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27/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 24

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

24

Le silence est retombé dans la pièce au sortir de cette longue diatribe. Atmosphère feutrée. Ruche endormie. Le Phare est délicieusement confortable, plongé dans une douce langueur. La frénésie urbaine n'y pénètre pas. Elle ne fait que scander mollement le rythme saccadé qui synchronise la vie de chacun. Eliott et moi avons, semble-t-il, éprouvé le besoin simultané de faire une pause.

Un peu rêveurs, nous laissons les mots qui viennent d'être énoncés imprégner de sens le fil de nos pensées respectives.

Durant le laps de temps écoulé, nos fenêtres intérieures se sont entrouvertes. Pureté du zéphyr qui soudain s'y glisse. Oxygénation éthérée des cœurs. Puis, dans les mystérieux mécanismes de l'écoulement du temps, aussi invisibles et impalpables que de la musique, bientôt se font ressentir les pulsations étourdissantes de verve de celle qui est La Gardienne de l'endroit et qui, désormais, ne devrait plus tarder à nous rejoindre.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

07/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 4

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

4

-- Ah, c'est toi? Bonjour l'Ours! 
-- Et oui, ça n'est que moi! Bonjour Eliott. Ça me fait tout drôle sais-tu de t'appeler comme ça. Il est charmant ton prénom. Même si, pour être sincère, j'ai eu un peu de mal à m'y faire. Mais tout compte fait, il me plaît bien. Trop top, trop fun!
-- Bienheureux pour toi...
-- Il est vrai qu'au début, il ne m'a guère arrangé.
-- Arrangé? Tu veux dire quoi là?
-- Et bien si tu veux, il s'en est fallu de peu que tu te nomme Edgard, et...
-- Edgard! Vraiment?
-- Comme je te le dis! Et comprends bien qu'avec un tel patronyme les choses auraient été plus ludiques pour moi. J'aurais pu laisser libre cours à ma verve habituelle. Verve qui se traduit vite, si personne n'y prends garde, en une grande et ininterrompue fabrique de jeux de mots laids.
-- Et alors?
-- Alors? Je sais pas moi... On se serait follement amusé! J'aurais sûrement essayé... Edgard routière..., Edgard au morille..., Edgard gant tua..., Edgard...
-- C'est bon, c'est bon. Et comme d'habitude ça n'aurait fait rire que toi.
-- Probable oui.
-- Alors écoute ça: moi c'est Eliott, tu comprends? Je te sais un peu lourd l'Ours, cependant...
-- Non, non... J'entends bien. Je suis pas compliqué comme garçon: Eliott tu dis être, donc Eliott tu es! Et puis en vrai, c'est drôlement classieux comme prénom. C'est de grande noblesse et ça en impose grave. Il n'empêche qu'il a fallu à ta maîtresse attendre pour choisir un tel incorruptible Qu'Eliott naisse! Eliott naisse... Ça te fais pas rire ça Eliott Ness?

( SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

26/08/2014

L'OURS HEUREUX 1

au magma présent de l'écriture,

 

L'OURS HEUREUX

1

 

Il ne cherche pas à le dissimuler,

L'Ours est un homme heureux.

Il se sait devenu à jamais ce qu'il

N'a jamais cessé projeter d'être.

Il est désormais à une période

Cardinale et rayonnante de sa vie,

Grâce à l'apparition d'un sourire

Magique qui a aboli le temps

Et lui a permis d'éprouver l'exacte

Définition de ce qu'est une belle vie.

 

Le sérieux de l'amour touche par

Lui-même à ce qu'il y a de plus haut.

L'Amour, cette sorte de jeu délicieux

Où l'on sait n'avoir rien à craindre.

Don splendide de générosité qu'il reçoit

D'une femme adorable de délicatesse.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

 

10/04/2013

GEORGES FOUREST : " LES POISSONS MELOMANES "

 

GEORGES FOUREST 

" LES POISSONS MELOMANES "

 

Poème de Georges FOUREST

Lu par Nicolas LORMEAU

 

La Négresse blonde, 1909 © José Corti

 

Né le 6 avril 1867 à Limoges, Georges FOUREST suit des études de droit. Il se qualifie ensuite d’"avocat loin de la cour d’appel", comme il aime à se nommer. Il vient à Paris, où il fréquente les milieux littéraires symbolistes et décadents, collabore à plusieurs revues (La Connaissance, Le Décadent) et se rend célèbre avec La Négresse blonde (Messein, 1909, rééd. Corti 1986), préfacé par Willy, et placé sous le patronage de Rabelais. Georges Fourest fera encore paraître Contes pour les satyres (Messein, 1923, rééd. Corti, 1990) et le Géranium ovipare (Corti, 1935, réé. 1984), qui respirent une même atmosphère ludique et lubrique. Il meurt à Paris le 25 janvier 1945. Après une période de désaffection, il est peu à peu redécouvert à mesure que se manifeste un regain d’intérêt pour la littérature 1900.    


« Georges Fourest était un poète français à la verve parodique et irrévérencieuse, jouant avec truculence de mots rares ou cocasses, des dissonances de ton, de l’imprévu verbal et métrique, des effets burlesques.

