Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/12/2012

LE JOURNAL DE PERSONNE: "Les Otages de la France "

Femme magnifique à l'intensité hors-norme.

 Superbe et talentueuse...

  A l'écriture riche et précise.

  Il est important de ne pas passer à côté

  Ne manquez pas de vous rendre sur son site: c'est une mine! 

  http://www.lejournaldepersonne.com/  Ou sur sa chaine Youtube:
http://www.youtube.com/watch?v=VuiAdm6sSFE&feature=mfu_in_order&list=U

 

M: Tu ne te souviens vraiment de rien ?
A: de presque rien
M: tu ne sais même plus qui tu es ?
A: ni qui je suis, ni d’où je viens, ni où je vais
M: Ne t’en fais pas… tu vas finir par retrouver le fil du temps
A: C’est ce que m’a dit le neurologue, mais je ne sais trop quoi penser
M: tu étais une vraie tigresse…
A: je ne m’en souviens pas
M: tu régnais avec beaucoup d’adresse sur ton petit monde
A: et où est-ce qu’il est passé ?
M: ils se sont tous éclipsés, les uns après les autres… ton absence leur a beaucoup pesé… aucun n’y a résisté.
A: je n’en ai pas le moindre souvenir
M: et de ton pur sang, arabe, avec lequel tu franchissais le mur du son, est-ce que tu t’en souviens?
A: pas le moins du monde…
M: tu étais très extrémiste, très engagée, prête à tout pour aller au bout.
A: tu m’étonnes…
M: et de l’homme de ta vie, est-ce que tu t’en souviens?
A: mon cœur ne bat pour personne… c’est tout ce que je ressens
M: est-ce que tu es heureuse au moins ?
A: si j’étais malheureuse, je le saurais… disons alors que je suis heureuse… à dire vrai… je ne ressens rien.. je n’ai pas… d’état d’âme.
M: absence de douleur… c’est ça le bonheur
A: depuis combien de temps déjà que je suis dans cet état ?
M: le corps médical qui filme chacune de tes réactions m’a formellement interdit d’en faire mention… la pente, tu dois la remonter toute seule, ma grande
A: tu es une bonne sœur, si je ne m’abuse
M: oui… disons une infirmière sous le regard de Dieu
A: Dieu… c’est qui déjà?
M: C’est mon employeur… c’est lui qui m’a chargé de veiller sur toi
A: c’est lui qui m’a opéré
M: non… ses lieutenants mexicains
A: j’ai soif
M: on m’a interdit de te donner à boire
A: j’ai faim
M: on m’a interdit de te faire à manger
A: j’ai… j’ai envie de dormir… j’ai sommeil
M: on m’a prié de t’en empêcher
A: pourquoi?
M: pour que tu retrouves un peu plus vite ta mémoire
A: est-ce que j’ai vraiment intérêt à la retrouver?
M: l’oubli c’est tout le contraire de la vérité. Je vais te faire écouter un passage musical… qui va peut-être t’aider à rétablir le contact avec la réalité.

(Et elle lui fait écouter un morceau de musique)

A: ça y est… je crois que je sais
M: tu sais quoi?
A: je sais qui je suis, qui tu es
M: c’est revenu comme ça ?
A: oui ça m’est revenu
M: alors… vas-y… accouche
A: je suis Florence Cassez
M: tu crois ça
A: arrête de te foutre de moi
M: je ne m’y risquerais pas
A: tu dis ça parce que je suis le parfait bouc émissaire qui récolte ce que son pays a semé.
M: je n’ai rien dit de tel
A: quant à toi, tu dois être celle qu’on a chargé de mettre fin à mes jours… mon bourreau en quelque sorte
M: est-ce que j’ai l’air d’un bourreau?
A: vas-y, maintenant que j’ai retrouvé quelques bribes de lucidité… qu’est-ce que tu attends pour exécuter la sentence? Un petit soupir de la France ?
M: juste la réponse à une question : pourquoi tu as fait tout ce que tu as fait ?
A: parce que j’ignorais qu’un jour ou l’autre, quelqu’un viendrait me le rappeler…
M: non… tu as fait ça par amour pour un homme… j’ai versé du poison dans ton verre, je te laisse trinquer à la santé de tous les otages français !

… El suicido