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06/11/2017

REPETITION

au magma présent de l'écriture,

 

 

REPETITION

 

Le cadran solaire demeure le seul dispositif naturel

A ne pouvoir être avancé, ni retardé, par l'homme.

 

Il est complice d'une vie qui coule ses heures, nos heures,

Sous la menace d'une ombre qui progresse à l'inexorable.

 

Pourtant, désinvolte enveloppé dans son étrange habit d'ambiguïté,

Le temps ne s'autorise à se mouvoir qu'en la seule présence du soleil

En un irrémédiable suspendu à l'aléatoire d'une grisaille en suspend

Qui dirigerait donc nos existences si elles devaient ne s'affranchir

De leur légitimité sur cette Terre qu'en présence de rayons dardés?

 

L'ancestral cadran solaire se révèle être une singulière création

A fantasmer pour ne pas vieillir, à combiner pour ne plus souffrir.

 

D'ailleurs, rêver n'est sûrement pas l'option la plus tranquillisante

Puisque celle-ci porte en elle la menace d'effectuer un rêve délétère.

 

Peut-être conviendrait-il mieux de juste s'absenter

Comme sait le faire l'ombre diaphane et subreptice

Jusqu'à l'endroit où le jour infini dure toute la nuit.

 

Il est tellement aimable ce solaire cadran qui lentement,

Sans tic-tac ni autre bruit incongru scande, métronome,

Le moment nébuleux où l'ombre intransigeante progresse.

 

Cette pensée capitale, fruit d'une errance feutrée et réflexive,

Parfume l'évidence de capiteuses fragrances interrogatives:

Le muet, l'inaudible parfait né de l'absolue présence solaire

Est, a bien y penser, comme une amère absence au monde

Au centre d'un environnement personnel tendu de vacarme.

Image magnifique et suggestive qu'il est apaisant de concevoir.

 

 

P. MILIQUE

05/11/2017

PERCEPTIONS POSTHUMES

au magma présent de l'écriture,

 

PERCEPTIONS POSTHUMES

 

A force du manque de dimension emblématique,

Il n'est plus rien d'autre que cette terne facilité

Ne procurant que désintérêt notable et lapidaire.

 

Dégénérescence et disparition navrantes

D'une esthétique somnambule et fondatrice

Appréhendée en tant que magnifique avatar.

 

Décadence poétique et archétypale

De certaines perceptions posthumes

Aux sulfureuses volutes crépusculaires.

 

P. MILIQUE

04/11/2017

CONCISION FRAGMENTAIRE 59

concision fragmentaire.jpg

 

CONCISION FRAGMENTAIRE

59

 

 

Les murs s'épaississent

Au creux de ma mémoire.

Vont-ils finir par s'écrouler

Sur ta singulière présence,

La seule que je veuille emporter

Jusqu'au bout de mes pensées?

 

P. MILIQUE

03/11/2017

MESSAGERIE

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(Sollers nous propose sept pages du manuscrit de son dernier livre Fleurs)

 

 

MESSAGERIE

 

J’ai transmis au centre d’élaboration des messages

 La fière pauvreté de mes mots.

 

 Manifestation non équivoque, évidente, décisive,

 Du constat de l’impossibilité flagrante existant

 Dans la transcription spontanée de ma pensée,

 Dans l’explosion illusoire d’une création poétique.

 

 Il ne me reste plus alors, contrarié,

 Qu’à exprimer avec la plus grande précision

 L’existence obstinée de mes marges discordantes.

 

 P. MILIQUE

02/11/2017

LA PEUR DE SOI

au magma présent de l'écriture,

 

 

LA PEUR DE SOI

 

C'est avec un réalisme halluciné mâtiné de mélancolie

Que s'expose, avec une crudité d'une violence inouïe,

Cette misère matérielle que chacun suppose potentielle.

 

Il arrive que cette pauvreté soit à hurler de douleur

Tant il arrive d'être pauvre de tout ce que les autres

Ne prennent même plus la peine d'offrir en échange.

 

Il faudrait parvenir à s'affranchir

Une fois pour toute et tout d'un bloc,

De l'intégrité pesante de nos certitudes,

Celles-là mêmes qui exacerbent la peur

Manifestement sur le point à s'échapper

D'un quelconque sentiment d'infériorité

Qui n'est autre que la peur de soi-même!

 

Dès lors, il est indispensable de repousser avec fermeté

Ce qui n'a pas encore racine dans ce que l'on est devenu.

 

 

P. MILIQUE

01/11/2017

IMPATIENCE

au magma présent de l'écriture,

 

IMPATIENCE

 

Écrire, c'est tromper l'absence paraît-il!

 

Je t'écris pour te dire ma crise d'amour, ma vive poussée

De «c'est pas juste» et l'évidence de mon manque si criant.

 

Je devrais m’astreindre à me raisonner mais comment,

Mais pourquoi faudrait-il le faire tellement je t'aime?

Déjà que je ploie au quotidien sous l'amère culpabilité

A m'éprouver responsable de cette douloureuse situation.

 

Tu m'as ouvert ton cœur, tes bras, et maintenant ta maison:

Tu ne peux faire davantage et tes propositions m’éblouissent.

Il ne tient qu'à moi de décider d'exister un jour auprès de toi.

Mais cela ne se peut dans l'immédiat. Cela ne se peut parce que...

 

Est-il possible que tu attendes ma venue le temps nécessaire?

 

P. MILIQUE