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03/07/2013

LEO FERRE: "LES POETES"

 

LEO FERRE

"LES POETES"

 "Ce sont de drôles de types qui regardent les fleurs
Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme
Les poètes"



Ce sont de drôles de types qui vivent de leur plume
Ou qui ne vivent pas c'est selon la saison
Ce sont de drôles de types qui traversent la brume
Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons

Leur âme est en carafe sous les ponts de la Seine
Leurs sous dans les bouquins qu'ils n'ont jamais vendus
Leur femme est quelque part au bout d'une rengaine
Qui nous parle d'amour et de fruit défendu

Ils mettent des couleurs sur le gris des pavés
Quand ils marchent dessus ils se croient sur la mer
Ils mettent des rubans autour de l'alphabet
Et sortent dans la rue leurs mots pour prendre l'air

Ils ont des chiens parfois compagnons de misère
Et qui lèchent leurs mains de plume et d'amitié
Avec dans le museau la fidèle lumière
Qui les conduit vers les pays d'absurdité

Ce sont de drôles de types qui regardent les fleurs
Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme
Ce sont de drôles de types qui chantent le malheur
Sur les pianos du cœur et les violons de l'âme

Leurs bras tout déplumés se souviennent des ailes
Que la littérature accrochera plus tard
À leur spectre gelé au-dessus des poubelles
Où remourront leurs vers comme un effet de l'Art

Ils marchent dans l'azur la tête dans les villes
Et savent s'arrêter pour bénir les chevaux
Ils marchent dans l'horreur la tête dans des îles
Où n'abordent jamais les âmes des bourreaux

Ils ont des paradis que l'on dit d'artifice
Et l'on met en prison leurs quatrains de dix sous
Comme si l'on mettait aux fers un édifice
Sous prétexte que les bourgeois sont dans l'égout

21/06/2013

LA PARISIENNE LIBEREE : "LES EXPERTS DU SMIC HORAIRE"

 

LA PARISIENNE LIBEREE 

"LES EXPERTS DU SMIC HORAIRE"

Paroles et musique : la Parisienne Libérée

 

Citation F. Kramarz
« Je lève la main… laquelle, la gauche, la droite ? Celle du milieu ? Euh… Ok, donc bonjour. J’arrive pas à me définir comme X76 car c’est un truc que j’ai eu à 18 ans et dans le fond c’est comme si on était gelé à cet âge et que plus rien ne comptait après. Dans le fond les seules choses dont je sois vraiment fier c’est mes travaux de recherche. […] Contrairement à l’idée que j’entendais tout à l’heure par des gens bien intentionnés qui se moquaient des économistes, le métier d’économiste ressemble peu à cette vision que peuvent avoir… la vision café du commerce qui est un peu décrite ici… en général nous travaillons avec des données […] On a des réponses empiriques et donc qui sont, c’était pour nous un élément extrêmement important dans le fond, des réponses non idéologiques à des questions importantes pour l’économie française. Et c’est ce que j’enseigne à l’X : comment faire pour répondre à des questions non idéologiques mais que tout le monde se pose, qui sont parfois des questions de droite parfois des questions de gauche, et on veut avoir des réponses fondées sur des données. »

Ils travaillent à partir de faits
En s’appuyant sur des données
Sans aucun présupposé
Bref, en toute objectivité
Et bien sûr c’est gratuitement
Qu’ils conseillent le gouvernement

Citation V. Pécresse
« Pourquoi vous est-ce que vous ne l’avez pas fait une seule fois depuis 5 ans, lorsque vous étiez au pouvoir ?
– Parce que nous avions créé un comité d’économistes qui était chargé de nous dire si c’était une bonne idée ou pas de donner un coup de pouce au Smic. Et à chaque fois qu’on leur a posé la question, ils ont dit : il ne faut surtout pas donner de coup de pouce, parce que ce coup de pouce, ce sera un frein à l’emploi. »

 

Les experts du Smic horaire
Neutrons du patronat
Supprimeraient bien nos salaires
Pour protéger l’emploi

Si le Smic était moins haut
Les jeunes auraient du boulot
Si le Smic était plus bas
Il y aurait moins de gens au RSA
Et si le Smic n’existait pas
Il n’y aurait pas tous ces problèmes là

Citation L. Parisot
« Mais ça peut aussi même détruire des emplois, donc il faut faire une étude d’impact. Je demande à ce que le comité d’experts qui existe et qui est chargé d’évaluer en permanence les effets du Smic, que le comité d’experts soit saisi pour qu’on puisse bien comprendre ce que pourrait être un coup de pouce du Smic et son effet sur l’économie. »

Les experts du Smic horaire
Neutrons du patronat
Supprimeraient bien nos salaires
Pour protéger l’emploi

Citation J. E. Du Mesnil
« 1 % d’augmentation du Smic, c’est 25 000 emplois détruits d’un trait de plume, donc 2 % malheureusement, c’est 50 000 emplois »

X% d’augmentation
Égale X millions de chômeurs
C’est la divine équation
Du journal de 20 h
Chacun y va de sa variation
Mais ce qui compte, c’est l’intention

