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06/11/2017

REPETITION

au magma présent de l'écriture,

 

 

REPETITION

 

Le cadran solaire demeure le seul dispositif naturel

A ne pouvoir être avancé, ni retardé, par l'homme.

 

Il est complice d'une vie qui coule ses heures, nos heures,

Sous la menace d'une ombre qui progresse à l'inexorable.

 

Pourtant, désinvolte enveloppé dans son étrange habit d'ambiguïté,

Le temps ne s'autorise à se mouvoir qu'en la seule présence du soleil

En un irrémédiable suspendu à l'aléatoire d'une grisaille en suspend

Qui dirigerait donc nos existences si elles devaient ne s'affranchir

De leur légitimité sur cette Terre qu'en présence de rayons dardés?

 

L'ancestral cadran solaire se révèle être une singulière création

A fantasmer pour ne pas vieillir, à combiner pour ne plus souffrir.

 

D'ailleurs, rêver n'est sûrement pas l'option la plus tranquillisante

Puisque celle-ci porte en elle la menace d'effectuer un rêve délétère.

 

Peut-être conviendrait-il mieux de juste s'absenter

Comme sait le faire l'ombre diaphane et subreptice

Jusqu'à l'endroit où le jour infini dure toute la nuit.

 

Il est tellement aimable ce solaire cadran qui lentement,

Sans tic-tac ni autre bruit incongru scande, métronome,

Le moment nébuleux où l'ombre intransigeante progresse.

 

Cette pensée capitale, fruit d'une errance feutrée et réflexive,

Parfume l'évidence de capiteuses fragrances interrogatives:

Le muet, l'inaudible parfait né de l'absolue présence solaire

Est, a bien y penser, comme une amère absence au monde

Au centre d'un environnement personnel tendu de vacarme.

Image magnifique et suggestive qu'il est apaisant de concevoir.

 

 

P. MILIQUE

26/01/2017

BLEU FRATERNEL

au magma présent de l'écriture,

 

BLEU FRATERNEL



Une présence pure dans la vie confuse
Qui délaye d'azur les chagrins pluvieux.

Il est des phrases tournées comme celle-ci
Qui parviennent à dire ce qu'elles ont à dire!
Il est des phrases troussées comme-celle-ci
Qui s'autorisent à être tellement davantage.

Son plaisir fut total d'avoir entre ses doigts,
Dans son œil, cette page inespérée et si belle.
D'un bleu intense, si intimidé, si intimidant.
Un bleu céruléen qui protège le sens des mots,
Qui les enveloppe dans la chaleur apaisante
De ses grandes ailes protectrices, qui les dissimule,
Les soustraits presque, afin qu'ils ne risquent pas
D'être agressés par l'éclat d'un éclair trop violent,
Trop cru, aux marges d'une œillade non autorisée.

Une présence pure dans la vie confuse
Qui délaye d'azur les chagrins pluvieux
D'un regard complice, d'un bleu fraternel.

P. MILIQUE

22/11/2016

FIÈVRES PERNICIEUSES

au magma présent de l'écriture,

 

FIÈVRES PERNICIEUSES



Espace radicalement saturé d'ondes immobiles
Dans la stupeur croissante d'images brouillées,

Dans les ruines inévitables du désastre annoncé
Fermente le souffle fugitif de fièvres pernicieuses
Qui, dans l'inéluctable d'une dérive maussade,
Désignée à l'initial pour la détresse mercenaire,
Considère l'enveloppe subtile et perverse offrant,
Dans l'indifférence terrible née d'une excoriation,
L'absolue souveraineté arborée par la souffrance.

P. MILIQUE

02/02/2015

QUAND LE CIEL COULE EN MOI 2

au magma présent de l'écriture,

 

QUAND LE CIEL COULE EN MOI

2

Il me tarde tant de me retrouver à nouveau au plus proche d’elle,
De reconnaître le bouquet de ses doigts et la douceur de ses mains,
Celles-là mêmes qui de leurs caresses rendent l’amour sans limites.
Toucher sa peau, boire à sa bouche et m’enivrer de nos chaleurs mêlées.

