25/06/2016
MANQUE DE PANACHE 2
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
MANQUE DE PANACHE
2
Le voilà accablé par un corps qui, dans sa pathétique capacité à s'altérer à l'infini, s'éprouve de plus affligé d'une consternante maladie.
Elle est là qui se déploie insidieusement et avec luxuriance.
A le mortifier ainsi sans discontinuer, elle ne fait qu'accentuer d'autant plus son désarroi ordinaire.
En plein cœur de la tourmente, le choc est d'une extrême violence.
Une haine inexpiable naît qui déchire tout sur son passage.
Elle triture et fracasse les épisodes depuis longtemps éclipsés se mêlant ainsi, comme de vieux vêtements trop portés, à la cantilène chancelante d'une vie avachie.
Comment ne pas se sentir chaque jour un peu plus à l'étroit, engoncé dans cette trajectoire intime qui l'éprouve désormais guetté par une mort qui n'aura pas, quel dommage, le panache escompté?
(FIN)
P. MILIQUE
10:17 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, accabler, corps, pathétique, capacité, altération, instruire, épouvante, épousailles, affliger, consternation, maladie, déployer, insidieux, luxuriance, ùortifier, discontinuer, accentuer, désarmer, ordonner, plein coeur, tourmente, choc, extraction, violer, haine, inexpiable, naître, déchirure, passager de la nuit, triturer, fracasser, épisode, éclipse, mêler, vieux, vêtement, portail, cantilène, chanceler, avachir
08/06/2016
A FLEUR D'ÂME
A FLEUR D'ÂME
La nuit, cette débauchée porteuse de conseils,
N'est-elle pas une peur cardinale de l'homme?
Dire qu'elle épouvante serait un rien excessif,
Disons plutôt redoutée alors, angoissante aussi.
En revanche, elle est à coup sûr l'exact prix à payer
Pour accéder aux fragrances volatiles du répit espéré,
Et pour accepter, vaincue, les tourments à fleur d'âme
De cette vérité à laquelle il faut pourtant bien consentir.
P. MILIQUE
14:15 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, fleur, âme, débauche, nuit, porteur, conseiller, cardinal, épouvante, excessif, redouter, angoissant, en revanche, à coup sûr, exact, prix à payer, accéder, fragrance, volatile, répit, accepter, vaincu, tourent, vérité, consentir
26/02/2016
FÉLIN POUR ELLE 23
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
FÉLIN POUR ELLE
23
Bien sûr ce fut dur! Épouvantablement dur.
Elle a pourtant su emprunter le chemin d'initiation dans lequel on se démet de soi pour s'offrir l'opportunité de se découvrir à soi-même. Continuelle mue humaine.
Elle a dépassé l'infini de sa douleur pour vivre délibérément le présent. Désormais, elle capte un maximum de lumière d'où irradient des couleurs aux traits de stridence.
Je suis heureux lorsque je vois son désir de faire que s'initient d'autres moments de bonheur.
Chaque note de cette musique inattendue qui sourd de son être lui confirme que les destins du cœur, comme ceux de l'âme et du corps, restent de toutes façons noués de manière inextricable et définitive. Il y a la l'émergence d'une vive attente, suggérée par l'impératif du souhait, que l'immense rêve en suspend ne soit en fait qu'incontournable réalité.Et puis, tu sais quoi?...
Euh, c'est à dire que... non.
Je crois qu'elle commence à aimer ce qu'elle devient.
Le changement est d'importance notable. Ce qu'elle était, elle ne le sait plus vraiment. Ce qu'elle est devenu, elle le saura bientôt.
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
09:07 Publié dans GOUTTES d'ÂME, NOUVELLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, intellectuel, simone de beauvoir, jean-paul sartre, fantasmendavid cronenberg, genèse, sexualité, désir sexuel, politique, lutte sociale, physiologie, vieillissement, condition humaine, épouvante, initiation, opportunité, mue, capter, stridence, écriture romanesque, mythologie, sourdre, réprouver, émergence, personnage, épaisseur, pousser dans les retranchements, étudiant, sorbonne, assouvir, surprise, léonado di caprio, nomination, mustang, vincent lindon, ses pulsions
09/02/2014
CHARLOTTE DELBOT: "AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA"
CHARLOTTE DELBOT
"AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA"
"Je lui disais mon jeune arbre..."