Citation M. Sapin
« Alors Michel Sapin, il y a un expert ce matin, expert sur le Smic, qui dit que 1 % de hausse du Smic, c’est entre 15 000 et 25 000 emplois détruits, qu’est-ce que vous pouvez lui répondre ?
– Je sais que c’est sa thèse, je le connais, je le rencontrerai d’ailleurs, je rencontrerai les experts membres du groupe des experts sur le sujet parce qu’ils ont des choses importantes et intéressantes à dire. Personne n’a jamais pu démontrer des choses aussi catégoriques que cela. C’est une thèse qui est assez portée par le patronat […] »

Les experts du Smic horaire
Neutrons du patronat
Supprimeraient bien nos salaires
Pour protéger l’emploi

Ils travaillent à partir des faits
En s’appuyant sur des données
Ils n’ont aucun préjugé
Bref, ils disent la Vérité Vraie
Avant de prolonger leur mission
Prenons tout de même une précaution…

S’il faut des années d’expertise
Pour dire que le Smic smicardise
Il y aurait un truc urgent à faire :
Expertisons les experts ! (bis)

08/05/2012

TRISTESSE

TRISTESSE.jpeg

 

 

TRISTESSE

 

 

Un nuage est passé et tout a obscurci.

 

Désormais il pleut, il fait froid, le vent souffle, le ciel est gris.

 

Et l’on s’éprouve vulnérable de mélancolie et de vague à l’âme.

 

 

Nous vivons au centre même d’un temps morose

 

Qui annihile jusqu’à l’envie de bouger.

 

Il est devenu impossible de mêler l’éclat de nos rires

 

Aux chaudes larmes de nos délires.

 

Le spleen s’est abattu au vif des états d’âme

 

Obligeant à rester là, terré au creux de son lit,

 

A façonner l’amertume en perles de dégoût,

 

A errer dans un champs de ruines amères

 

Disposées en mode survie

 

Dans laquelle la rage éprouvée envahit tout.

 

 

Parfois la tristesse est une enfant

 

Qui, en descendant sur l’esprit, se pose comme la nuit.

 

Ou alors, redondante voyageuse solitaire,

 

Elle s’affirme telle l’ultime fleur

 

D’un vieil arbre décharné et agonisant.

 

 

Un long chemin de pluie sous un immense ciel gris

 

Sur lequel la tristesse flâne, nonchalante.

 

On a beau aimer entendre la nuit tomber,

 

Le froid et l’humidité ralentissent tout de même nos envies.

 

 

Et l’on tangue, désarticulé, au roulis du chagrin

 

Qui est en nous telle une barque qui flotte

 

Toute en ondulations chevauchant les remous.

 

Ce faisant, le moral lui aussi est à la pluie et à la brume

 

Et la tristesse semble prendre un malin plaisir

 

A toujours se déposer sur les points déjà sensibles

 

Et, lorsque l’on est accablé, on ne voit plus bien sûr

 

Que la face lasse et sombre de chaque chose.

 

Après la pluie vient le beau temps assure-t-on!

 

Cela tombe bien, demain est un autre jour.

 

Joie prévisible de l’alternance.

 

D’ailleurs, tout n’était sûrement que de la fatigue…

 

Une petite lueur existe toujours lorsque la déprime se déploie

 

Et profite de l’occurrence pour faire de cette tristesse

 

Un pont insoupçonné autorisant à l’autre rive

 

Et à certaines réalités de prime abord opposées,

 

De tout de même cohabiter sur les vagues d’opiniâtreté.

 

 

Faisant fi des préoccupations de chacun,

 

Il convient alors de s’autoriser à lâcher les armes.

 

Finie l’oppressante contrainte des nostalgies!

 

Le temps est venu de prendre le taureau par les cornes

 

Et de s’appliquer, chaque jour, à relever la tête

 

En appréciant les instants de joie nouvelle

 

Qui maintenant émergent et renvoient au sourire intérieur.

 

 

Mais après la pluie … le soleil, l’espoir, la vie enfin !

 

 

Intégrant les souvenirs d’un passé en voie de disparition,

 

La nuit s’éclipse peu à peu au profit du soleil.

 

Les larmes s’écoulent, douces et brûlantes,

 

Emportant au plus loin le chagrin, jusqu’à ce qu’il se dissipe.

 

Comme les oiseaux migrateurs enfin de retour,

 

Le jour se lève et les premières lueurs de l’astre apparaissent

 

Dans le lit d’ombre où sommeillait la lumière.

 

 

Un nouvel état plus serein émerge, rayonnant,

 

Apportant soulagement et douceur dans un écrin d’harmonie.

 

La tristesse… c’est la vie pense-t-on !

 

Cependant, il est utile de savoir qu’elle n’aime pas trop être dérangée.

 

A cause de cela, encourageons sans retenue chacune des volontés

 

Incitant à l’envi l’inconscient de songes illuminés.

 

 

Chauds les cœurs camarades!

 

Est venu le temps de s’ouvrir en grand au bonheur de vivre

 

Et de prendre le temps d’écouter chaque pulsation

 

Excédant l’absolu soleil des lendemains

 

Et de ramasser, indigné par leur chute,

 

Les feuilles mortes pour en étudier l’unique beauté.

 

 

P.  MILIQUE