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04/07/2017

BRASILLEMENT CONTINU

au magma présent de l'écriture,

 

 

BRASILLEMENT CONTINU

 

Tu ne sauras jamais

Que mon corps est

A se mourir de toi.

 

Fièvre au brasillement continu de l'autre.

 

Il monte et se volatilise parfois dans la nuit

Comme un souffle que l'on ne peut étouffer

Une ombre triste et tendre qui déchire tout,

Invectivant en secret la part qui déjà s'exalte.

 

Et ça n'en finit pas d'être beau

Au cœur formel de l'inexprimé.

 

P. MILIQUE

30/07/2013

LA BOÎTE A LETTRES: ALBERT CAMUS "A UN APPELE FRANCAIS"

 

LA BOÎTE A LETTRES

ALBERT CAMUS

"A UN APPELE FRANCAIS"

© Musée des Lettres et Manuscrits)

 

Monsieur

Si j’ai pu sans le savoir vous aider où vous êtes, ce sera peu dire que j’en suis heureux. Ce qui vous retient en Algérie, c’est ce qui pèse sur mes journées, qui m’a retranché définitivement d’une société intellectuelle prête à toutes les démissions et qui m’a fait choisir enfin une retraite provisoire. Je ne me sens pas seul pour autant. Car je n’ai jamais mieux senti mes liens avec notre malheureux pays et avec tous ceux qui comment vous, témoignent qu’il n’a pas été édifié seulement sur l’injustice ou le verbiage, quelques qu’aient été ses torts et ses erreurs.

J’hésitais à vous écrire, sachant qu’il me serait difficile de vous dire par lettre tout ce qui m’angoisse. Mais j’ai pensé que je devais vous dire au moins que contrairement à beaucoup d’intellectuels français, je vous suis reconnaissant, à vous et à vos camarades, d’être en Algérie et d’y défendre les miens ( les nôtres) en évitant le pire. Je vous dirai le reste quand je vous verrai car je suis sûr aussi de vous rencontrer. Je reste à votre disposition en tout cas pour cette rencontre et aussi pour tout ce que vous pouvez désirer. Et en vous remerciant de tout cœur, je vous serre la main chaleureusement. Veillez sur vous

Albert Camus