(NB: il s'agit non pas des titres mais des premiers mots des poèmes)
Poèmes lus par Clotilde DE BAYSER
Références:
IN
"UNE RECONNAISSANCE INUTILE"
© Minuit 1970
Charlotte Delbo naît en 1913 à Paris. Elle adhère à la Jeunesse communiste en 1932 et rencontre Georges Dudach en 1934, qu'elle épouse. Assistante de Louis Jouvet, de 1938 à 1941, jusqu'au départ du comédien, en mai 1941, pour une tournée en Amérique latine. Avec son mari, elle entre dans la Résistance en 1941 et fait partie du « groupe Politzer », responsable de la publication des Lettres françaises dont Jacques Decour était rédacteur en chef. Ils sont arrêtés le 2 mars 1942 et Georges Dudach sera fusillé au Mont Valérien, le 23 mai 1942, à l'âge de 28 ans. D'abord incarcérée à la Santé, à Paris, elle est transférée à Romainville, le 24 août 1942, avant d'être déportée à Auschwitz, par le convoi du 24 janvier 1943 - un convoi de 230 femmes dont elle racontera le destin, après la guerre. Elle est l'une des 49 femmes rescapées de ce convoi et portera, le reste de sa vie, le numéro 31661 tatoué sur le bras. Par la suite, elle est envoyée à Ravensbrück le 7 janvier 1944. Libérée par la Croix-Rouge le 23 avril 1945, elle est rapatriée en France en passant par la Suède. Après la guerre, Charlotte Delbo travaille pour l'O.N.U. puis, à partir de 1960, au C.N.R.S., devenant la collaboratrice du philosophe Henri Lefebvre. Elle mourut à Paris en 1985.
Poèmes choisis par Lorette Nobécourt
Prise de son Djaisan Taouss
Montage Anne-Laure Chanel
00:56 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, charlotte delbot, cadavre, clotilde de bayser, adhérer, jeunesse communiste, georges dudach, épouser, assistante, louis jouvet, départ, comédie, épouvante, souffrance, horreur, amérique latine, mariage, entrer dans la résistance, groupe politzer, responsable de publication, lettre française, jacques decour, rédacteur en chef, arrestation, fusiller, mont valérien, incarcération, transfert, romainville, auschwitz, convoi déportation, rescapé, tatouage, ravensbrück, libération, croix rouge, rapatrier, suède, guerre, arbrisseau, sex pistols, prétenders, exploration, connotation, peau douce, bouche, serres, frêne, bouleau, nudité
07/02/2014
CHARLOTTE DELBOT: "AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA" (TROIS POEMES)
CHARLOTTE DELBOT
"AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA"
"Ô vous qui savez..."
"Ma mère..."
"Un cadavre..."
(NB: il s'agit non pas des titres mais des premiers mots des poèmes)
Poèmes lus par Clotilde DE BAYSER
Références:
in Aucun de nous ne reviendra
© Minuit 1970
Charlotte Delbo naît en 1913 à Paris. Elle adhère à la Jeunesse communiste en 1932 et rencontre Georges Dudach en 1934, qu'elle épouse. Assistante de Louis Jouvet, de 1938 à 1941, jusqu'au départ du comédien, en mai 1941, pour une tournée en Amérique latine. Avec son mari, elle entre dans la Résistance en 1941 et fait partie du « groupe Politzer », responsable de la publication des Lettres françaises dont Jacques Decour était rédacteur en chef. Ils sont arrêtés le 2 mars 1942 et Georges Dudach sera fusillé au Mont Valérien, le 23 mai 1942, à l'âge de 28 ans. D'abord incarcérée à la Santé, à Paris, elle est transférée à Romainville, le 24 août 1942, avant d'être déportée à Auschwitz, par le convoi du 24 janvier 1943 - un convoi de 230 femmes dont elle racontera le destin, après la guerre. Elle est l'une des 49 femmes rescapées de ce convoi et portera, le reste de sa vie, le numéro 31661 tatoué sur le bras. Par la suite, elle est envoyée à Ravensbrück le 7 janvier 1944. Libérée par la Croix-Rouge le 23 avril 1945, elle est rapatriée en France en passant par la Suède. Après la guerre, Charlotte Delbo travaille pour l'O.N.U. puis, à partir de 1960, au C.N.R.S., devenant la collaboratrice du philosophe Henri Lefebvre. Elle mourut à Paris en 1985.
Poèmes choisis par Lorette Nobécourt
Prise de son Djaisan Taouss
Montage Anne-Laure Chanel
00:08 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, charlotte delbot, cadavre, clotilde de bayser, adhérer, jeunesse communiste, georges dudach, épouser, assistante, louis jouvet, départ, comédie, épouvante, souffrance, horreur, amérique latine, mariage, entrer dans la résistance, groupe politzer, responsable de publication, lettre française, jacques decour, rédacteur en chef, arrestation, fusiller, mont valérien, incarcération, transfert, romainville, auschwitz, convoi déportation, rescapé, tatouage, ravensbrück, libération, croix rouge, rapatrier, suède, guerre, onu, cnrs, collaboratrice, henri lefebvre, lorette nobécourt, djaisan taouss, anne-laure chanel
03/08/2013
APOLLINAIRE: A LA CONTESSE LOUISE DE COLIGNY-CHÂTILLON
APOLLINAIRE
A LA CONTESSE LOUISE DE COLIGNY-CHÂTILLON
© Musée des Lettres et Manuscrits)
Le 21 avril 1915
