pousse les mimosas, s'élancer, barricades, homme en colère, victuaille, inégal, injustice, bataille, armée, pilonner, camarade, bravoure, deraa, se faufiler, docteur, peur, mur de pierre, charade, pieuvre, excécrable, tentacules, enfance, innocence, fleur d'avenir, humanité, vivant, souvenir, demeurer graver, lettre majuscule, sang, s'iriser, larme, cri, souffrancecrime abominable, épuiser les mots, livre de grammaire, découvrir son cadavre, devenir méconnaissable, martyriser
 
 

