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17/01/2017

NAVIGATIONS

au magma présent de l'écriture,

 

NAVIGATIONS


La porte s'ouvrit sur un impétueux fleuve de mots.
Malgré sa mise en garde, ce fut sans la moindre hésitation que je plongeais dans les eaux tièdes de ma réflexion.
Une barque semblait m'y attendre un peu plus loin.

Sur la rive, je l'entendis qui m'appelait et m'enjoignait de revenir.
Las !
Je dérivais déjà vers d’interminables méandres tandis que là-bas, son cri s'exilait.
Le courant m'entraîna irrésistiblement dans un improbable voyage intérieur.


De loin en loin, je croisais sans pour autant jamais aborder.
Un steamer impassible manqua me couler.
Une tempête faillit me noyer.

Tant bien que mal, je franchis les torrents d'interrogations pour, au final, me laisser aller sur une vaste mer apaisée.
Quand plus tard j'accostais enfin, les sables mouvants de ma pensée venaient tout juste de l'engloutir.


P. MILIQUE

28/10/2015

LE MIROIR SOCIÉTAL

au magma présent de l'écriture,

 

LE MIROIR SOCIÉTAL

Il n'est pas besoin d'extirper
Ces épisodes-là de leurs mémoire!

Il se sont toujours frottés à la réalité des choses
Initiatrice d'un intense sentiment de frustration
Et d'une existence étroite à l'inévitable inertie.

Point ne leur est besoin de confier leur mal-être
Ni l'évidente obscénité de leurs faibles ressources.

La misère, ils la connaissent, ils la vivent au dedans.
Malgré l'obstination affectée aux tâches immenses
Opérées par leurs mains habituées à faire le présent.

Il n'aime pas trop se prêter à l’exercice de la lucidité,
Il reste qu'il n'hésite pas à défendre les droits outragés,
A s'insurger avec toujours autant d'ostensible virulence
En prodiguant alentour de bouleversants réquisitoires
Pour redonner une valeur à ce monde qui s'y soustrait.

Aux reflets physionomistes du miroir sociétal,
En approche d'une essentielle union des esprits,
Il est impératif aux cœurs d'oublier le sang versé.

P. MILIQUE

08/10/2015

MISE EN VEILLE 2

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

MISE EN VEILLE

2

Au cœur de l'étendue soudain apaisée du rêve, les contraintes ne peuvent que se relâcher. Et voilà, d'un coup, le monde dépouillé de son utilité. Les significations cachées, jusque-là inaccessibles, remplacent l'impénétrable par de l'immatériel là où une braise ardente trépignait d'impatience en attendant sa flamme. Rêve pourpre, exilé volontaire dans la toile vermeil de l'inconscient. Désormais suffisamment assoupis, nous pouvons enfin voir ce qui ne se voit pas. Et, forts de cette clairvoyance nouvelle, nous parvenons à aiguiser notre regard avec les yeux de l'âme afin qu'il trouve sans peine le chemin du cœur.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

04/10/2015

COMPRESSION D'HORREURS

au magma présent de l'écriture,

 

COMPRESSION D'HORREURS



Il y a cette paradoxale sensation éprouvée
D'un quelque chose aux relents de trouble.

Il est impératif de prendre forme pour être,
Lui qui se revendique turbulente mouvance
Dans l'affirmation plausible de ce qu'il est.

Comment rendre compte de la déflagration précise
Qui se manifeste parfois au plus profond des êtres?

L'apprentissage permanent proposé par la vie
Bouscule les bornes-frontière de sa conscience
Et lui impose d'exister à la marge de son temps.

En ce monde parcouru de transes inhumaines,
D'ombres furtives, de cauchemars nocturnes,
De mutisme assourdissant précédé de vacarme,
S'érige en sculpture une compression d'horreurs,
Hybride brumeuse de réminiscences cicatricielles.

P. MILIQUE

09/08/2015

C'EST AINSI... 1

au magma présent de l'écriture,

 

C'EST AINSI...

1



Il sait qu'elle ne dispose pas
D'un seul instant dispos pour elle.
Il sait qu'elle se multiplie
Bien au-delà du raisonnable.

