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08/11/2016

DÉCHIRANTE GLACIATION

au magma présent de l'écriture,

 

DÉCHIRANTE GLACIATION



Le sang de l'amour coagule, froid dans les veines,
Le bruit du cœur brisé craque sous les semelles,
Les lèvres de ce qui existait se resserrent, bleuies,
Gercées par la chaleur d'un sentiment ravageur
Qui ne s'adoucit plus désormais au travers d'elles.

Entends-tu, dans ce théâtre du rien,
Résonner la fougue des balalaïkas?

Un regard pétrifié décompose sa destinée scellée
Dans les grottes oublieuses de stalagmites jaloux.
La pulpe du tiraillement s'exacerbe, diaphane,
Dans la blancheur neigeuse d'un silence dénudé
Qui se fige aux parois délitées du désarroi.

Ce silence hautain, hostile à en rendre sourd,
Se tourne vers le ciel comme pour l'invectiver,
Et le vent l'arrime dans ce qui ne cessera pas.

Voilà que se diffracte la folie d'un présent minéral
Et de sa cruelle glaciation en cours d'instauration.

P. MILIQUE

16/11/2013

ARRÊT SUR LE PRESQUE RIEN

RIEN.jpg

 

ARRÊT SUR LE PRESQUE RIEN

 

Que se passe-t-il dans le suspendu d’une phrase?

Que devient-elle dans le silence,

Qui succède à ce point d’interrogation?

 

Arrêt sur le presque rien qu’on écrit sans vraiment l’écrire,

En tentant de comprendre cette étrange énergie

Qui fait que ce qu’on aurait pu commencer

Soudain ne peux plus être continué!

 

Écrire, c’est parfois s’approcher au plus près du silence,

C’est porter le langage à sa limite,

Le laisser s’égarer et devenir provocateur et aérien.

C’est éprouver, enfin, un ciel s’égayant de ses mots

Jusqu’à ces énigmatiques points de suspension…

 

P. MILIQUE