21/08/2016
JE SUIS CE QUE JE FAIS 2
Tableau de Sergueï TOUTOUNOV
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
JE SUIS CE QUE JE FAIS
2
S'il fallait fournir une preuve, ce serait
Cette incompréhension quasi constante
Qui resurgit avec une régularité assidue,
Qui devient progressivement déception
D'avoir produit des efforts pour rien.
Cette incompréhension, il m'est arrivé de l'éprouver
En courant le dimanche matin du côté de la Ramée.
J'y croisais bien sûr d'autres joggers transpirants
Et espérais innocemment discerner dans leurs regards
La solidaire compassion de ceux qui dès potron-minet
Se sont courageusement extirpés de leur couche tiède
Pour s'exténuer, sans pourtant aucune obligation
Dans cet effort démesuré qu'ils jugent nécessaire.
Quelle ne fut pas ma déception alors de n'observer
Dans leurs visages, que des yeux intensément fixés
Sur mes pompes pour tenter d'en identifier le cachet?
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
07:47 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, pacifique nord, côte ouest, fournir, preuve, incompréhension, quasi, constant, resurgir, régularité, assiduité, progressif, déception, produire des efforts, raide, arrivée, éprouver, dimanche matin, la ramée, croisillon, jogger, transpiration, espérance, innocemment, discerner, solidaire, compassionnel, potron-minet, courage, extirper, ciuche, tiède, exténuation, obligation, effort, demesure, juger nécessaire, ortie, visage, débile, intensif, prémisse, fixette, popes, pompe, cachet
22/01/2016
TAPIS ROULANT 4
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
TAPIS ROULANT
4
C'est vrai, nous avions un grand plaisir à nous rappeler notre période universitaire commune.
Lorsque j'évoquai notre soutien au candidat Coluche à la Présidence de la République de 1981, il éclata d'un rire haletant.
Il semblait d'ailleurs s'essouffler, tandis que moi-même me détendais, en faisant toutefois attention à ne pas lui envoyer ma fumée de cigarette au visage.
Au bout de dix minutes, toute sa file à lui était occupée par des gens qui marchaient contre le sens du tapis.
Jean-Christophe, qui avait maintenant les yeux rougis de fatigue me dit, le souffle court, qu'il espérait que le tapis cesse de fonctionner, ou que quelqu'un de bien intentionné appuierait sur le bouton d'arrêt car, c'était entendu, cela nous empêchait de discuter tranquillement.
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
09:44 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, prendre le voile, vrai, grand, plaisir, patriarcal, rappeler, période, universitaire, communeélections régionales, lord, évocation, soutien, candidat, présidence de la république, éclater de rire, haleter, solidifier, ailleurs, essouflement, tandis, détention, toutefois, attention, envoyer, fumée, cigarette, dévisager, bout, minutie, ortie, gens, yeux rouges, fatigue, souffle court, espérance, cesser de fonctionner, intentionné, appuyer, bouton, arrêt, entendre, empêcher, discuter, tranquillement
17/06/2013
CESAR VALLEJO : "HIVER PENDANT LA BATAILLE DE TERUEL"
CESAR VALLEJO
"HIVER PENDANT LA BATAILLE DE TERUEL"
Lu par Thierry Hancisse
Extrait de Poèmes humains, éditions du Seuil, 2011
Traduit de l’espagnol par François Maspero
Extraits choisis par Philippe Garnier
Cesar Vallejo est né à 3000 mètres d’altitude dans les Andes péruviennes en 1892, onzième enfant d’une famille pauvre où se mêlent les sangs espagnol et indien. Il a connu les plantations sucrières et le travail des mines, il a vu de très près l’exploitation qui confine à l’esclavage. Très vite il met le langage sous tension et invente un humanisme violent, sans aucune trace de sentimentalité, parsemé d’images à la force hermétique. Ses premiers recueils le situent d’emblée dans l’avant-garde des années 20. Communiste, fuyant la police péruvienne, il vivra et mourra dans le dénuement à Paris en 1938. Les plus intenses de ses textes ont été écrits pendant la Guerre d’Espagne, dans le recueil Espagne, éloigne de moi ce calice.
Prise de son, montage : Julien Doumenc et Pierre Henry
Assistante à la réalisation : Laure-Hélène Planchet
Réalisation : Michel Sidoroff
17:16 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, patrick milique, césar vallejo, poèmes humain, françois maspero, philippe garnier, andes péruviennes, pauvreté, mêler les sangs, indien, chilien, plantation, sucrier, travail des mines, exploitation, esclavagisme, langage, sous tension, inventer, humanisme, ambiance, parsemer, hermétisme, avant-garde, communisme, police, péruvien, dénuement, mourir, guerre d'espagne, hantise, hanche, offrande, fair el'amour, épauler, nudité, ortie, crachat, chocolat, parfum, baiser, dessein, creux, maintenir, ruelle, à reculons, nommer