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03/04/2016

OMBRES MENAÇANTES

au magma présent de l'écriture,

 

OMBRES MENAÇANTES



Qu'elle semble indue, mais curieusement familière,
Cette incapacité avérée faite d'effort et de volonté
A reprendre quelques nobles valeurs à son compte,
A investir cet espace peuplé d'ombres menaçantes,
Qu'il se résigne à laisser couler des larmes lourdes
Voltigeant, ailes plombées, sur le tragique de la vie.

P. MILIQUE

11/12/2013

A L’ENCRE DE FEU 2

au magma présent de l'écriture,encre,feu,encrier,

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

A L’ENCRE DE FEU

2


Les beaux souvenirs ne meurent jamais

Lorsqu’ils sont inscrits à l’encre de feu.

 

Sur la crête de l’évidence de tout ce qui est elle,

Devenir ce muet qui jamais ne se déclare,

Et faire de sa fragilité une force qui s’émerveille,

Épanouie sur le lisse de leurs ailes qui s’étirent.

En une connivente tendresse, il lui prend la main

Avec l’ardent de son amour pour seul balancier

Et, sur le fil de son rêve au rythme endiablé,

Il dépose au sucre de ses lèvres un frugal baiser

Et d’une encre de feu caresse encore l’évidence:

Les beaux souvenirs ne meurent jamais.


FIN

 

P. MILIQUE

29/07/2013

YVES BOMMENEL: "RASPOUTINE"

 

YVES BOMMENEL

"RASPOUTINE"

 

Lichen qui prospère sur une forêt fantôme, insectes xylophages cheminant dans un dédale de galeries gourmandes, troncs moussus en putréfaction, longs bois du cerf couronnant son crâne blanchi par l'averse et le gel, bouviers recyclant les étrons, râle des corneilles et bruissement des ailes du grand tétras, champignons véreux dégustés par une armée de limaces, vent qui siffle dans la sombre canopée, craquement des branches, échos des râles et des amours, brumes odorantes, déplacements furtifs des proies et des chasseurs, carcasses dévorées par des myriades d'asticots affamés, charognards invisibles et terriers profonds, tapis d'aiguilles, feuilles mortes en humus, tumulus des racines enchevêtrées, empreintes de sabots, griffes ou plumes, bauge des sangliers, mouches et moucherons...

Les intrigues du palais semblent irréelles en ces lieux désertés par l'homme. Les lourds volumes des chroniques de l'histoire ne sont que cellulose exsangue de chlorophylle, cimetières sauvages dans la bruine de l'automne.

27/07/2013

LES AGACEMENTS D'UN CŒUR

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LES AGACEMENTS D'UN CŒUR

 

Sorti de la pénombre de l'oubli qui lacère,

Immergé au vif de sentiments aigus,

Le souhait mélancolique se dilate

En un nuage d’implacable éternité.

 

Il est impératif d'accéder à la compréhension,

Pour s'extirper de toutes ces épreuves fortes

Que seul l'ample mystère de l'amour soumet,

De ces agacements acidulés que le cœur autorise

A déployer dans l'émotion des êtres retrouvés,

Ainsi que dans la promenade ailée de visages épanouis

Les souvenirs indésirables des réminiscences convoitées,

Comme autant de pierres stables et bienvenues

Traversant un torrent de vie prestement  franchi.

 

P.  MILIQUE

03/07/2013

LEO FERRE: "LES POETES"

 

LEO FERRE

"LES POETES"

 "Ce sont de drôles de types qui regardent les fleurs
Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme
Les poètes"



Ce sont de drôles de types qui vivent de leur plume
Ou qui ne vivent pas c'est selon la saison
Ce sont de drôles de types qui traversent la brume
Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons

Leur âme est en carafe sous les ponts de la Seine
Leurs sous dans les bouquins qu'ils n'ont jamais vendus
Leur femme est quelque part au bout d'une rengaine
Qui nous parle d'amour et de fruit défendu

Ils mettent des couleurs sur le gris des pavés
Quand ils marchent dessus ils se croient sur la mer
Ils mettent des rubans autour de l'alphabet
Et sortent dans la rue leurs mots pour prendre l'air

Ils ont des chiens parfois compagnons de misère
Et qui lèchent leurs mains de plume et d'amitié
Avec dans le museau la fidèle lumière
Qui les conduit vers les pays d'absurdité

Ce sont de drôles de types qui regardent les fleurs
Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme
Ce sont de drôles de types qui chantent le malheur
Sur les pianos du cœur et les violons de l'âme

Leurs bras tout déplumés se souviennent des ailes
Que la littérature accrochera plus tard
À leur spectre gelé au-dessus des poubelles
Où remourront leurs vers comme un effet de l'Art

Ils marchent dans l'azur la tête dans les villes
Et savent s'arrêter pour bénir les chevaux
Ils marchent dans l'horreur la tête dans des îles
Où n'abordent jamais les âmes des bourreaux

Ils ont des paradis que l'on dit d'artifice
Et l'on met en prison leurs quatrains de dix sous
Comme si l'on mettait aux fers un édifice
Sous prétexte que les bourgeois sont dans l'égout

11/11/2012

AILES D'ÉPHÉMÈRES

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AILES D'ÉPHÉMÈRES

 

Quand le langage hésite, incertain dans le temps,

Que la phrase reste en suspend, et nous avec

Pour glisser dans un mystérieux monde parallèle,

Parallèle à la vie, parallèle à la mort...

 

Les ressassements ne suffisent désormais plus

Dans l'étonnement durable d'un flou non-maîtrisé

Qui donne, comme fier, sa langue en spectacle.

 

Lorsque vient l'attendu de nouvelles pensées,

Il est urgent d'ouvrir la fenêtre au chapitre des joies

Et de donner raison à ces oiseaux ailés d'éphémères...

 

Qu'ils lèvent une poussière d'or extrêmement légère

Nimbée du halo lumineux, exaltée de vie d'éclats de rires

Comme ces chants d'amour oubliés aux ferveurs extrêmes.

 

P. MILIQUE

28/04/2012

MUSES EN ATTENTE

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MUSES  EN  ATTENTE


C'est au vif d'une équivoque volontaire et constante
Que se déclenche le rythme pulsionnel de l'écriture.

On parle d'urgence, d'absolue nécessité offerte
Au granit d'un long processus d’obsessions
Lâchant enfin les brides à ce qui ne demandait
Qu'à s'extraire du magma, au réel du spontané!

Les muses en attente lui offrent la parole
Et trouvent les mots justes aux images incertaines
D'un souffle ténu, d'un presque murmure,
Sensibilité poétique au plus immédiat de l'émerveillé.

Dommage qu'au fil de l'étrange amer,
Initiée aux tortures du cheminement intérieur,
L'écriture pour la vie se confronte à l'impasse,
Entravée par le destin, parmi les ombres
Portées sous les lourdes ailes sombres d'un rapace,
Attirée qu'elle est par le non-temps palpable
Justifié jusqu'à longtemps par l'incompréhensible présent.

P.  MILIQUE