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21/09/2015

AU GRAND PUZZLE DE LA VIE 3

au magma présent de l'écriture,

 A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

 

AU GRAND PUZZLE DE LA VIE

3

C'est sa manière de garder un contact tactile avec elle,
De s'assurer, de se rassurer de la réalité de son amour
En laissant couler, au creux de sa paume, le flux et le reflux
Jusqu'à son cœur en fête qui bat une bien joyeuse chamade.

Pour son doux amour, peut-être trouvera-t-il un jour
Des mots nouveaux aux parfums de toujours pareil,
Des mots simples et clairs, des mots vibrants de lumière
Qui l'ensoleilleront d'une multitude de petites attentions,
Donnant l'opportunité de vie à de tellement plus grandes.

(FIN)

P. MILIQUE

09/02/2014

LA CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER: 27/01/2014

 

LA CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER

 

27/01/2014

20/10/2013

LE JOURNAL DE PERSONNE "DES MILLIONS DE DÉLAISSÉS: ÉMOI, AIME-MOI ET MOI! "

 

LE JOURNAL DE PERSONNE

"DES MILLIONS DE DÉLAISSÉS: ÉMOI, AIME-MOI ET MOI! "

 

Il faisait froid… c’était peu avant minuit
Je remontais la rue Mouffetard quand je l’aperçu..
Au pied du mur il était assis
Il leva les yeux et me sourit…
Il a toujours été là, ce sans abri
Mais cette nuit… tous les deux nous fûmes surpris
Par un étrange sentiment de déjà vu
Peut-être l’incongru de nos deux vécus
Je ne l’ai pas connu…il ne m’a pas connu
Mais nous nous sommes reconnus
Comme deux inconnus mis à nu
Parce qu’ils vivent dans la même rue
Entre quatre murs pour l’une
Aux quatre vents pour l’autre
Un instant de toute intensité entre deux existants qui ignorent pourquoi Il en est ainsi et ne peut en être autrement.
La fragilité, la précarité, la pauvreté de notre condition… peut-être ?
J’ai beau être nourrie, logée et chérie
Je ne pus m’empêcher de ressentir
Une certaine proximité avec cet homme sans intimité
s.d.f. comme il dit, et qui incarne à lui tout seul,
Tous mes griefs contre la banalisation de ce mal social
Je me sentie tout aussi abandonnée
Ni pitié, ni empathie
Ce fut comme un éclair de lucidité
J’y voyais soudain plus clair dans cette épaisse obscurité
Et le réel me devint insupportable… inacceptable
Je l’ai invité aussitôt chez moi
Pour y passer la nuit… toutes les nuits.
Il refusa avec un soupçon de majesté
Il eut peur… mais de quoi?
Il préférait son sort à mon confort…
Et ne voulait l’échanger pour rien au monde…
Parce que cela faisait partie de son odyssée,
De son échappée… belle
De son bras d’honneur au mutisme de son prochain.
Je ne pus m’empêcher de lui poser cyniquement la question :
S’il ne trouvait pas bizarre de me voir insister à ce point
Pour l’embarquer dans mon pied à terre…
Il me répondit sans malice qu’il n’est pas du tout étonné…
Parce qu’il est persuadé d’être… l’homme de ma vie
Je ne sais pourquoi, je fus bouleversée
Comme s’il m’avait révélé… la seule vérité vraie :
« Reconnais-toi toi-même »
Sur le champ, je n’eus, ni cette reconnaissance, ni cette intelligence…
Après, je l’ai regretté comme jamais
Parce qu’il était bel et bien, l’homme de ma vie
Le lendemain, le SAMU a retrouvé un corps gisant par terre
Mort de faim et de froid… c’était lui…
Non… je ne vous raconte pas d’histoire
C’est à moi que je la raconte!

03/08/2013

APOLLINAIRE: A LA CONTESSE LOUISE DE COLIGNY-CHÂTILLON

 

 

APOLLINAIRE

A LA CONTESSE LOUISE DE COLIGNY-CHÂTILLON
© Musée des Lettres et Manuscrits)

 

