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24/09/2013

LA CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER: 02/09/2013

 

LA CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER

02/09/2013

12/09/2013

LE JOURNAL DE PERSONNE: "ADIEU LES RICHES, AU DIABLE LES PAUVRES!."

 

LE JOURNAL DE PERSONNE

"ADIEU LES RICHES, AU DIABLE LES PAUVRES!."

 

Oui… je suis la vache qui rit

Ce que je cherche ici ? C’est ça ta question Zarathoustra ?

La même chose que ce que tu cherches toi, à savoir le bonheur sur terre.

Et je ne l’ai pas trouvé ailleurs qu’auprès des vaches…

En effet, c’est auprès d’elles que j’ai appris à ruminer… avec mon nez illuminé.

 

Oui je suis la vache qui n’eut plus envie de rire…

Qui eut honte de sa richesse et des riches et qui s’enfuit vers les plus pauvres pour leur faire don de son trop plein de bonheur et de saveur…

Mais les pauvres ne l’ont pas accepté… ils l’ont rejeté comme ils rejettent  tout ce qui leur rappelle leur pauvreté.

Je vais finir par croire que le royaume des cieux n’est pas parmi les hommes mais parmi les animaux.

 

Oui je suis la vache qui ne rit plus…

Qu’est-ce qui m’a poussé, moi la gosse de riche vers les  pauvres ?

Ce fût le dégoût des plus riches!

Le dégoût des forçats de la richesse qui ramassent leur avantage dans les moindres balayures, les yeux froids et les pensées pleines de lubricité, le dégoût de cette canaille dont la puanteur s’élève jusqu’au ciel.

Le dégoût de cette populace couverte de dorure, falsifiée dont les pères furent des voleurs aux doigts crochus, des charognards ou des chiffonniers, complaisants aux femmes, lubriques, oublieux, odieux…

 

Oui je suis la vache qui n’a plus de raison de rire…

Entre les riches et les putains, il n’y a pas loin.

Entre les pauvres et les pantins, il n’y a pas loin.

Populace en haut, populace en bas!

Qu’est-ce que c’est aujourd’hui « pauvre » et « riche » ?

Cette différence, je l’ai désapprise. C’est du pareil au même…

Alors j’ai fui, loin, toujours plus loin… jusqu’à toi Zarathoustra.

10/04/2013

GEORGES FOUREST : " LES POISSONS MELOMANES "

 

GEORGES FOUREST 

" LES POISSONS MELOMANES "

 

Poème de Georges FOUREST

Lu par Nicolas LORMEAU

 

La Négresse blonde, 1909 © José Corti

 

Né le 6 avril 1867 à Limoges, Georges FOUREST suit des études de droit. Il se qualifie ensuite d’"avocat loin de la cour d’appel", comme il aime à se nommer. Il vient à Paris, où il fréquente les milieux littéraires symbolistes et décadents, collabore à plusieurs revues (La Connaissance, Le Décadent) et se rend célèbre avec La Négresse blonde (Messein, 1909, rééd. Corti 1986), préfacé par Willy, et placé sous le patronage de Rabelais. Georges Fourest fera encore paraître Contes pour les satyres (Messein, 1923, rééd. Corti, 1990) et le Géranium ovipare (Corti, 1935, réé. 1984), qui respirent une même atmosphère ludique et lubrique. Il meurt à Paris le 25 janvier 1945. Après une période de désaffection, il est peu à peu redécouvert à mesure que se manifeste un regain d’intérêt pour la littérature 1900.    


« Georges Fourest était un poète français à la verve parodique et irrévérencieuse, jouant avec truculence de mots rares ou cocasses, des dissonances de ton, de l’imprévu verbal et métrique, des effets burlesques.

