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16/12/2016

UN AVENIR A NOUVEAU LUMINEUX 9

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

UN AVENIR A NOUVEAU LUMINEUX

9

 

Le cancer est une maladie faite d'attentes, d'incertitudes et d'évolutions.
Avec elle, le contrat à durée indéterminée est garanti: quand on est malade, on l'est pour longtemps, tout le monde sait ça!
Il n'empêche que l'urgence de la guerre qu'il faut impérativement déclarer au fourbe envahisseur est d'emblée éprouvante et rebutante.

Je me souviens parfaitement ce jour où tu m'as fait part de ton cataclysme intérieur.
Il restera à jamais gravé au marbre de ma mémoire.
En faisant de moi ton confident privilégié, tu m'as accordé l'offrande d'un formidable témoignage de l'amour que tu me portes.
Pour cela, je me dois d'être à la hauteur de l'entière confiance que tu as placée en moi.
En remerciement, je me dois de te donner raison.
Je dois mériter de toi.
Je dois te mériter.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

26/11/2016

LA MUSIQUE 1

au magma présent de l'écriture,

 

LA MUSIQUE

1



La musique apporte nécessairement des émotions.
Elle est voie privilégiée en direction d'une cohésion
Que arpente celles, plus diverses, de l'imaginaire.

Elle peut n'être qu'une atmosphère sonore,
Idéalisant une douce uniformité à la cadence
Lente et musicale. Envoûtante aussi parfois.
Ou bien n'envelopper, dans d'arachnéennes richesses
Esthétiques, aux nuances célestes purement éthérées.

Elle peut exploser d'audaces intelligentes ou encore,
En une insidieuse mystification, se révéler bien trop
Harmonieuse pour apparaître réellement naturelle,
Et s'abîmer dans une éternité baroque
En devenant binairement incantatoire.

Je sais vivre au gré de ses compositions énigmatiques,
Fascinantes contextures à la ligne mélodique agencée.
Que faire d'autre à l'écoute d'un chant aussi musical?
Virtuosité confondante à en quêter la subtile fugacité.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

27/12/2014

AGACERIE AU MIEL

au magma présent de l'écriture,

 

AGACERIE AU MIEL

L’amitié s’abreuve à la même belle source
Que celle qui irrigue les histoires d’amour.

Le coup de foudre existe aussi en amitié, tout l’atteste.
Je t’ai rencontré en un moment privilégié, riche et dense.
Une amitié ciselée d’essentiel magnétisme est née ce jour-là
Qui s’est propagée dans les veines d’un inexorable de granit.

C’est un sentiment de grande noblesse inaccessible à beaucoup.
Relation étroite, nourrie d’un inespéré d’indicible et de mystère
Constitutif d’un attachement profond, à l’opposé de l’éphémère.

J’ai confiance en ce que je perçois d’inaltérable au plus infime.
Tout malentendu ne pourrait que fortuit et brève agacerie au miel.

P. MILIQUE

07/12/2014

REGARD 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

REGARD

2

Savoir écrire est bien le fait de privilégiés
Qui deviennent, peu ou prou, des écrivains.
Des professionnels de la plume si on veut!

Et encore la capacité d'écriture possédée
Par les écrivains ne devient-il privilège
Que par le fervent plébiscite du lecteur.
C'est ainsi, la qualité de l'écriture ne prend
Crédit que dans la vive acception qu'ils en ont.

Cependant, qui peut affirmer que la plus belle écriture
N'appartient pas à celui-là même qui n'a jamais écrit?

(Fin)

P. MILIQUE

10/08/2013

L’ATTENTE DU MOT

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L’ATTENTE  DU  MOT

 

Je sais avoir plein de mots blottis au fond du cœur,

Mais je sais aussi que personne, jamais,

Ne se perdra à venir les chercher là où ils sont

 

Mais je ne peux imaginer les garder pour moi.

Je redoute trop le redoutable asphyxie,

Là est peut-être mon orgueilleuse singularité,

Mon anormalité, ma piteuse obscénité.

 

Comme je me révèle incapable

De m’exprimer verbalement,

J’utilise le vecteur qui m’est le plus accessible :

L’écriture. Une qui se cherche en mots hésitants.

Et si ça débouche souvent sur un monologue pathétique

-- Au moins ne me répond-on pas –

J’accoste parfois au plaisir rare d’un dialogue privilégié.

Grâce à cela, s’installe avec une joie jubilatoire

La possibilité d’atteindre à un riche échange.

 

Se dessine alors un espace d’émotions à travers les lignes,

Et s’installe peu à peu une relation essentielle

Guidée par l'inique mémoire du mot écrit.