Je veux l’envelopper encore de mes bras, berceau ma tendre délicatesse,
Habiter avec elle la pulpe d’un silence juste troublé par nos éclats de rire,
Et partager encore sa douceur généreuse de sollicitude et de doux baisers.
Dans cet amour rare, il est extraordinairement lucide, c’est-à-dire ébloui!

(FIN)

 

P. MILIQUE

30/11/2014

SUR LA PIERRE DE SON CŒUR 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

SUR LA PIERRE DE SON CŒUR

2

Le baiser est venu trop tardivement dans sa vie
Se déposer sur la pierre noire de son cœur durci,
L'onde s'est fourvoyée dans un vertige sans étoiles
Et il déambule à l'horizon d'une ombre spectrale,
Dans l'écho ténu d'une voix que la mort éteindra.

L'azur se prépare désormais linceul dans l'obscur
D'une camarde glacée par le feu atténué du soir,
Et le ciel conciliant l'apaise d'un frisson d'amour
Sous le drap protecteur qui l'enveloppe d'obscur.

(FIN)

P. MILIQUE

11/08/2014

LA MORT

au magma présent de l'écriture,

 

LA MORT

 

Aussitôt abandonné l'équilibre provisoire de l'enfance,

Elle apparaît, fatalité irrésistible aux dimensions de mystère.

 

Ce n'est qu'un vide sans écho, un néant à perte de vue

Qui annihile nos volontés et nos facultés de raisonnement,

En nous enveloppant de lourdes épaisseurs de silence.

 

C'est une éternité immuable à l'irréductible étrangeté,

Où chaque instant se dilate, où chaque instant s'évanouit.

 

Il n'existera jamais d'explication à l'inexplicable.

Alors on tente, tant bien que mal, de la neutraliser.

En la marginalisant. La mort n'est pas présentable.

Elle est impartageable. Désespérément ordinaire.

 

P. MILIQUE

27/06/2014

ÉCRITURE POST-NUCLÉAIRE

au magma présent de l'écriture,

 

ÉCRITURE POST-NUCLÉAIRE

 

Les duplicités capitalistes avaient généré,

Dans un espace prétendument confiné et surprotégé,

Une réalité absurde et cruelle.

 

Enveloppé d’un nuage de mort toxique,

L’homme figurant involontaire,

D’une séquence de cinéma apocalyptique

Progresse d’une démarche mécanique et heurtée,

Marmonnant une litanie sans fin de mots incompréhensibles,

Le regard fixe éteint par tant d’horreurs prévisibles.

 

J’écris désormais davantage pour vérifier mes cauchemars

Que pour transcrire l’inanité obligée d’improbables rêves.

 

P. MILIQUE

25/05/2014

UNE PETITE LAINE AU CŒUR 1

au magma présent de l'écriture,

 

UNE PETITE LAINE AU CŒUR

1

 

Un jour la page se tourne et l'absence s'installe dans le présent.

Il n'est rien d'extraordinaire, je le sais, à ce que cela se termine ainsi.

Le temps passe et, tout naturellement, les forces s'amenuisent.

La course s'accélère obligeant à puiser tout au fond de soi-même,

Mais rien n'y fera car la partie est depuis longtemps perdue,

Ne suggérant plus qu'une impasse forte d'une seule injonction: laisse tomber la vie!

 

Cesser de vivre, c'est en quelque sorte le dernier pouvoir qui reste,

A opposer en finalité aux souffrances les plus intimement personnelles.

Il ne reste plus alors qu'à entamer l'intemporel voyage dont on ne revient pas,

Et à se laisser glisser dans l'enveloppe séduisante du silence définitif.

(A SUIVRE)

 

P. MILIQUE