19/03/2016
MAIS COMMENT VIVRE? 5
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
MAIS COMMENT VIVRE?
5
Le lecteur, tout comme son bienfaiteur l'écrivain, ne vit que par et pour le verbe.
Ce même verbe que, tout le montre et le démontre, il aime beaucoup et à qui il ne peut, ce serait indécent, lui faire subir cet outrage que constitue un abandon.
Il déguste avec une gourmandise non dissimulée le mot à mot qui comble avec grand avantage sa pensée dépassée, mais se réserve néanmoins la liberté pleine et entière de penser le contraire, et de lui concéder qu'il s'exprime décidément dans un style pour le moins particulier.
Et, dans la dense réalité d'une réflexion pleine de profondeur, il clame sans discontinuer l'irruption du quotidien abscons dans cet espace de libre écriture subitement vouée à l'épreuve jubilatoire de la lecture immédiate.
«On lit ce qu'on aime, et on écrit ce qu'on peut»
(BORGES)
(FIN)
P. MILIQUE
10:11 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, corridor, toréro, bienfaiteur, viatique, verbiage, montrer, démontrer, aimmer, indécence, saire subir, outrage, constitution, abandon, dégustation, gourmandise, dissimulation, combler, grand, avantage, pensée, dépasser, réservation, néanmoins, liberté, pleine et entière, penser le contraire, concession, exiler, décideur, style, particulier, densifier, rejet, profondeur, clameur, discontinuer, irroption, quotidien, abscon, espace, écriture automatique, subitement, vouer, épreuve, jubilatoire, immédiat, borges, catherine, mariage
16/12/2013
YVES BOMMENEL: "VIVRE (TO LIVE)"
YVES BOMMENEL:
"VIVRE (TO LIVE)"
L'effluve est rouge et le corps mourant. La viande est putride et l'esprit s'écoule comme du sable sous le vent. Dans un baquet jeté à même le sol, une éponge éponyme. Dans l'eau, de sombres mystères et des fluides visqueux. Quelques grains d'épices amères, un chandelier éteint. Volutes des chuchotis. Clameurs étouffées des rites qu'on prépare. Là un chapelet, ici un encensoir. Sur un établi, les planches rabotés d'un cercueil tout neuf. Martèlement des clous à venir. Catafalque catacombe, encore de ce monde mais déjà presque au-delà... L'instinct guette l'instant où des limbes d'outre-tombe viendra le passeur proposer ses services. Paupières closes prêtes à accueillir la monnaie. Marbres du tombeau l'on vous grave que trop tôt. Lierres gardez nous sous vos manteaux telle la pierre qui s'érode lentement. Ni demain ni même dans un an, presque éternellement...
12:36 Publié dans GOUTTES d'ÂME, POESIES DITES EN IMAGES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, yves bommenel, effluve, rouge, corps, mourant, viande, putride, esprit, s'écoulersable, vent, baquet, jeter, sol, éponge, éponyme, eau, sombre, mystère, fluide, visqueux, grain, épice, amère, chandelier, éteindre, volutes, chuchotis, clameur, étouffer, rite, préparer, chapelet, encensoir, établir, planche, raboter, cercueil, neuf, marteler, clou, à venir, catafalque, catacombe, instinct, guetter, limbes, outre-tombe, passeur, proposer ses services
16/08/2013
AUX HEURES IMPOSSIBLES
Une pulsion stupide accélère le rythme de ma vie.
Mon destin se termine aux confins de l'horizon.
Marcel PELTIER
AUX HEURES IMPOSSIBLES
Profondeur des gouffres aux heures impossibles de la nuit
A toucher les marges de la folie du bout des doigts.
Accepter la tenaille-solitude de l'écrit
Qui trace le calme autant que les éclats
Maudits autant que fascinants.
La normalité serait presque acceptée
A revenir déçue de tant d'illusions.
Mettre un point final à cette histoire
Qui ne pouvait s'étirer davantage.
Et c'est comme si cela s'était toujours su...
Alors, scruter l'insolence du temps
Dans la souplesse infinie d'un bleu profond
Avant que le ciel froissé, ne se dépigmente.
