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04/12/2017

SUR LA POINTE DE L'ÂME 6

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

SUR LA POINTE DE L'ÂME

6

 

Cette solitude-là l'aura jeté à l'isolement, et sa grandeur mutilée n'est même plus à même de choisir ce qui, bientôt, le contraindra au quotidien.

Imagine ça!: serres monstrueuses et glaciales, cage rouillée des pleurs antécédents, ou cloche de verre opaque pour l'aveugler aux yeux de tous.

Tout cela maximise sa vulnérabilité nouvelle dont il ne parvient à explorer nulle anfractuosité.

Alors, l'âme désormais en charpie parce que criblée d'échardes, il tue le temps qui flanque sa lourde solitude.

 

Il va de soi que l'isolement excessif du solitaire peut provoquer des carences, et qu'il n'est pas sans réel danger.

Il est par ailleurs à considérer combien la solitude est un monde abstrait sans futur immédiat.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

05/09/2017

BOÎTE DE NUIT 1

au magma présent de l'écriture,

 

 

BOÎTE DE NUIT

1

 

Vacarme de la boîte de nuit.

Corps collés les uns contre les autres mais qui, étrangement, continuent d'exister en toute indépendance.

Ni sourires heureux, ni bousculades intempestives.

Moi seul.
Je suis, et tout autour, chacun est.

La provocation n'a pas de forme, pas de couleur.

Son relief s'efface au fur et à mesure que les corps se rapprochent.

Atmosphère Tokyo, avec un coût d’accès bien moindre, c'est entendu.

 

La pénombre aide à l'absence.

Les mains ne se rencontrent pas.

Les corps inamovibles demeurent, en toute sérénité.

C'est un rien qui se déplace et embaume la foule.

Les visages disparaissent, les membres bientôt, aussi.

Il ne reste de leur passage que des verres et des bouteilles en bien triste état.

 

Il arrive qu'on se parle, qu'on se cherche du regard.

Les mots, eux, sont le reflet du regard.

Instables, ils ne renvoient à rien sinon à ce qu'ils interdisent de penser, d'interpréter.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

02/02/2016

ÉBAUCHE ABSTRAITE 1

au magma présent de l'écriture,

 

ÉBAUCHE ABSTRAITE

1



Regard porté par l'embrasure de la fenêtre.
Dans le ciel obstinément gris neutre,
Aussi volubiles qu'une nuée d'oiseaux,
Une multitude de nuages obscurcit le ciel.
Quand l'orage se décidera-t-il à percer l'atone?

Nous étions alors au mois d'août,
Période lourde de craquements,
Et l'angoisse de la mort s'activait.
Longs moments d'absence et vertiges obscènes
Scrutaient l'enfer de ma tête sèche de pensées.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

10/03/2015

UN DEVENIR DE MYSTÈRES

au magma présent de l'écriture,

 

UN DEVENIR DE MYSTÈRES



Face à l'évidence programmée de sa disparition,
Les contraintes accablantes le traversent encore,
Sempiternel questionnement relatif à son identité.

Sans raison d'espérer une quelconque rémission,
Ses illusions se dissipent dans des rides de fracture.

Dans la connaissance intime de ce naufrage inévitable
Qui ne parvient décidément pas à brouiller les pistes,
Il discerne un désobligeant pincement au cœur
A vivre cette maturité aussi difficile que désabusée
Toujours maintenue au seuil, à la limite frontalière
De ce réel encore tout neuf, puisque insoupçonné
Qui l'accule au cynisme et le voue à l'anathème.

Une subtile conversion du négatif donne naissance
A ce rire d'abord mécanisme fiévreux et gratifiant,
Véritable puzzle tronqué doué de force envoûtante
Maître d'un avenir cerné de rêves, donc de mystères...

P. MILIQUE

22/02/2014

LA CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER: 12/02/2014

 

LA CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER

12/02/2014

16/11/2013

IDÉE FAUSSE

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Illustration: Amélie NAHDI

 

 

IDÉE FAUSSE

 

Contrairement à ce qu’ils s’imaginent,

Et parce que tout semble d’une désarmante simplicité,

Faire ses premiers pas dans la prose poétique

N’est pas, dans l’instant, à la portée de chacun.

 

Après avoir intégré et digéré les indispensables influences,

Il reste encore à se forger son propre mode de pensée,

Mise en place compliquée d’un laboratoire d’écriture

Autour duquel bruira, rien n’est moins sûr, la rumeur flatteuse

De maîtres-mots décisifs enfin discernés.

 

P. MILIQUE

09/04/2013

LE RESCAPE PRECAIRE 4

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


LE RESCAPE PRECAIRE

4


Dans un accès de folle lucidité, une féroce envie lui propose l'irréparable,

Et il comprend qu'il lui faut maintenant s'affranchir de cet insoutenable.

Il doit faire taire cette souffrance qui l'obsède, en tuant la douleur. Vite !

Alors, poussé par un émouvant salut, il convoque une dernière fois en lui

La beauté lumineuse des instants qui bientôt disparaîtront à jamais.

Et puis …

 

C'est un vide éprouvant dans lequel il plonge.

Cela pourrait se révéler être un acte révélateur,

Mais quand on se jette dans un précipice,

Il faut prendre bien garde à ne pas demeurer

Attaché à l'élastique tenace d'un amour dispensé

Par l'inaltérable proximité d'une présence lumineuse,

Afin de ne pas se retrouver, au comble de l'hébétude, à humer

L'exaltante fragrance de vie, rescapé précaire de son désastre intime.

(FIN)

 

 

P. MILIQUE