L’éternité au secours de l’éphémère en quelque sorte !

 

Mais le plus somptueux de tout cela

Reste tout de même la souriante perspective

De lire les mots des autres.

C’est ça ! Je suis avant tout lecteur des autres.

Je suis très gourmet de leurs mots.

Et cette savoureuse attention me nourrit.

N’hésitez donc plus, jamais,

A m’offrir la vitale becquée !

 

P.  MILIQUE

08/08/2013

COMME UNE LAVE EN FUSION

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COMME UNE LAVE EN FUSION

 

Il lui donne tout mais, il n'a pas su le percevoir,

Son cœur alourdi était affamé d'autre chose.

 

Peu à peu, elle s'est éloignée de lui,

Distante jusqu'à la presque absence,

Femme aimée de moins en moins aimante.

 

Son présent désormais se zèbre de fêlures

Tandis qu'il s'éprouve solitaire face à la douleur

Provoquée par l'inexplicable disharmonie.

 

Malgré la violence du tourbillon, il s'obstine

A vouloir oublier le reflet de sa déchirure

Même s'il sait combien l'entreprise est vaine.

 

A l'embrasé incandescent d'une blessure inconsolable,

Il pleure la nuit tombée sur une existence amputée d'elle.

 

Il lui avait tout donné mais n'avait pas su percevoir,

Que son cœur alourdi était affamé d'autre chose.

 

D'un rêve renaît un après accroché à la mémoire.

La tendresse exaltée, restée sur le qui-vive, l'invite

A utiliser au mieux son art du doux affleurement,

Privilège lesté de mystère qui lui offre quelque atout

Et fait de lui un personnage fréquentable et sensible.

Alors, il se mire dans les yeux de l'Autre gracieux

Pour y chercher de quoi éclairer ses déséquilibres,

Vertiges attirants où noyer ses trop lourds tourments.

 

D'un sursis de vieillesse miroite un après possible,

Mais il n'est qu'utopie fuyante née d'un rêve forclos.

Puisque résigné à ne jamais atteindre l'inespéré,

Il laisse sourdre du tréfonds à bout de souffle

Un goutte à goutte de mots à pleurer de beauté,

Des mots de larmes brûlantes de lave chaude

Qui coulent dans la poussière de ce qui n'est plus.

 

Il lui aurait donné bien davantage s'il avait su percevoir,

A quel point son cœur alourdi était affamé d'autre chose.

 

P. MILIQUE

02/07/2013

LEO FERRE: "PREFACE"

 

LEO FERRE

"PREFACE"

 

"N´oubliez jamais que ce qu´il y a d´encombrant dans la morale, c´est que c´est toujours la morale des autres."

 

La poésie contemporaine ne chante plus, elle rampe
Elle a cependant le privilège de la distinction
Elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore
On ne prend les mots qu´avec des gants
À menstruel, on préfère périodique
Et l´on va répétant qu´il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du codex

Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n´employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu´ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main
Ce n´est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse
Ce n´est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s´ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes

Le poète d´aujourd´hui doit être d´une caste, d´un parti ou du Tout-Paris
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé

La poésie est une clameur
Elle doit être entendue comme la musique
Toute poésie destinée à n´être que lue et enfermée dans sa typographie n´est pas finie
Elle ne prend son sexe qu´avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l´archet qui le touche

L´embrigadement est un signe des temps, de notre temps
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes
Les sociétés littéraires, c´est encore la société
La pensée mise en commun est une pensée commune

Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes
Renoir avait les doigts crochus de rhumatisme
Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d´un coup toute sa musique
Beethoven était sourd
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok
Rutebeuf avait faim
Villon volait pour manger
Tout le monde s´en fout!
L´art n´est pas un bureau d´anthropométrie
La lumière ne se fait que sur les tombes

Nous vivons une époque épique
Et nous n´avons plus rien d´épique
La musique se vend comme le savon à barbe
Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu´à en trouver la formule
Tout est prêt : les capitaux, la publicité, la clientèle
Qui donc inventera le désespoir?

Avec nos avions qui dament le pion au soleil
Avec nos magnétophones qui se souviennent de ces voix qui se sont tues
Avec nos âmes en rades au milieu des rues
Nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions

N´oubliez jamais que ce qu´il y a d´encombrant dans la morale, c´est que c´est toujours la morale des autres

Les plus beaux chants sont des chants de revendication

Le vers doit faire l´amour dans la tête des populations
À l´école de la poésie, on n´apprend pas!
On se bat!