Quand j’ai connu Georges Fourest, il était dans la soixantaine et déjà célèbre. Il ne ressemblait pas plus à l’idée qu’un lecteur de La Négresse blonde pouvait se faire de lui que le Gracq qu’on imaginait au moment de la publication du Château d’Argol ne ressemblait au Gracq réel. Le poète, qui époustouflait les foules et rêvait d’un enterrement délirant, était un homme tout à fait posé et – sauf quand à Deauville il portait veste blanche et casquette de yachtman – vêtu de la classique et déjà désuète jaquette et coiffé du melon dont le règne touchait aussi à sa fin. Il avait l’air bonhomme d’un chef de bureau de ministère. Il n’en avait pas moins écrit La Négresse blonde pour son plaisir et le nôtre. Littérairement, ce livre singulier n’appartient à aucune école, sauf la fourestière, comme dit l’à-peu-près de Willy. Il y a des gens qui deviennent célèbres à force de travail, ou de constance, ou d’acharnement ; qui entassent Pélion sur Ossa jusqu’à forcer l’attention. À Fourest, la célébrité était venue, d’un coup, après une incubation et maturation des plus lentes, le jour où il avait fait paraître sa Négresse. Il y aura bientôt soixante ans que le succès de ce petit livre se maintient avec une aimable régularité, et trente qu’elle est entré chez moi, après des années de vagabondage, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. »

 

José CORTI, Souvenirs désordonnés

09/04/2013

GEORGES FOUREST : " SARDINES A L'HUILE "

 

GEORGES FOUREST 

" SARDINES A L'HUILE "

 

Poème de Georges FOUREST

Lu par Nicolas LORMEAU

 

La Négresse blonde, 1909 © José Corti

 

Né le 6 avril 1867 à Limoges, Georges FOUREST suit des études de droit. Il se qualifie ensuite d’"avocat loin de la cour d’appel", comme il aime à se nommer. Il vient à Paris, où il fréquente les milieux littéraires symbolistes et décadents, collabore à plusieurs revues (La Connaissance, Le Décadent) et se rend célèbre avec La Négresse blonde (Messein, 1909, rééd. Corti 1986), préfacé par Willy, et placé sous le patronage de Rabelais. Georges Fourest fera encore paraître Contes pour les satyres (Messein, 1923, rééd. Corti, 1990) et le Géranium ovipare (Corti, 1935, réé. 1984), qui respirent une même atmosphère ludique et lubrique. Il meurt à Paris le 25 janvier 1945. Après une période de désaffection, il est peu à peu redécouvert à mesure que se manifeste un regain d’intérêt pour la littérature 1900.    


« Georges Fourest était un poète français à la verve parodique et irrévérencieuse, jouant avec truculence de mots rares ou cocasses, des dissonances de ton, de l’imprévu verbal et métrique, des effets burlesques.

Quand j’ai connu Georges Fourest, il était dans la soixantaine et déjà célèbre. Il ne ressemblait pas plus à l’idée qu’un lecteur de La Négresse blonde pouvait se faire de lui que le Gracq qu’on imaginait au moment de la publication du Château d’Argol ne ressemblait au Gracq réel. Le poète, qui époustouflait les foules et rêvait d’un enterrement délirant, était un homme tout à fait posé et – sauf quand à Deauville il portait veste blanche et casquette de yachtman – vêtu de la classique et déjà désuète jaquette et coiffé du melon dont le règne touchait aussi à sa fin. Il avait l’air bonhomme d’un chef de bureau de ministère. Il n’en avait pas moins écrit La Négresse blonde pour son plaisir et le nôtre. Littérairement, ce livre singulier n’appartient à aucune école, sauf la fourestière, comme dit l’à-peu-près de Willy. Il y a des gens qui deviennent célèbres à force de travail, ou de constance, ou d’acharnement ; qui entassent Pélion sur Ossa jusqu’à forcer l’attention. À Fourest, la célébrité était venue, d’un coup, après une incubation et maturation des plus lentes, le jour où il avait fait paraître sa Négresse. Il y aura bientôt soixante ans que le succès de ce petit livre se maintient avec une aimable régularité, et trente qu’elle est entré chez moi, après des années de vagabondage, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. »

 

José CORTI, Souvenirs désordonnés


Poèmes choisis par Laurence COURTOIS, pour Thomas, dans le recueil La Négresse blonde (éditions José CORTI).

Prise de son, montage : Manon HOUSSIN

Assistant à la réalisation : Laure-Hélène PLANCHET

Réalisation : Juliette HEYMANN