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21/11/2013

TORRENT D'AMOUR

au magma présent de l'écriture,

 

TORRENT D'AMOUR

 

Comment ne pas t’aimer alors que, aux ombres de la nuit,

Tu as su débroussailler le chemin qui mène jusqu’à nous.

 

J’avais besoin de ton regard  pour entreprendre de creuser à deux

Le sillon de mon cœur en cale sèche et d’inventer des souvenirs forts

Qui sauraient broder avec splendeur la réalité de séquences indélébiles.


Ce regard, je l’ai croisé dans la phosphorescence d’un instant chargé

D’une bousculade de tendresses et d’un précipité de possibles étoilés.

Et, à fustiger l’intemporel, mon âme sous haute tension a pris rendez-vous.

 

Oui, mon torrent d’amour à pris source dans ce subtil éclat d’éternité

Où ton souffle chaud, incroyable de pureté absolue et magnifique d’élans

M’a, dans l’exalté explosif de mon cœur, irrésistiblement attiré à toi.

Et tout ton être s’est déployé en moi comme autant de désirs fragmenter

Qui, de leur matière échevelée et frissonnante en ont exacerbé la perception

Tel un cristal attisé qui incendie le havre de paix où fleurit le mot amour.  

 

Ta présence en mon évidé, tu l’as magnifiée de tes couleurs fougueuses,

D’un délire de lumière à la ferveur sanguine polie dans le froissé du vent.


Tu m’as investi de ta luminescence entêtée jusqu’aux aubes polyphoniques.

Tu es la douce  instigatrice d’une renaissance aussi stupéfiante qu’inespérée,

Il en est même, alentour, qui prétendent avoir surpris de mes éclats de rire !

De ce rire improbable qui, telles des étoiles qui auraient délaissé l’immobile

Pour se muer en voyageuses alertes et séductrices d’arcs-en-ciel ourlés d’or.

 

P. MILIQUE

27/09/2013

TATOUE TES TATOOS VONT MAL VIEILLIR « TOUS CES "FUCK ME I'M FAMOUS" »

 

Sédentaires,
Nomades,

               Ma grand-mère était très gentille. Elle faisait au goûter les meilleures gaufres du monde. Et du vrai chocolat Van Helsing qu'elle diluait lentement dans l'eau avant d'y verser une soupière de lait chaud. Et d'énormes tartines de pain de campagne grillé, avec un demi-centimètre de beurre et sa gelée de coin maison. Elle restait debout à côté de la table de la cuisine pour s'assurer que je ne manquais de rien, et me regardait bâfrer avec adoration. Beaucoup d'années plus tard, quand j'entrerais dans le cabinet de ma psy sur le coup de dix-sept heures, je ne pourrais m'empêcher de penser que c'était plutôt ma grand-mère qui me manquait, et ses tartines que je venais chercher. La psychanalyse m'a déçu, elle ne sent pas le pain grillé. Car ma grand-mère était très gentille. Elle aimait tout le monde sauf. Sauf que j'étais décoiffé, mal fagoté, un peu bohème, et qu'alors elle me traitait de romanichel. Dans sa bouche il n'y avait pas de condition plus basse, elle maudissait les Romanichels et leurs vices ancestraux. Un jour, elle se plaint à moi que l'une d'entre eux l'avait volée. Elle finit par avouer, honteuse, qu'elle l'avait fait entrer pour savoir la bonne aventure. Les Romanichels, on en a toujours besoin : pour tirer les cartes et les fils de cuivre, réparer des DS et gagner les élections. Leur nom seul convoque la colère. Une vieille trouille ancestrale, la peur du loup pour les grands. Se lève alors une douce puanteur démagogue, ce relent qu'on pourra bientôt baptiser


TATOUE
TES TATOOS VONT MAL VIEILLIR
« TOUS CES "FUCK ME I'M FAMOUS" »

(1' 18")


Tous ces prénoms en lettres gothiques, ces frises maoris, ces têtes de mort et de Johnny... les tatouages vont vieillir avec ceux qui les portent. Un slam miniature et caustique de Félix J. enregistré chez nous en avant-goût de l'album "La Tentation". Membre du collectif Spoke Orkestra, Félix J. se partage entre la musique avec le groupe Dum Dum, les performances a cappella et la poésie crue. Dernier ouvrage paru : "Basketville", éditions Le Diable Vauvert.

 

Enregistrement : 26 juin 13
Réalisation : Arnaud Forest
Paroles & musique : Félix J.

01/06/2012

LE COEUR GROS DE BONHEUR

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LE COEUR GROS DE BONHEUR

 

 

Certes la vie est faite d'illusions,

Une succession d'instants brefs et fragiles

Qui s'évanouissent dans l'instant suivant.

 

Elle est aussi essentiel désenchantement

Et machine à broyer le temps imparti.

 

Et c'est l'indifférence qui s'installe insidieusement,

Nous obligeant à tourner encore et encore

Dans une nuit sans aucun confort.

Nous allons à l'encontre du silence protecteur

Et interrogeons l'abîme d'un regard inquiet

Dans l'indélébile crainte intégrée du toujours pire.

 

Il faut refuser cela!... Parce que la fuite serait illusoire.

 

Nous souffrons d'une âpre pénurie de rêve et de poésie

Parce que désormais ce monde en est privé.

Dès lors, il est impératif de ne plus subir,

Et de s'appliquer à construire une autre réalité.

Dans la richesse d'émotions trop intenses

Qu'il faudra bien réapprendre à partager

Dans le regard des autres qui un jour

S'ouvrira comme doit s'ouvre la vie. Forcément.

Le temps sera venu alors de se jeter avec gourmandise

Dans la multiplicité réitérée des encore possible.

 

Retrouvons nos étonnements d'enfants!

Mettons du bleu dans nos rêves!

Afin d'avoir enfin le cœur gros de bonheur

Et de s'endormir comme un bienheureux

Dans les bras caressants de ses énigmes.

 

P. MILIQUE