09/03/2013
LOUIS ARAGON : " DISCOURS DE L'IMAGINATION "
LOUIS ARAGON : DISCOURS DE L'IMAGINATION
Lu par Nicolas Lormeau
Poème issu du receuil Le paysan de Paris (Gallimard, 1926)
L’Inquisition s’éloigne à présent, dans la forme qui a sévi depuis les années trente, et le droit d’inventaire répand enfin ses exigences, jusque dans un public jadis facilement subjugué par les statues parlantes de la plus grande entreprise de mensonge du XXème siècle.
Louis Aragon vécut, illustra dans son existence et dans son action le passage de la révolte à la contre-révolution. Longtemps après les derniers crimes de Staline, la figure d’Aragon fut protégée par un chœur officiel reprenant à l’envi ses complaintes. Le mythe de l’amour d’Elsa, œil acéré de Moscou dès 1930, fournit le halo destiné à masquer bien des réalités gênantes. On fit soigneusement oublier au public « l’Ode au Guépéou », proférée tandis que les agents de Staline exécutaient les révolutionnaires d’Espagne et d’ailleurs.
Mais le temps a passé, et « les grandes figures sont tombées », comme l’écrivit André Breton. Il faut redécouvrir celui qui fit preuve de tant de liberté, du « Mouvement Perpétuel » au « Paysan de Paris », de Dada à la Révolution Surréaliste. Ce choix de poèmes et de proses poétiques s’interrompt au moment des reniements, en 1930. Il tente de rendre compte de ce talent mêlé à tant d’invention, avant que cette dernière ne succombe aux engagements de commande, aux poses et aux palinodies. Il y passe un vent de liberté qui n’a pas fini de nous surprendre.
Extraits choisis par Michel Sidoroff
Prise de son, montage : Julien Doumenc et Pierre Henry
Réalisation : Michel Sidoroff
23:46 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, louis aragon, le fou d'elsa, miracle, voyelle, amour, appeler, cynique, baudelaire, jean roger caussimon, squelette, linceul, printemps, chevelure rousse, voile de mariée, avertissement, cascadeur, océan, ingénue, poitrine, nudité, printanier, réquiem, mozart, danse macabre, valse musette, saint-sens, sable, penthotal, esprit, essence
02/03/2012
QUELQUES POEMES VENUS DE SYRIE: PRINTEMPS DES HOMMES LIBRES
Le HuffPost a pris connaissance d'une série de poésies écrites dans un français remarquable, par une Syrienne qui a réussi à les faire parvenir en France. Nous lui conservons bien entendu son anonymat pour des raisons évidentes. Ce sont ces poèmes, d'une force poignante, qui sont reproduits ici
PRINTEMPS DES HOMMES LIBRES
Au bout de tant d’hivers interminables et longs
Décennies de glace, de froidure, de givre
Et des années de gel et des années de plomb
Voici venir enfin un printemps d’Hommes Libres !
Printemps des Hommes Libres ! Printemps, je t’en conjure !
Par la terre abreuvée de tant de sang versé,
Rends-nous la dignité pour réparer l’injure !
Guide vers la lumière notre traversée !
Que ton souffle nouveau devienne délivrance
Dans l’incommensurable force de l’Unité !
Sème sur ton chemin amour et tolérance
Pour qu’éclosent les roses de la Liberté !
19:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, syrie, libye, printemps, hiver interminable, a tout bout de champs, décennie, glace, froidure, givre, années de gel, année de plomb, un printemps d'homme libre, conjuration, terre abreuvée, sang versé, rendre sa dignité, réparer l'injure, guide vers la lumière, traversée, souffle nouveau, délivrance, incommensurable, force, unité, semer sur son chemin, amour, tolérance, éclore, les roses de la liberté
22/02/2012
QUELQUES POEMES VENUS DE SYRIE: MAIS VIVRE!
Le HuffPost a pris connaissance d'une série de poésies écrites dans un français remarquable, par une Syrienne qui a réussi à les faire parvenir en France. Nous lui conservons bien entendu son anonymat pour des raisons évidentes. Ce sont ces poèmes, d'une force poignante, qui sont reproduits ici .
(dédié à tous les détenus dans les geôles syriennes)
Derrière la grisaille, la brume des faubourgs
Annihiler l’espace et les longues distances
Et creuser un caveau à toutes mes souffrances
Mais vivre avec l’espoir de vous revoir un jour !
Si pesant cet exil m’emmure, m’emprisonne
Courant à l’infini comme tristes couloirs,
Dédale et labyrinthe d’un sombre mouroir
Tintez les carillons ! J’entends le glas qui sonne !
Des oiseaux migrateurs suivre l’itinéraire
Vers des soleils couchants à l’autre bout du monde !
Comme les arbres frémissent à l’orage qui gronde,
Mes foulées ne seront jamais plus téméraires…
Retrouver le silence sans martèlements sourds
L’amnésie apaisante des humeurs chagrines
Et clore mes paupières sur des senteurs marines
N’écouter que mon cœur battre comme un tambour !
Puiser en vos sourires les plus belles saisons
Le printemps affolant de beautés et de grâces !
Comment faire barrière à tout ce temps qui passe ?
Sans risquer d’en mourir, d’en perdre la raison ?
Et si pour vous revoir il faut pleurer toujours :
Que mes yeux alanguis se transforment en fontaines
Pour arroser les champs de lys, de marjolaine
Mais vivre avec l’espoir de vous revoir un jour !
08:53 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, dédicace, détenu, geôle syrienne, derrière la grisaile, brume, faubourg, annihiler, espace, longue distance, creuser un caveau, souffrance, vivre avec l'espoir, vous revoir un jour, seser, exil, emmurer, emprisonner, courir, infini, tristesse, couloir de la mort, dédale, labyrinthe, sombre, mouroir, tinter, carillons, entendre le glas, sonner, oiseau migrateur, suivre l'intinéraire, soleil couchant, à l'autre bour du monde, arboré, frémissant, l'orage qui gronde, foulée, témérité, retrouver le silence, martèlement sourd, amnésie, apaisant, humeur chagrine, clore ses paupières, senteur marine, son coeur bat comme un tambour, belle saison, printemps, affolant de beauté