Mon Lou, mon Lou chéri, adoré, je suis content, content. Des tas de lettres de Nîmes qui sont de toi et une lettre où tu dis être chez moi. Hier et avant-hier à cheval pas pu t’écrire de lettre ai pas rencontré de boite aux lettres ni de poilu pour me renseigner, et étais pressé, pressé. […] Ta lettre du vendredi Saint est un amour, ta lettre du 3 avril approuve l’idée du bouquin je le continuerai donc et beaucoup de ce qui est et sera dans mes lettres quotidiennes en fera partie. N’ai pas peur aucune indiscrétion gênante ne fera jamais partie d’aucun bouquin de moi. J’aime trop ton cher vice pour en parler et quant aux deux douzaines en question, dans le livre on réduira ça à 2 ou 3 ou même 4 unités ? Mais rien qui puisse être une indiscrétion sur notre cher roman à nous ma chérie. Ce serait un sacrilège épouvantable et je t’adore. Tu es ma muse mais bien plus que cela encore. Je t’embrasse partout et te serre à te briser et suis chérie excité à l’instar de la tour Eiffel ! Ta lettre du 5, mon Lou, est extraordinaire et l’ayant lue , ayant lu 20 fois les mots si singulièrement spécieux qui la composent, cher petit Lou, mon âme depuis ce temps tremble et s’étonne […] Je te prends… comme tu le veux et je t’aime tout plein, raide comme un 75 mon amour ; c’est une situation adorablement épouvantable. […] Dans le bois ai relu tes lettres. Le 75 aurait bien épousé menotte mais ai résisté quoi que bien envie. […] Demain jeudi je retourne aux tranchées. Parmi les impressions oubliées l’autre jour il y a celle des betteraves. J’en ai goûté une. Ca a exactement le goût d’un morceau de sucre avec la consistance du radis noir. T’ai-je dit la nudité des tranchées? C'est extraordinaire. La nudité est toujours peu excitante et c'est un de tes charmes les plus exquis que même à poil tu restes excitante, mais la nudité des tranchées à quelque chose de chinois, d'un grand désert asiatique, c'est propre et désolé très silencieusement. […] Mon Lou très chéri je te prends de toutes mes forces et je t’embrasse longtemps, longtemps. Ta langue dure comme un poisson de mer parcourt ma bouche et m’affole. Tes yeux chavirent comme deux grands Dreadnought touchés par un sous-marin.
Puis ma chérie je te console et je te courbe et vergette l'adorable cul de mon petit garçon pas sage. Tu le hausses et l'abaisses ma Lou exquise en t’écartant comme un bel ange qui respire au paradis. Alors, c’est dit ma grande gosse, tu es à moi pour toujours et t’auras plus de secrets pour moi. " […] A demain petit Lou adoré, je t’embrasse tout plein et te prends toute, toute de toutes les façons. C’est le moment des morilles, on va en chercher le matin et on en mange deux fois par jour, ça a la saveur chérie de ta bouche. […] Je t'aime, je t'aime et je veux toujours t'aimer. Le front ne fait plus mal. On fume du tabac américain qu’on a distribué en surplus […] le campement a l'air d'un campement de chercheurs d'or en Californie. […]
Je t’aime ma chérie et te caresse doucement bouche dans ma bouche
Ton Gui
01:40 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, apollinaire, contesse, louise de coligny-châtillon, manuscrit, chérir, adorer, contenter, nîmes, cheval, poili, renseigner, presser, vendredi saint, amour, approuver l'idée, bouquin, continuer, lettre quotidienne, partir, cher, vice, indiscrétion, gênant, faire partie, douzaine, question, réduire, unitaire, pouvoir, roman, sacrilège, épouvante, muse, embrasser, serrer, briser, exciter, ç l'instar, tour eiffel, spécieux, épouser, menotter, betterave, nudité
10/11/2012
Dorian KORBON: "Depuis six mille ans la guerre" (Victor HUGO)
Dorian KORBON
"Depuis six mille ans la guerre"
(Victor HUGO)
Magnifique poème interprété avec instruments et voix chœur. J’ai choisi ce poème car il permet de voir le monde sous son vrai visage.
01:19 Publié dans GOUTTES d'ÂME, LES ARCHIVES DE LYNA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, dorian korbon, depuis six mille ans la guerre, victor hugo, magnificence, poème, interpréter, instrumentaliser, vocal, choeur, choisir, permettre, voir le monde, sous son vrai visage, automne, épouvante, se cramponner, aubépine, avoir de la haine, écrivain, thomas mann, marcel proust, james joyce
30/05/2012
L'EXTENUATION DU REGARD
L'EXTENUATION DU REGARD
Au sortir de ces nuits éprouvantes et folles
Où crépitent les images d'épouvante quotidienne,
Brasille l'inéluctable sensation d'un malaise
Nourri de l'insupportable esquisse d'un devenir
Qui invite déjà à se détourner de la réalité du monde.
Vertigineux chavirement, exténuation du regard
Balayant les terres arides du malheur absolu,
Pétries dans la chair filandreuse et le sang lourd
D'irrationnels barbares déchaînés à l'âme vide
P. MILIQUE
05:50 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, exténuer, regard, au sortir de la nuit, nuit éprouvant, folle nuit, crépiter, image, épouvante, quotidien, brasiller inéluctable, sensation de malaise, nourrir, insupportable, esquisser, invitation, se détourner de la réalité du monde, vertigineux, chavirement, balayer, terre aride, malheur absolu, pétrir, chair filandreuse, sang lourd, irrationnel, barbare, déchaîner, âme, salle de bains, hygiène