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13/06/2017

DES LENDEMAINS QUI DÉCHANTENT 4

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...



DES LENDEMAINS QUI DÉCHANTENT

4

 

Que pourrait-il bien, au fil de son questionnement, se dégager de tout cela?

La tentation est forte et prégnante d'abandonner jusqu'à l'idée même de combat.

Dès lors, que pourrait-il espérer des demains?

Peu de choses en vérité, si ce n'est la perspective latente du pire encore!

Ce que l'on a déjà tellement de mal à supporter finit toujours par empirer, la vie n'a eu de cesse de le lui enseigner.

 

Il reste qu'il est inutile de s'abîmer davantage dans une cruelle et stérile contemplation.

Ce serait abdiquer et accepter de fait l'inacceptable.

Sa conscience lui adjure pourtant de ne pas se laisser désagréger.

Il va donc s'appliquer à agir différemment.

A s'auto-définir la réalité d'un autre cap.

D'ailleurs, une petite flamme vacille encore en lui avec obstination.

Lointaine, oui.

Furtive certes.

Mais elle ne s'impose pas moins avec autorité en son tréfonds.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

30/07/2013

LA BOÎTE A LETTRES: ALBERT CAMUS "A UN APPELE FRANCAIS"

 

LA BOÎTE A LETTRES

ALBERT CAMUS

"A UN APPELE FRANCAIS"

© Musée des Lettres et Manuscrits)

 

Monsieur

Si j’ai pu sans le savoir vous aider où vous êtes, ce sera peu dire que j’en suis heureux. Ce qui vous retient en Algérie, c’est ce qui pèse sur mes journées, qui m’a retranché définitivement d’une société intellectuelle prête à toutes les démissions et qui m’a fait choisir enfin une retraite provisoire. Je ne me sens pas seul pour autant. Car je n’ai jamais mieux senti mes liens avec notre malheureux pays et avec tous ceux qui comment vous, témoignent qu’il n’a pas été édifié seulement sur l’injustice ou le verbiage, quelques qu’aient été ses torts et ses erreurs.

J’hésitais à vous écrire, sachant qu’il me serait difficile de vous dire par lettre tout ce qui m’angoisse. Mais j’ai pensé que je devais vous dire au moins que contrairement à beaucoup d’intellectuels français, je vous suis reconnaissant, à vous et à vos camarades, d’être en Algérie et d’y défendre les miens ( les nôtres) en évitant le pire. Je vous dirai le reste quand je vous verrai car je suis sûr aussi de vous rencontrer. Je reste à votre disposition en tout cas pour cette rencontre et aussi pour tout ce que vous pouvez désirer. Et en vous remerciant de tout cœur, je vous serre la main chaleureusement. Veillez sur vous

Albert Camus