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06/12/2012

ÉTRANGE MÉCANIQUE 1

ETRANGE MECANIQUE.jpeg

 

ÉTRANGE  MÉCANIQUE

1

 

De toutes les façons, il n'était pas pressé...

Aussi trouvait-il parfaitement superfétatoire la réaction, pour ainsi dire infantile, de cette disgracieuse machine au pied nickelé.

Pour qui se prenait-elle donc pour s'opposer avec tant de condescendance à l'oblitération banale et mécanique du ticket dont il était bien, nul ne pouvait le nier, le seul et authentique propriétaire? Certains pourraient d'ailleurs témoigner l'avoir vu l'échanger contre bien trop de monnaie sonnante si ce n'est trébuchante.

 

Alors quoi? Pourquoi lui refusait-elle, avec autant d'obstination, le fonctionnement basique et répétitif qui avait jusqu'alors été le sien? Une foule de personnes impatientes étaient déjà passée entre les bras accueillants de son portillon libérateur. Il devait bien en rester quelques-uns pour l'attester!

Mais alors pourquoi? Certes, il était bien un peu entêté et impulsif, il lui arrivait même parfois d'être violent juste ce qu'il faut mais enfin là, il avait la conscience tranquille! Jamais encore il n'avait eu la moindre altercation avec quelque machine que ce soit: pas plus avec elle qu'avec aucune autre de ses consœur. D'évidence, elle faisait erreur. Il y avait méprise sur la personne. Peut-être l'avait elle confondu avec quelqu'un d'autre?

(A Suivre...)

P.  MILIQUE

22/02/2012

QUELQUES POEMES VENUS DE SYRIE: MAIS VIVRE!

Le HuffPost a pris connaissance d'une série de poésies écrites dans un français remarquable, par une Syrienne qui a réussi à les faire parvenir en France. Nous lui conservons bien entendu son anonymat pour des raisons évidentes. Ce sont ces poèmes, d'une force poignante, qui sont reproduits ici .




Mais vivre!
(dédié à tous les détenus dans les geôles syriennes)

Derrière la grisaille, la brume des faubourgs
Annihiler l’espace et les longues distances
Et creuser un caveau à toutes mes souffrances
Mais vivre avec l’espoir de vous revoir un jour !

Si pesant cet exil m’emmure, m’emprisonne
Courant à l’infini comme tristes couloirs,
Dédale et labyrinthe d’un sombre mouroir
Tintez les carillons ! J’entends le glas qui sonne !

Des oiseaux migrateurs suivre l’itinéraire
Vers des soleils couchants à l’autre bout du monde !
Comme les arbres frémissent à l’orage qui gronde,
Mes foulées ne seront jamais plus téméraires…

Retrouver le silence sans martèlements sourds
L’amnésie apaisante des humeurs chagrines
Et clore mes paupières sur des senteurs marines
N’écouter que mon cœur battre comme un tambour !

Puiser en vos sourires les plus belles saisons
Le printemps affolant de beautés et de grâces !
Comment faire barrière à tout ce temps qui passe ?
Sans risquer d’en mourir, d’en perdre la raison ?

Et si pour vous revoir il faut pleurer toujours :
Que mes yeux alanguis se transforment en fontaines
Pour arroser les champs de lys, de marjolaine
Mais vivre avec l’espoir de vous revoir un jour !