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10/05/2014

LE PRÉSENT RENOUVELÉ

au magma présent de l'écriture,

 

LE PRÉSENT RENOUVELÉ

 

En un goutte-à-goutte lancinant, le temps s'évapore dans l'immatériel.

 

Le vent de la vie nous pousse dans les marges installées de la durée.

Avec régularité l'implacable mécanisme assène un verdict sans appel

Qui s'éternise brièvement en un passage furtif au vertige anarchique.

 

La vérité suffoque dans le présent imparfait d'un monde distordu:

Une nouvelle année s’éveille, jetée en pâture à nos coupables nostalgies.

 

Ivre d'allégresse et affamée, l'âme entend bien s'affranchir du passé

Pour mordre l'instant et emprunter le chemin de lumière qui le borde.

On échange des promesses presque oubliées pour d'autres enchantées

Tandis que les pensées entament des trilles symphoniques et aériens.

 

Au refuge du spirituel, des tribulations aux parfums entêtants

Mettent en place une infinie connivence avec l'aventure féconde

De jours à marée haute, beauté révélée à faire respirer l'essentiel.

 

P. MILIQUE

20/09/2013

A L’INFINITIF

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A L’INFINITIF

 

 

Rester une fois encore à l’écoute de la nuit qui tombe

 

Flâner, en marche pour l’insaisissable

 

Tenter de se soustraire à la brutalité du monde

 

Se révolter avec la délicatesse d’un espoir insensé.

 

 

Irradier de tout son éclat les noires interrogations

 

Arpenter des territoires à la fois charnels et invisibles

 

Se dresser face à l’absurdité dominante

 

Changer le cours vertigineux de la passion.

 

 

Déchiffrer les ténèbres jusqu’à la démesure

 

Explorer avec obstination d’autres intérieurs

 

Fragmenter les rêves, trop souvent réducteurs

 

Regretter amèrement les espoirs déchus.

 

 

Perturber avec sérénité la trop parfaite harmonie

 

Soigner à l’intérieur pour ne pas être vu

 

Se reconnaître malgré l’obscurité

 

S’abolir dans la conscience douloureuse d’une chape d’amertume.

 

 

Avoir le sentiment poignant d’une présence illusoire

 

Dériver prostré sur un lac d’impressions étranges

 

Obéir aux tourbillons sensoriels

 

Partager le malaise des forces obscures.

 

 

Neutraliser les contraires d’un monde disparate

 

Détester la beauté, surtout si elle est silencieuse,

 

Escamoter les lieux aux apparences fuyantes

 

Traverser la démesure ravageuse du sublime.

 

 

Aimer les tourments, les envolées émotionnelles,

 

Disperser les lignes de rupture au-delà des zones plus que lointaines

 

Mettre en évidence la présence potentielle des possibles

 

Se désespérer au quotidien dans une solitude tendue à l’extrême.

 

 

Être aux prises avec ses propres déchirements

 

Avoir, illuminé, des fulgurances surréalistes

 

Se faire voler la vie par inattention

 

Proférer tranquillement de misérables mensonges.

 

 

Respirer intimement, tout en pudeur,

 

Initier une troublante rencontre au seuil d’horizons magiques

 

Chercher d’instinct de la douceur dans le souvenir prégnant de la tendresse

 

Se sentir aspiré par le tourbillon impétueux des eaux troubles.

 

 

Avoir des exigences démesurées

 

Faire passer la vie dans les mots

 

Relier, avec application, tous les fils ténus

 

Se préserver des effets pervers d’une mémoire seulement désireuse d’oubli

 

 

Maintenir l’ombre de l’absent dans l’ombre de l’absence

 

Observer que les morts aimés ne meurent jamais.

 

Comment échapper à la pesanteur des mots ,

 

A leur rugosité dérangeantes?

 

 

Avec beaucoup d’inconscience, j’ai entr’ouvert l’armoire des mots

 

Pour les utiliser avec beaucoup d’humilité.

 

Les voilà maintenant jetés en pâture

 

Ils s’abîment déjà et crissent sous les pieds agressifs

 

D’un temps qui passe au plus près d’une ombre défaillante.

 

Celle, obsédante, du miracle précaire de l’écriture.

 

 

P. MILIQUE