Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/11/2016

LA MUSIQUE 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

LA MUSIQUE

2

 

Elle possède le visage extrême de l'étrangeté absolue
A laquelle je m'expose cependant sans retenue aucune,
Offert à la satisfaction tourmentée et au feu destructeur
Parcourus par le juste tempo de rythmes circonstanciés,
Me permettant de découvrir l'inconnu de l'hallucination
Et de me retrouver submergé de pulsations vertigineuses,
D'intonations sauvages exprimées en ondes pulsionnelles.

Le son fait tressaillir la lumière et je cesse d'être aveugle.
Je voyage dans un troublant vide aux résonances fugitives.

La musique par sa présence repose de l'ennui.
En sa compagnie, la notion de temps s'estompe.
Je m'ajuste du mieux que je peux à ce sentiment
De paix centrale qui, à bout d'éther, déjà s'esquive
Tandis que je me perds, serein, dans l'oubli de moi.

(FIN)

P. MILIQUE

05/10/2016

DUPES DE RIEN 6

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

DUPES DE RIEN

6

 

   Puisque l'univers est une énigme, on peut bien admettre, là, sous nos yeux, le surgissement inopiné du nouveau et du possible, et accepter l'extraordinaire aventure de la transformation.

Une de celle qui complète sans s'acharner à contredire. L'illusion nous installe dans la présence abreuvée d'un autre ici et maintenant avec lequel on se sent, à l'immédiat, en totale résonance dont on apprécie l'harmonie d'ensemble et la singulière beauté.

Cet moment-là est pur d'instantanée connivente.

Parce que l'on s'est proposé accessible à l'éblouissement. Position nouvelle et privilégiée.

Il a suffi de lui laisser la bride sur le cou pour que l'imagination gambade et bouleverse la raison.

Pour qu'elle disperse nos certitudes.

Sous nos yeux maintenant, quelque chose de magique distille l'étonnement dans notre décor familier, imposant le respect. Formes similaires dans leurs différences qui, d'un coup, étonnent la vie.

Une illusion peut-être...

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

07/09/2016

S'ARRÊTER

au magma présent de l'écriture,

 

S'ARRÊTER

Arrêter de respirer
Et ne plus voir le monde
Autour de soi sombrer
Au creux d'une lassitude
Douce et réconfortante
Et sentir battre dans sa tête
Les tendances éreintées...

Arrêter de respirer
Et se faire croire qu'on va mourir
Pour mieux renaître par la suite.
Ne plus voir, ne plus entendre,
Ne plus parler, ne plus recevoir,
Et puis découvrir et toucher la vie.

Arrêter de respirer
Ne rien faire, ne rien exprimer
Durant cet imminent informulé,
Juste le temps que le corps nu
Se retrouve enseveli par la terre,
Juste le temps de prendre celui
De disparaître dans le néant,
Et de s'enfoncer plus encore
En ce lieu où sa haine le perdra...

P. MILIQUE

06/08/2016

A FLEUR DE SOMMEIL 1

au magma présent de l'écriture,

 

A FLEUR DE SOMMEIL

1

Il n'est trop de mots d'amour pour calmer le tourment
Qu'est toujours le moment de se quitter pour la nuit.
Il faut s'équiper de sacrées provisions de force mentale
Pour rejoindre dans la félicité les rives du lendemain.

Il sait que ce soir il aura l'opportunité de passer la nuit
Dans ses bras puisque, insigne joie, elle le souhaite aussi.
Ils s'étreindront l'un l'autre puis dormiront cœur à cœur.

Il lui susurre: s'il te plaît, berce-moi et laisse-moi te bercer.
Il a tant besoin de sentir le berceau de ses bras fermés sur lui,
Si besoin de se rasséréner à l'exact rythme de son souffle apaisé.

De tout son amour, il étreint ce qu'elle est.
Il est, dans la douce caresse de la nuit étoilée,
Habité en son centre d'une présence lumineuse.
D'un bel astre revendiquant l'infini dont il se drape.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

09/06/2016

BELLE NUIT

au magma présent de l'écriture,

 

BELLE NUIT



Sa douce lui paraît si proche de lui ce soir
Qu'il a l’impression de la sentir, de la toucher.
Il éprouve sa présence au berceau de ses bras,
Et perçoit son souffle vif affleurant ses lèvres.
Il sait que cette nuit sera exquise et soyeuse.

Elle sait combien il apprécie ses caresses de satin,
Elle sait comme il affectionne déposer les siennes
Sur ses courbes agréables, ses pleins et ses déliés,
En son centre embrasé qui parfois s'impatiente.

Cette nuit-là encore ils s'endormiront pelotonnés fort,
Impliqués dans l'ample encorbellement de leurs bras.
Ils s'éprouveront attirés, captés, puis ancrés jusqu'à l'aube
Par cet amour-fleur tellement plus grandiose qu'un jardin.

La nuit qui se dessine sera, oui, alourdie de ses rêves d'elle.