P. MILIQUE
10:35 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : folie, solitude, illusion, insolense, gouffre, nuit;fils à papa, scruter, insolence, souplesse, péripétie, bleu, profondeur, dépigmenter, froisser, point final, s'étirer, normalité, acception, revenir, décevoir, trnaille, perspective, clameur, maudire, maudit, malédiction
10/05/2012
L'IMPOSSIBLE DU RÊVE
L'IMPOSSIBLE DU RÊVE
La tragédie douce-amère du pêché et la difficulté d'être
L'aidant à clamer sa non-appartenance à l'espèce humaine
Il s'éprouve enfin soulagé de cette solitude imposée
Au cœur de la douleur, du vieillissement et de la maladie.
La confusion et le chaos règnent désormais en maîtres,
Au refuge d'une mémoire qui subit la dureté du temps,
Parce que trop confrontées à la désillusion et à la mort.
Malgré l'ultime illusion séduisante de rebonds de vie,
Fouetté à vif par de froides rafales de vent gris,
Il se recroqueville dans l’effacé d'une silhouette connue,
Trace d'ombre crayeuse crissant à l'infini du ciel.
Le cadeau possible d'un rêve se fait toujours trop attendre...
P. MILIQUE
05:52 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, rêve impossible, tragédie, doux-amer, péché, difficulté d'être, aide, clameur, appartenance, espèce humaine, éprouver, soulagement, solitude imposée, au coeur de la douleur, vieillissement, maladie, confusion, chaos, règne, maître, refuge, mémoire, subir, la dureté du temps, confrontation, désillusion, mort, ultime, illusion, séduisant, rebond de vie, fouetter à vif, froideur, rafale, vent, recroqueviller, effacer, silhouette, trace, ombre, crayeux, crisser, infini, ciel, cadeau, se faire attendre
03/02/2012
Léo FERRE "PREFACE"
Léo FERRE "Préface"
Léo Ferré - PRÉFACE
La poésie contemporaine ne chante plus Elle rampe.
Elle a cependant le privilège de la distinction elle ne fréquente pas les mots mal fameés elle les ignore.
On ne prend les mots qu'avec des gants: à "menstruel" on préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires ou du Codex.
Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain.
Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse.
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, c'est la poésie qui illustre le mot.
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds, ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes.
Le poète d'aujourd'hui doit appartenir à une caste.
à un parti
ou au Tout-Paris.
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé.
La poésie est une clameur. Elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche.
L'embrigadement est un signe des temps. De notre temps.
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes.
Les sociétés littéraires sont encore la Société.
La pensée mise en commun est une pensée commune.
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes.
Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes.
Ravel avait une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique.
Beethoven était sourd.
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok.
Rutebeuf avait faim.
Villon volait pour manger.
Tout le monde s'en fout.
L'Art n'est pas un bureau d'anthropométrie.
La Lumière ne se fait que sur les tombes.
Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique.
La musique se vend comme le savon à barbe.
Pour que le désespoir même se vende il ne reste qu'à en trouver la formule.
Tout est prêt: les capitaux.
La publicité.
La clientèle.
Qui donc inventera le désespoir?
Avec nos avions qui dament le pion au soleil. Avec nos magnétophones qui se souviennent de " ces voix qui se sont tues ", avec nos âmes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions.
N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la Morale, c'est que c'est toujours la Morale des autres.
Les plus beaux chants sont les chants de revendications.
Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations.
A L'ECOLE DE LA POESIE ET DE LA MUSIQUE ON N'APPREND PAS
ON SE BAT!
Léo FERRE
08:45 Publié dans POESIES DITES EN IMAGES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'écriture, léo ferré, préface, poésie contemporaine, chanter, ramper, privilège, distinction, fréquenter, lieus mal famés, ignorer, prendre les mots avec des gants, menstruel, périodique, répéter, termes médicaux, sortir des laboratoires, populaire, argotique, prsige, rince-doigts, baisemain, main propre, tendresse, poète, se soumettre, homme mutilé, clameur, entendu comme de la musique, destinée, lire, enfermer, typographie, prendre son sexe, corde vocale, violon, archet, embrigadement, signe des temps, penser en rond, idée courbe, société littéraire, pensée commune, mozart est mort seul, fosse commune, chien, fantôme