Il sait que sa présence prochaine auprès de lui
N'est pas pour rien dans ces devoirs infligés.
Il sait que cet incontournable impératif
Nécessite, pour consentir au dispendieux,
D'une certitude en la proximité commune.

Il sait
L'exil proche dans ce réel d'aujourd'hui
Dont il s éprouve quelque peu responsable,
Il sait
Qu'éclabousse à l'infini ce silence
Qui au fil du temps se fait bruit,
Il sait
Que jamais dans ce vaste espace
Elle vibrera en onde inachevée.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

01/08/2015

LE CHARME ENCHANTEUR DE LA MORT 4

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

LE CHARME ENCHANTEUR DE LA MORT

4

Il le perçoit, il va enfin tourner cette page inutile,
Et rejoindre son lieu naturel au chaud de l'oubli.
Se libérer de la tyrannie grâce à sa volonté entière
De s'extraire hors des limites de cet univers hideux.
Mutilation indolore qui un jour accoste au silence
D'une disponibilité choisie qui initie la délivrance
Sans intervenir en rien dans ce qui n'a pas lieu d'être.

La tranquillité requise va bientôt le faire cendres.
Il va partir sans avoir marqué d'une quelconque trace
Et rejoindra pour toujours l'exil d'un départ annoncé.


Qu'il est aisé dès lors le charme naturel de la mort!

(FIN)



P. MILIQUE

08/01/2015

LA HOULE 3

au magma présent de l'écriture,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

LA HOULE

3

A la fenêtre du soir son visage pointe aux vents,
Et sa folle écume exacerbe davantage sa solitude.
Inexplicable exil au cœur même de la multiplicité.
La houle levée trace son parcours, et lui indique
Que le bien-être ne peut naître que de son tréfonds.

Réveille-toi! Tout allègue qu'il n'est pas trop tard
Pour contempler cette céruléenne masse liquide
Qui frise au bord  du sable et devient aussi lisse
Qu'une psyché complice à la réverbération paisible.
Accorde-toi l'extase de cette irrépressible houle qui,
Désormais saturée de gouttelettes d'amour cristallin:
Elle proposera à ton âme frémissante l'onde du secret.

(FIN)

P. MILIQUE

19/02/2014

GEORGES SCHAEHADE: "ILS NE SAVENT PAS..."

 

GEORGES SCHAEHADE

"ILS NE SAVENT PAS..."

(il s'agit des premiers mots de ce poème sans titre)

Lecture par CÉLINE SAMIE

Références:

in Les Poésies 

© Gallimard 2001

 

Georges Schehadé (1905 Alexandrie-Paris 1989) est un poète et auteur dramatique libanais de langue française.

Issu d’une famille libanaise aristocrate, Schehadé est l’auteur d’une importante œuvre théâtrale proche des conceptions du nouveau théâtre, dont il est l’un des chefs de file avec, entre autres, Beckett, Ionesco ou Arthur Adamov. La plupart de ses pièces ont été créées par Jean-Louis Barrault et la plus célèbre d’entre elles, Histoire de Vasco (1956), a été traduite en 25 langues, jouée un peu partout dans le monde pendant les années 1950 et 1960.

Schehadé est également l’auteur de plusieurs recueils poétiques (Rodogune Sinne, L’Écolier Sultan, Poésies I à VI, Poésies VII (posthume). Tôt reconnue, son œuvre a été saluée et défendue par les plus grands (Paul Éluard, André Breton, Saint-John Perse, René Char, Jean-Louis Barrault, Octavio Paz, Philippe Jaccottet, Salah Stétié...).

En 1986, il se voit décerner par l’Académie française le Grand Prix de la Francophonie, créé l’année même.

Fuyant la guerre civile (1975-1990) qui menace le Liban, Georges Schehadé quitte Beyrouth en 1978 et s'installe à Paris où il meurt en 1989.

 

Poèmes choisis par Lorette Nobécourt

Prise de son Djaisan Taouss

Montage Anne-Laure Chanel

28/12/2013

PAPILLONS NOIRS

papillon.jpeg

 

PAPILLONS NOIRS

 

Tenté de dire que ce sont ces existences-là

Qui recèlent nombre de drames modestes et de furtives joies.