P. MILIQUE

17/12/2015

VACARME FAMILIER 3

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

VACARME FAMILIER

3

De quel droit lui inflige-t-il des tourments de cette nature?
Il faudra bien qu'un jour il s'apprenne à devenir grand!

Fragilité totale à ce moment-là, et elle n'y est pour rien:
Elle doit lui promettre d'en être la première persuadée.

Rapidement, il s'est senti comme aspiré par l'irrépressible,
Spirale qui souvent l’accompagne qu'il ne connaît que trop.
Il a trébuché aux commissures accueillantes de l'infatuation.
Il s'est retrouvé tout désemparé, en partance pour ses abysses,
Vaincu une fois encore par la virulence folle de ses perplexités.
Étouffé, muselé d'affres. Furieuse passe d'arme entre lui et lui.

(A SUIVRE)

 

P. MILIQUE

18/11/2015

IRRÉFRAGABLE UNICITÉ 1

au magma présent de l'écriture,

 

IRRÉFRAGABLE UNICITÉ

1

L'identité, c'est ce qui appartient en propre. Je suis moi en chacun de mes actes. Au centre même de mes contradictions juxtaposées.

 

Elle est la caractéristique la plus singulière et la mieux partagée qui soit. C'est une instance universelle, indispensable pour tisser des liens avec ses semblables. L'identité est isolement dans la chair du collectif, un réminiscence personnelle et permanente. Chacun occupe l'irréfragable unicité. De cette appartenance originelle à l'unicité naît la différence, source de plénitude exclusive dans le rapport au monde.

 

C'est une particularité certifiée qui unit, en un binôme indissociable, le corps et l'esprit. Il en découle de n'être déjà plus ainsi responsable de son destin, ni de ses choix. Consentir à cela demande force et maturité car, à la réflexion, il y a bien là de quoi s'éprouver glacé et cloué sur place. Et pourtant...

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

 

04/08/2015

DISSIDENCE VERTE 3

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

DISSIDENCE VERTE

3

Alors bien sûr, le regard noir et la colère mal contenue, ça gronde à mon encontre. Leur virulence est à l'aune de leur impuissance à me convertir à La Cause Universelle. Acte de prosélytisme voué, s'il en est, à l'échec certain. Il m'est reproché, pêle-mêle, de ne rien comprendre à l'ampleur du problème en cours. De voir sans vouloir voir en quelque sorte. De ne pas opérer spontanément les liens apodictiques. De ne me livrer à aucune introspection auto-critique. Bref, de rester obstinément passif. Stupidement irréductible. C'est vrai ça, pourquoi ne me sens-je pas moi aussi écolo-responsable, ne serait-ce qu'à titre collectif, de la destruction programmées de ce qui fut jadis notre belle planète?

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

25/07/2014

DEPUIS QU'IL EST PARTI... 1

au magma présent de l'écriture,

 

DEPUIS QU'IL EST PARTI...

1


Depuis qu'il est parti, il se sent exclu du rêve.
De ce rêve foisonnant aux merveilleuses rencontres,
Cocktail jubilatoire chargé de visions délirantes,
Somme magistrale de perceptions hypertrophiées
Où l'absence de hasard détermine l'osmose.

Depuis qu'il est parti, il se sent exclu du rêve.
De ce rêve foisonnant, inestimable acquis
Mosaïque insolite aux méandres chatoyants
Accord fondamental dans l'ombre des espérances
Concentré palpitant aux résonances particulières.

Depuis qu'il est parti, il se sent exclu du rêve.
De ce rêve foisonnant aux connivences muettes
Où se tissent des liens très forts à l'éclat de beauté vaine
Quand la complicité débusque les mystères
De vies approximatives aux mille papillonnements.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

16/06/2014

LE PARDON 1

au magma présent de l'écriture,

 

LE PARDON

1

 

Ses yeux lui ont parlé et elle a senti levé en elle un souffle nouveau : celui de la réception. Sa conscience a capté l'évidence imposée par la noirceur de l'ombre se déposant sur la limite du devenir. C'est qu'il convient de bien prendre garde à ne pas faire sauter trop de mailles dans le tricot du temps. Et surtout, à laisser les mots flâner à la source jusqu'à ce qu'ils parviennent à dire l'essentiel : je t'aime. Y compris à la vie.

 

Son regard à lui s'est posé sur elle, non pas pour la dernière fois mais, semble-t-il, pour la première ! Il a ce faisant ouvert en grand sa porte aux anges de passage.

Ceux-ci lui demandaient assistance pour la grande traversée. Et sollicitaient son pardon.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

 

 

05/06/2014

SOUS LA PLAGE, LES PAVES! 2

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

 

SOUS LA PLAGE, LES PAVES!

2

 

Car il y a litanie des aspirations ordinaires trop souvent refoulées,

L’âcre répétition des désirs inassouvis par la routine qui les lamine.

