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19/03/2016

MAIS COMMENT VIVRE? 5

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

MAIS COMMENT VIVRE?

5

Le lecteur, tout comme son bienfaiteur l'écrivain, ne vit que par et pour le verbe.


Ce même verbe que, tout le montre et le démontre, il aime beaucoup et à qui il ne peut, ce serait indécent, lui faire subir cet outrage que constitue un abandon.
Il déguste avec une gourmandise non dissimulée le mot à mot qui comble avec grand avantage sa pensée dépassée, mais se réserve néanmoins la liberté pleine et entière de penser le contraire, et de lui concéder qu'il s'exprime décidément dans un style pour le moins particulier.
Et, dans la dense réalité d'une réflexion pleine de profondeur, il clame sans discontinuer l'irruption du quotidien abscons dans cet espace de libre écriture subitement vouée à l'épreuve jubilatoire de la lecture immédiate.

«On lit ce qu'on aime, et on écrit ce qu'on peut»

(BORGES)

(FIN)

 

P. MILIQUE

 

20/12/2015

BEAU BAIN

au magma présent de l'écriture,

 

BEAU BAIN

Peut-être connaissait-il Isabelle Bruges
Et d'autres encore aussi?
Peut-être même avait-il passé
Quelques jours avec elles
Dans Le feu des chambres?

Cependant, afin de cesser d'être à tout jamais
L'homme du désastre, il décida de s'éloigner.

Dans l'éloignement du monde, en une sorte de fuite
Pour ne plus avoir à subir La merveille et l'obscur.

Il partit donc avec pour unique viatique
Ce qui aurait pu n'être qu'Un livre inutile
Magnifique titré Autoportrait au radiateur.

Le huitième jour de la semaine, ce fut flagrant
Dans la souveraineté du vide manifestée
Comme l'enchantement d'Un cœur de neige.

Lui, Le très-bas, le Colporteur de l’Éloge du rien,
Se prit à aimer le calme suave de La vie passante.

Mais l'homme qui marche au rythme effréné
De La folle allure vers un horizon de lumière,
S'avise d'un adversaire imprévu: L’Épuisement.

Ce qui le contraignit à médité de toute urgence
Sur la meilleure conduite à tenir, et ne trouva
Son salut que dans la rédaction consciencieuse
D'Une lettre pourpre manuscrite en Lettres d'or.

Dans cette lettre, tu le sais désormais, il implore
L'Autre-visage, La Femme à venir, l'Inespérée
Sublimée encore d'Une petite robe de fête et dit:
Donne-moi quelque chose qui ne meure pas.

Alors toi qui l'aime, offre-lui de quoi combler l'absence.
Offre lui La part manquante et puis aussi La plus que vive!
Offre-toi à lui. Cela fait si longtemps qu'il n'attend que toi.

P. MILIQUE