27/07/2013
YVES BOMMENEL: "1932"
YVES BOMMENEL
"1932"
L'herbe est toujours aussi verte. Le soleil ne brille pas moins aujourd'hui. Le rire des enfants, la couleur des étals et les bruits du marché. Les oiseaux chantent gaiement, sourire si blond d'une serveuse. La bière mousse pourtant autant, mais j'ai le cœur lourd. Une amertume fatale pourrit ces doux instants comme si dans le frémissement de l'air, le murmure des grands feuillus, l'on devinait le pressentiment d'un malheur immense. Celui en écho des fureurs de demain, des angoisses de la nuit. Verre brisé, peinture fraîche. La lame levée du bourreau n'attendant que nos cous pour retomber sur le billot. La faux du destin languissant dans un coin de ciel encore bleu tandis qu'aux Enfers, la boucherie aiguise ses longs couteaux. Combien de temps cette trêve peut-elle durer ? Combien de secondes nous séparent de l'hallali ?
17:14 Publié dans GOUTTES d'ÂME, POESIES DITES EN IMAGES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, yves bommenel, herbe verte, le soleil brille pour tout le monde, le rire des enfants, couleur, étaler, brut de marché, oiseau chante, gaité, sourire, blond, serveuse, bière, mousse, coeur lours, amaertume, fatal, pourrir, doux, instant, frémissement de l'air, murmure, feuillu;deviner, pressentiment, malheur, immense, écho, fureur, demain, angoisse, nuit, verre brisé, peinture fraîche, lame, lever, bourreau, attendre, cou, retomber, billot, faux, destin, languissant, coin de ciel, bleu, descente aux enfers, aiguisé, la nuit des longs couteaux, seconder