 

Souvent dans la douleur, la solitude s'affiche menaçante

A l'écoute du fracas des vagues intérieures.

 

Au fil d'un ressac d'expériences insatisfaites,

La mélancolie fond parfois sur nous à l'improviste,

Apparaissant comme un bloc de météorite brûlé

Susceptible de disloquer à tout moment l'ordonnancement des choses.

 

Mû par une horlogerie complexe et mystérieuse,

Rien ne peut devenir plus abstrait qu'un avenir

Présent partout, et cependant visible nulle part.

Dès lors, il ne reste plus qu'a devenir cet exilé volontaire

Cherchant refuge hors la marche prévisible du monde.

 

Vivre, c'est comme nager ensemble dans l'immanence

Sans possibilité aucune de partager l'éclat de l'impartageable.

 

Quelle ombre dans le demi-jour d'un destin aussi fascinant

Pourrait mieux expliquer à l'infime de l'instant

L'extraordinaire prolifération de papillons noirs

Aux ailes diaphanes craquelées de mort pressentie.

 

P. MILIQUE

13/07/2013

LA MINUTE NECESSAIRE DE MONSIEUR CYCLOPEDE : "OBSERVONS LES NOUVEAUX A LA JUMELLE"

 

LA MINUTE NECESSAIRE DE MONSIEUR CYCLOPEDE

"OBSERVONS LES NOUVEAUX A LA JUMELLE"

07 février, 1984

01min 37s


Comment reconnaître un vrai jumeau d'un faux jumeau.


  • Emission
  • La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède
  • Production
  • producteur ou co-producteur
    France 3
  • Générique
  • réalisateur
    Fournier, Jean Louis
  • producteur
    Desproges, Pierre
  • interprète
    Desproges, Pierre

14/06/2013

CONCISIONS FRAGMENTAIRES 24

concision fragmentaire.jpg

 

Embarquement pour le rêve certes,
Mais comment, avec quels mots,
Espérer décrire l'indescriptible?


Comment exprimer l'éblouissement?
 
P. MILIQUE

08/06/2013

YANNIS RITSOS, LA SYMPHONIE DU PRINTEMPS: «REGARDE AU LOIN»

 

YANNIS RITSOS

LA SYMPHONIE DU PRINTEMPS

«REGARDE AU LOIN»

Lu par Benjamin JUNGERS

Poème extrait de La symphonie du printemps, recueil publié chez Bruno Doucey éditeurs

 

 

Traduction Anne Personnaz

 

 

Je suis le ciel étoilé des moissons.” Le poète qui écrit cela paraît pourtant l’avoir perdue, sa bonne étoile. Voyez plutôt : Yannis Ritsos naît en Grèce dans une famille de nobles propriétaires terriens, mais sa jeunesse est marquée par la ruine économique, des drames familiaux et la maladie. Proche du parti communiste grec, il aspire à un idéal de fraternité, mais la dictature dévaste son pays. C’est dans ce contexte désespéré que le poète écrit l’une de ses plus belles oeuvres, jusqu’alors inédite en français : Symphonie du printemps. Un hymne à l’amour, à la nature, à la vie. À mes yeux, un antidote à la crise. Dans la situation douloureuse que connaît la Grèce, le lyrisme explosif de Yannis Ritsos est une tentative de libération par l’imaginaire. Le poète danse à deux pas de l’abîme, les bras tendus vers les étoiles.

Yannis Ritsos est né à Monemvassia, en Grèce, le 1er mai 1909. Ses combats contre la droite fasciste et la junte militaire, l’expérience de la prison, l’exil ne l’empêcheront pas de mener à bien une oeuvre qui fait de lui l’une des grandes voix de la poésie universelle. Il meurt en 1990. Symphonie du printemps, publié en 1938, a été mis en musique par Mikis Theodorakis en 1984. Sa parution en 2012 aux Éditions Bruno Doucey est la première traduction en France de ce recueil.


Poèmes choisis par Laurence Courtois

 

Prise de son, montage : Manon Houssin

 

Assistant à la réalisation : Laure-Hélène Planchet

 

Réalisation : Juliette Heymann