Quand j’ai connu Georges Fourest, il était dans la soixantaine et déjà célèbre. Il ne ressemblait pas plus à l’idée qu’un lecteur de La Négresse blonde pouvait se faire de lui que le Gracq qu’on imaginait au moment de la publication du Château d’Argol ne ressemblait au Gracq réel. Le poète, qui époustouflait les foules et rêvait d’un enterrement délirant, était un homme tout à fait posé et – sauf quand à Deauville il portait veste blanche et casquette de yachtman – vêtu de la classique et déjà désuète jaquette et coiffé du melon dont le règne touchait aussi à sa fin. Il avait l’air bonhomme d’un chef de bureau de ministère. Il n’en avait pas moins écrit La Négresse blonde pour son plaisir et le nôtre. Littérairement, ce livre singulier n’appartient à aucune école, sauf la fourestière, comme dit l’à-peu-près de Willy. Il y a des gens qui deviennent célèbres à force de travail, ou de constance, ou d’acharnement ; qui entassent Pélion sur Ossa jusqu’à forcer l’attention. À Fourest, la célébrité était venue, d’un coup, après une incubation et maturation des plus lentes, le jour où il avait fait paraître sa Négresse. Il y aura bientôt soixante ans que le succès de ce petit livre se maintient avec une aimable régularité, et trente qu’elle est entré chez moi, après des années de vagabondage, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. »

 

José CORTI, Souvenirs désordonnés

09/04/2013

GEORGES FOUREST : " SARDINES A L'HUILE "

 

GEORGES FOUREST 

" SARDINES A L'HUILE "

 

Poème de Georges FOUREST

Lu par Nicolas LORMEAU

 

La Négresse blonde, 1909 © José Corti

 

Né le 6 avril 1867 à Limoges, Georges FOUREST suit des études de droit. Il se qualifie ensuite d’"avocat loin de la cour d’appel", comme il aime à se nommer. Il vient à Paris, où il fréquente les milieux littéraires symbolistes et décadents, collabore à plusieurs revues (La Connaissance, Le Décadent) et se rend célèbre avec La Négresse blonde (Messein, 1909, rééd. Corti 1986), préfacé par Willy, et placé sous le patronage de Rabelais. Georges Fourest fera encore paraître Contes pour les satyres (Messein, 1923, rééd. Corti, 1990) et le Géranium ovipare (Corti, 1935, réé. 1984), qui respirent une même atmosphère ludique et lubrique. Il meurt à Paris le 25 janvier 1945. Après une période de désaffection, il est peu à peu redécouvert à mesure que se manifeste un regain d’intérêt pour la littérature 1900.    


« Georges Fourest était un poète français à la verve parodique et irrévérencieuse, jouant avec truculence de mots rares ou cocasses, des dissonances de ton, de l’imprévu verbal et métrique, des effets burlesques.

Quand j’ai connu Georges Fourest, il était dans la soixantaine et déjà célèbre. Il ne ressemblait pas plus à l’idée qu’un lecteur de La Négresse blonde pouvait se faire de lui que le Gracq qu’on imaginait au moment de la publication du Château d’Argol ne ressemblait au Gracq réel. Le poète, qui époustouflait les foules et rêvait d’un enterrement délirant, était un homme tout à fait posé et – sauf quand à Deauville il portait veste blanche et casquette de yachtman – vêtu de la classique et déjà désuète jaquette et coiffé du melon dont le règne touchait aussi à sa fin. Il avait l’air bonhomme d’un chef de bureau de ministère. Il n’en avait pas moins écrit La Négresse blonde pour son plaisir et le nôtre. Littérairement, ce livre singulier n’appartient à aucune école, sauf la fourestière, comme dit l’à-peu-près de Willy. Il y a des gens qui deviennent célèbres à force de travail, ou de constance, ou d’acharnement ; qui entassent Pélion sur Ossa jusqu’à forcer l’attention. À Fourest, la célébrité était venue, d’un coup, après une incubation et maturation des plus lentes, le jour où il avait fait paraître sa Négresse. Il y aura bientôt soixante ans que le succès de ce petit livre se maintient avec une aimable régularité, et trente qu’elle est entré chez moi, après des années de vagabondage, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. »

 

José CORTI, Souvenirs désordonnés


Poèmes choisis par Laurence COURTOIS, pour Thomas, dans le recueil La Négresse blonde (éditions José CORTI).

Prise de son, montage : Manon HOUSSIN

Assistant à la réalisation : Laure-Hélène PLANCHET

Réalisation : Juliette HEYMANN

30/03/2013

LE PRÉSENT ÉPHÉMÈRE

BONHEUR.jpeg

 

 

LE PRÉSENT  ÉPHÉMÈRE

 

Toute cette absence,

Depuis tout ce temps …

 

Je me sens pauvre et vide.

Je m'exténue dans un cache-cache

Épuisant et dérisoire

Avec en moi la sensation

De manque et de l'abandon,

Avec celle, douloureuse,

De ton éloignement aussi.

 

Mais je m'éclaire à te penser.

Je te sais ailleurs en ce même instant,

Époustouflante de verve,

De truculence et de singularité.

 

Source de jouvence ambulante,

Tout ton toi m'appelle à t'aimer

Et mon cœur affirme ta prophétie :

Je t'aime !

 

Se dessine enfin l'issue

De cette agaçante traversée.

Je vais pouvoir me réfugier

Dans le tendre crépuscule

Qui saura adoucir les brûlures

Du jour et s'offrir en refuge

Intime aux couleurs poétiques.

 

Ma pensée flotte, légère,

D'un nouveau bonheur à goûter

Dans la célébration rare

De l'éphémère présent.

 

P.  MILIQUE