Le 21 avril 1915 

Mon Lou, mon Lou chéri,  adoré,  je suis content, content. Des tas de lettres de Nîmes qui sont de toi et une lettre où tu dis être chez moi. Hier et avant-hier à cheval pas pu t’écrire de lettre ai pas rencontré de boite aux lettres ni de poilu pour me renseigner, et étais pressé, pressé.  […] Ta lettre du vendredi Saint est un amour, ta lettre du 3 avril approuve l’idée du bouquin je le continuerai donc et beaucoup de ce qui est et sera dans mes lettres quotidiennes en fera partie. N’ai pas peur aucune indiscrétion gênante ne fera jamais partie d’aucun bouquin de moi. J’aime trop ton cher vice pour en parler et quant aux deux douzaines en question, dans le livre on réduira ça à 2 ou 3 ou même 4 unités ? Mais rien qui puisse être une indiscrétion sur notre cher roman à nous ma chérie. Ce serait un sacrilège épouvantable et je t’adore. Tu es ma muse mais bien plus que cela encore. Je t’embrasse partout et te serre à te briser et suis chérie excité à l’instar de la tour Eiffel !  Ta lettre du 5, mon Lou, est extraordinaire et l’ayant lue , ayant lu 20 fois les mots si singulièrement spécieux qui la composent, cher petit Lou, mon âme depuis ce temps tremble et s’étonne […] Je te prends…  comme tu le veux et je t’aime tout plein, raide comme un 75 mon amour ; c’est une situation adorablement épouvantable. […]  Dans le bois ai relu tes lettres.  Le 75 aurait bien épousé menotte mais ai résisté quoi que bien envie. […] Demain jeudi je retourne aux tranchées. Parmi les impressions oubliées l’autre jour il y a celle des betteraves. J’en ai goûté une. Ca a exactement le goût d’un morceau de sucre avec la consistance du radis noir. T’ai-je dit la nudité des tranchées? C'est extraordinaire. La nudité est toujours peu excitante et c'est un de tes charmes les plus exquis que même à poil tu restes excitante, mais la nudité des tranchées à quelque chose de chinois, d'un grand désert asiatique, c'est propre et désolé très silencieusement.  […] Mon Lou très chéri je te prends de toutes mes forces et je t’embrasse longtemps, longtemps. Ta langue dure comme un poisson de mer parcourt ma bouche et m’affole. Tes yeux chavirent comme deux grands Dreadnought touchés par un sous-marin.

Puis ma chérie je te console et je te courbe et vergette l'adorable cul de mon petit garçon pas sage. Tu le hausses et l'abaisses ma Lou exquise en t’écartant comme un bel ange qui respire au paradis. Alors, c’est dit ma grande gosse, tu es à moi pour toujours et t’auras plus de secrets pour moi. " […] A demain petit Lou adoré, je t’embrasse tout plein et te prends toute, toute de toutes les façons. C’est le moment des morilles, on va en chercher le matin et on en mange deux fois par jour, ça a la saveur chérie de ta bouche. […] Je t'aime, je t'aime et je veux toujours t'aimer. Le front ne fait plus mal. On fume du tabac américain qu’on a distribué en surplus […]  le campement a l'air d'un campement de chercheurs d'or en Californie. […]

Je t’aime ma chérie et te caresse doucement bouche dans ma bouche

Ton Gui

24/03/2013

MORGANE

OASIS.jpeg

 

MORGANE

 

Manifestement écrire à tout d'un vice car des mots naissent

un matériau formidable de mystère d'utilisation malaisée.

 

Oser s'y confronter est d'évidence déraisonnable mais, cependant,

je prends plaisir à le faire avec une légèreté sereine un brin désinvolte.

 

Rayons d'une incandescence illuminant une vie bien basse de plafond,

Gésine apaisante tel le chant subtil d'un murmure souffle de vie.

 

A voir le monde si laid, seul le merveilleux à le droit d'existence.

Il devient alors impératif de se comporter en éveilleur de rêves,

De se sustenter des bonnes vibrations émises par les autres

Et de semer des graines de poésie afin d'atteindre l'oasis espéré.

 

Nous savons que le bonheur ne pend qu'à des branches d'illusions,

Mais la réalité n'est-elle pas toujours ce que l'on fait d'elle ?

 

Et, même si le fier fleuve de la vie n'est que tumultes redoutables,

Il faut ne jamais oublier d'être par simple inquiétude du peut-être!

Ce serait là l'erreur fatale prompte à enfouir sous la cendre chaude....

 

P. MILIQUE

04/07/2012

LIGNES DE VICE

Oasis_in_Libya.jpg

 

 

LIGNES DE VICE

 

 

Nul ne le contestera: écrire est un vice

 

Et les mots un matériaux fort mystérieux

 

Qu'il est bien difficile de travailler.

 

 

 

Oser s'y confronter est déraisonnable,

 

Mais il me plait cependant de m'y adonner

 

Avec une gaîté un peu désinvolte.

 

 

 

Rayons dardés d'un soleil incandescent

 

Qui illumine une vie bien trop basse de plafond.

 

Gésine aussi apaisante qu'un chant subtil

 

Dont chaque murmure serait souffle de vie.

 

 

 

A voir le monde si laid,

 

Seul le merveilleux à droit d'existence.

 

Il est alors impératif de se comporter en éveilleur de rêves,

 

De se nourrir des vibrations des autres

 

Et de semer des graines de poésie

 

Pour fleurir l'oasis tant espéré.

 

 

 

Nous savons bien que le bonheur, souvent,

 

Ne tient accroché qu'a des branches d'illusions.

 

Mais la réalité n'est toujours que ce que l'on fait d'elle!

 

Et même si le fleuve de la vie n'est que tumultes redoutables,

 

Il ne faut surtout pas s'empêcher d'être

 

Par simple inquiétude du peut-être.

 

Surtout pas!

 

 

 

P. MILIQUE