02/07/2013
LEO FERRE: "PREFACE"
LEO FERRE
"PREFACE"
"N´oubliez jamais que ce qu´il y a d´encombrant dans la morale, c´est que c´est toujours la morale des autres."
La poésie contemporaine ne chante plus, elle rampe
Elle a cependant le privilège de la distinction
Elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore
On ne prend les mots qu´avec des gants
À menstruel, on préfère périodique
Et l´on va répétant qu´il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du codex
Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n´employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu´ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main
Ce n´est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse
Ce n´est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s´ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes
Le poète d´aujourd´hui doit être d´une caste, d´un parti ou du Tout-Paris
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé
La poésie est une clameur
Elle doit être entendue comme la musique
Toute poésie destinée à n´être que lue et enfermée dans sa typographie n´est pas finie
Elle ne prend son sexe qu´avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l´archet qui le touche
L´embrigadement est un signe des temps, de notre temps
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes
Les sociétés littéraires, c´est encore la société
La pensée mise en commun est une pensée commune
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes
Renoir avait les doigts crochus de rhumatisme
Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d´un coup toute sa musique
Beethoven était sourd
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok
Rutebeuf avait faim
Villon volait pour manger
Tout le monde s´en fout!
L´art n´est pas un bureau d´anthropométrie
La lumière ne se fait que sur les tombes
Nous vivons une époque épique
Et nous n´avons plus rien d´épique
La musique se vend comme le savon à barbe
Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu´à en trouver la formule
Tout est prêt : les capitaux, la publicité, la clientèle
Qui donc inventera le désespoir?
Avec nos avions qui dament le pion au soleil
Avec nos magnétophones qui se souviennent de ces voix qui se sont tues
Avec nos âmes en rades au milieu des rues
Nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions
N´oubliez jamais que ce qu´il y a d´encombrant dans la morale, c´est que c´est toujours la morale des autres
Les plus beaux chants sont des chants de revendication
Le vers doit faire l´amour dans la tête des populations
À l´école de la poésie, on n´apprend pas!
On se bat!
17:23 Publié dans GOUTTES d'ÂME, LEO FERRE, MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, léo ferré, prévace, oublier, encombrant, morale, poésie contemporaine, ramper, privilégier, disctinction, fréquente, mal famé, ignorer, prendre avec des gants, menstruel, périodique, répétition, termes médicaux, laboratoire, codes, snobisme, scolarité, consister, employer, déterminer, priver, technique, médical, populaire, argotique, prestige, rince-doigts, baise-main, tendresse, avoir recours, compter les pieds, dactylographe
28/01/2013
COUNTRY JOE MAC DONALD PARLE DE JANIS JOPLIN
COUNTRY JOE MAC DONALD
PARLE DE
JANIS JOPLIN
1
Nocturne
30/08/1995 - 01min35s
Interview du chanteur rock Country Joe MC DONALD au sujet de Janis JOPLIN. Il évoque leur rencontre en 1966 à Berkeley, leur brève relation amoureuse, l'adéquation parfaite de Janis JOPLIN avec le groupe Big Brother and the Holding Company du point de vue musical. Son bonheur de vivre à cette époque dans l'ambiance psychédélique de la côte Ouest américaine. La créativité de Big Brother.
Générique
19:24 Publié dans GOUTTES d'ÂME, LES ARCHIVES DE LYNA, MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, janis joplin, country joe mac donald, noctambule, interview, chabteur rock, musique country, assujetir, évocation, partir à la rencontre, berkeley, brève rela tion amoureuse, mensualisation, menstruel, menstrues, adéquation parfaite, groupe de rock, big brother and the holding company point de vue, musical, bonheur de vivre, vivre son époque, épopée, ambiance, psychédélisme, côte ouest, côte est, américain, créativité, exception, jeanne martine vacher
22/12/2012
LE VENDEE GLOBE: "LA COURSE DU SIECLE"
LA COURSE DU SIECLE
Le Vendée Globe Challenge
Stade 2
26/11/1989 - 03min54s
Première de la course autour du monde en solitaire à la voile et sans escale pour treize navigateurs engagés pour un minimum de quatre mois sur l'aventure du Vendée Globe Challenge. Commentaire sur vues aériennes du départ de la course donné par Eric TABARLY. Présentation de bateaux de quelques marins. Archives : Arrivée de Robin Knox Johnson en 1968 lors du Golden Globe Challenge. Donald Crowhurst au sommet de son mat. Les interviews de Philippe JEANTOT et Loïck PEYROn proviennent de l'émission "Aventures Voyages" du 18/11/1989.
Production
Générique
18:39 Publié dans LES ARCHIVES DE LYNA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, vendée globe, la course du siècle, stade 2, primauté, course autour du monde, solitaire, à la voile, vapeur, escale technique, navigateur, engagement, minimum, mensuel, menstruel, aventure, challenge, commentaire, vue aérienne, départ de la course, éric tabarly, présentation, bâteau, marinier, archive, robin lnox johnson, golden globe challenge, donald crowhurst, au sommet de son art, démâter, interview, philippe jeantot, loïck peyron, provenance, émission, voyage, voyagiste, jean mamère, gérard holz
03/02/2012
Léo FERRE "PREFACE"
Léo FERRE "Préface"
Léo Ferré - PRÉFACE
La poésie contemporaine ne chante plus Elle rampe.
Elle a cependant le privilège de la distinction elle ne fréquente pas les mots mal fameés elle les ignore.
On ne prend les mots qu'avec des gants: à "menstruel" on préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires ou du Codex.
Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain.
Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse.
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, c'est la poésie qui illustre le mot.
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds, ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes.
Le poète d'aujourd'hui doit appartenir à une caste.
à un parti
ou au Tout-Paris.
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé.
La poésie est une clameur. Elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche.
L'embrigadement est un signe des temps. De notre temps.
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes.
Les sociétés littéraires sont encore la Société.
La pensée mise en commun est une pensée commune.
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes.
Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes.
Ravel avait une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique.
Beethoven était sourd.
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok.
Rutebeuf avait faim.
Villon volait pour manger.
Tout le monde s'en fout.
L'Art n'est pas un bureau d'anthropométrie.
La Lumière ne se fait que sur les tombes.
Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique.
La musique se vend comme le savon à barbe.
Pour que le désespoir même se vende il ne reste qu'à en trouver la formule.
Tout est prêt: les capitaux.
La publicité.
La clientèle.
Qui donc inventera le désespoir?
Avec nos avions qui dament le pion au soleil. Avec nos magnétophones qui se souviennent de " ces voix qui se sont tues ", avec nos âmes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions.
N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la Morale, c'est que c'est toujours la Morale des autres.
Les plus beaux chants sont les chants de revendications.
Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations.
A L'ECOLE DE LA POESIE ET DE LA MUSIQUE ON N'APPREND PAS
ON SE BAT!
Léo FERRE
08:45 Publié dans POESIES DITES EN IMAGES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'écriture, léo ferré, préface, poésie contemporaine, chanter, ramper, privilège, distinction, fréquenter, lieus mal famés, ignorer, prendre les mots avec des gants, menstruel, périodique, répéter, termes médicaux, sortir des laboratoires, populaire, argotique, prsige, rince-doigts, baisemain, main propre, tendresse, poète, se soumettre, homme mutilé, clameur, entendu comme de la musique, destinée, lire, enfermer, typographie, prendre son sexe, corde vocale, violon, archet, embrigadement, signe des temps, penser en rond, idée courbe, société littéraire, pensée commune, mozart est mort seul, fosse commune, chien, fantôme