Je la sens dériver peu à peu au long d’une nonchalance apathique,

Se décourager et s’enfoncer sans recours dans une lassitude dépressive:

C’est la difficulté du vivre qui tape à son cœur et elle paraît si fragile!

 

Comment parvenir à endiguer l’obstination de ce ressac en furie,

Se satisfaire de ces heures consumées en harmonies discordantes?

Comment accepter une vie de rivières bucoliques devenues torrents,

Une vie où les tensions s’exaspèrent dans une intensité grise et désolée?

 

C’en de tels instants que s’impose, dans une respiration d’éternité,

La salve de lumière poseuse de question sur le sens même de la vie.

(FIN)

 

P. MILIQUE

09/03/2014

RAINER MARIA RILKE "ÉLÉGIE DE DIUNO" "EXTRAIT DE LA QUATRIÈME ÉLÉGIE"

 

RAINER MARIA RILKE

 

"ÉLÉGIE DE DIUNO"

 

"EXTRAIT DE LA QUATRIÈME ÉLÉGIE"

 

 

 

Lecture par ERIC GENOVES 

 

Références:

 

"ÉLÉGIES DE DIUNO"

 

© Traduction de Jean-Pierre Lefebvre et Maurice Regnaut, Gallimard 1994

 

 

 

Rainer Maria Rilke, est un écrivain de langue allemande, surtout connu comme poète, bien qu'il ait également écrit un roman," Les Cahiers de Malte Laurids Brigge", ainsi que des nouvelles et des pièces de théâtre.

 

Rainer Maria Rilke naît à Prague en 1875, alors en Autriche-Hongrie, dans une famille qui le destine très rapidement à la carrière des armes. Il est le fils d'un employé des chemins de fer, Josef Rilke, et de sa femme Phia. Entre 1886 et 1891, sa famille le place comme pensionnaire dans les écoles militaires de St-Pölten, puis Mährisch-Weisskirchen, avant d'être renvoyé en 1891 pour inaptitude physique. Il étudie alors le commerce avant de revenir à Prague, où il exerce le métier de journaliste. Rilke écrit déjà des poèmes et des nouvelles essentiellement. Il passe son baccalauréat en 1895 à Prague et commence des études d'histoires de l'art et de littérature. En 1896, il part pour Munich, entreprend aussi des études de philosophie. Il rencontre Lou Andreas-Salomé en mai 1897, qui a alors trente-six ans. Cet amour enflammé se transforme progressivement en amitié réciproque et en admiration mutuelle, jusqu'à la fin de leur vie. En 1897, il change de prénom  : de René Maria, il devient Rainer Maria. Il voyage en Italie puis en Russie avec Lou et son mari. Il rencontre à cette occasion en 1899 Léon Tolstoï. Rilke passe l'été 1900 à la colonie de Worpswede, rencontre le peintre Paula Modershon-Becker et Clara Westhoff sculpteur et ancienne élève d'Auguste Rodin. Rilke se rend ensuite à Paris, où il devient en 1905 le secrétaire de Rodin (il écrit d'ailleurs à propos du sculpteur un essai intitulé "Sur Rodin"). Après s’être séparé de ce dernier, il voyage dans toute l'Europe et au-delà, de 1907 à 1910 (Afrique du Nord, Égypte, Berlin, Espagne, Venise, Aix-en-Provence, Arles, Avignon). Il abandonne peu à peu la prose pour se consacrer à la poésie, plus apte selon lui à restituer les « méandres de l'âme ».

 

En 1910, il fait la rencontre décisive de la princesse Marie von Thurn und Taxis dans son château de Duino, alors en territoire autrichien, sur les bords de l'Adriatique. Elle l'héberge fréquemment et devient son mécène jusqu'en 1920. Pour elle, il compose son chef-d'œuvre, "les Élégies de Duino", suite d'élégies empreintes d'une mélancolie lumineuse, passant du sentiment du terrible à l'apaisement le plus radieux.

 

Il est mobilisé dans l'infanterie lors de la Première Guerre mondiale, mais revient rapidement à la vie civile.

 

À partir de 1919, il s'installe en Suisse et compose plusieurs recueils de poésies en français. Sitôt arrivé, il y retrouve Baladine Klossovska qu'il avait connue en 1907 à Paris, avec son époux, Erich Klossowski. Elle vit à présent seule à Berlin, avec ses deux fils, Pierre Klossowski et Balthazar dit Balthus, (le futur artiste peintre). Elle s'installe en Suisse, non loin de chez lui. Rilke se prend d'affection pour les deux enfants et encourage le talent qu'ils affirmeront l'un et l'autre, en effet, à l'âge adulte, en intervenant notamment auprès d'André Gide pour que soit  publiée la première plaquette de dessins intitulée « Mitsou » réalisée par Balthus.

 

Il meurt d’une leucémie en 1926, il est inhumé à Rarogne dans le canton du Valais.

 

Poèmes choisis par Lorette Nobécourt

 

Prise de son Amandine Grévoz

 

Montage Gilles Davidas