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02/11/2012

HUMANITÉ QUELCONQUE

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HUMANITÉ QUELCONQUE

 

Le temps paraît figé dans des phases indécises

Qui distillent les épaisses fumées d'un doute

Inexorablement scellé dans l'irrémédiable du réel.

 

Chaque jour, il endure d'abruptes ruptures

Engendrées par les fracas de verre brisé

D'une mémoire pulvérisée, fragmentaire désormais.

 

Dans l'ordinaire passage du temps et des choses,

Il a l'air grave et son regard tourné vers l'au-dedans

Le précipite à son insu dans une fascination désenchantée

Qui dissout sa volonté dans un monde bafoué

Par la dispersion glacée d'un reliquat d'humanité.

 

P. MILIQUE

01/06/2012

LE COEUR GROS DE BONHEUR

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LE COEUR GROS DE BONHEUR

 

 

Certes la vie est faite d'illusions,

Une succession d'instants brefs et fragiles

Qui s'évanouissent dans l'instant suivant.

 

Elle est aussi essentiel désenchantement

Et machine à broyer le temps imparti.

 

Et c'est l'indifférence qui s'installe insidieusement,

Nous obligeant à tourner encore et encore

Dans une nuit sans aucun confort.

Nous allons à l'encontre du silence protecteur

Et interrogeons l'abîme d'un regard inquiet

Dans l'indélébile crainte intégrée du toujours pire.

 

Il faut refuser cela!... Parce que la fuite serait illusoire.

 

Nous souffrons d'une âpre pénurie de rêve et de poésie

Parce que désormais ce monde en est privé.

Dès lors, il est impératif de ne plus subir,

Et de s'appliquer à construire une autre réalité.

Dans la richesse d'émotions trop intenses

Qu'il faudra bien réapprendre à partager

Dans le regard des autres qui un jour

S'ouvrira comme doit s'ouvre la vie. Forcément.

Le temps sera venu alors de se jeter avec gourmandise

Dans la multiplicité réitérée des encore possible.

 

Retrouvons nos étonnements d'enfants!

Mettons du bleu dans nos rêves!

Afin d'avoir enfin le cœur gros de bonheur

Et de s'endormir comme un bienheureux

Dans les bras caressants de ses énigmes.

 

P. MILIQUE

27/05/2012

FISSURES SOURNOISES

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FISSURES SOURNOISES


 

Pourquoi écrit-on ce qu'on ne dit pas ?

 

 

Il faut être attentif à toutes les dissonances,

 

A toutes les cassures potentielles.

 

Ce sont elles qui constituent, inépuisables,

 

Les sources du désenchantement

 

Et contribuent à emmêler un peu plus encore

 

L'écheveau tumultueux de ce grand naufrage qu'est la vie.

 

Il serait inconsidéré,

 

Même par immense lassitude,

 

De banaliser le cheminement qui nous mène

 

Jusqu'au désastre final,

 

Jusqu'à l'inéluctable.

 

 

Qu'il est donc douloureux d'éprouver à ce point

 

Le sentiment trop présent de ce qui fuit,

 

De ce qui passe, de ce qui meurt !

 

Et vaine la tentative de calfatage

 

Des fissures sournoises de la vie.

 

 

Il faut pourtant bien s'attacher à sauvegarder l'essentiel.

 

Et crever un jour l'abcès obsédant du désespoir.

 

Celui de nos existences démontées.

 

 

Certes nos échecs sont criants, nos réussites sont invisibles,

 

Aussi invisibles que les ténèbres durant l'éclat du jour.

 

Alors, il s'agit d'entrer en dissidence,

 

Ne plus être du nombre des égarés.

 

Et s'obstiner à creuser un autre sillon

 

Pour aller encore d'étonnements en éblouissements.

 

Pour que la couleur de l'inquiétude

 

Se soumette enfin à celle de l'espoir.

 

 

Et l'on se mure dans un silence qui ne sert

 

Qu'à masquer nos angoisses.

 

Cela nous sert aussi à oublier le temps qui enterre nos rêves.

 

Car il y a tant d'autres choses derrière nos illusions

 

Que l'on ne dit pas !

 

Alors, on l'écrit...

 

 

P. MILIQUE