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03/01/2017

DÉCALAGE HORAIRE

au magma présent de l'écriture,

 

DÉCALAGE HORAIRE



C'est sûr que le temps est relatif,
Quelqu'un l'a déjà dit je crois...

Mais d'abord, est-il vraiment?
S'agit-il de temps de plus en moins,
Ou bien du temps de moins en plus?

Pourquoi ne sommes-nous que passagers,
Missionnés sur terre pour justifier l'infini?
Pourquoi, au lieu d'être durablement installés
Dans le train de la vie, somme-nous assignés
D'en descendre à une gare non communiquée?

Dans l'impalpable éthéré de ce qui s'écoule
Liquide, le temps s'échappe entre les doigts
Comme le feraient les grains d'un sable fin
Aux reflets du soleil sur une plage exotique.

Parfois je pense que les décalages d'or errent
Tandis qu'ils ne sont que la projection fidèle
De ce qu'ils sont: une éternité effarouchée.
Dès lors, et afin que cela soit su de chacun...

C'est sûr que le temps est relatif,
Quelqu'un l'a déjà dit je crois...

Mais par ailleurs, est-il vraiment?
S'agit-il de temps de plus en moins,
Ou bien du temps de moins en plus?

P. MILIQUE

10/03/2015

UN DEVENIR DE MYSTÈRES

au magma présent de l'écriture,

 

UN DEVENIR DE MYSTÈRES



Face à l'évidence programmée de sa disparition,
Les contraintes accablantes le traversent encore,
Sempiternel questionnement relatif à son identité.

Sans raison d'espérer une quelconque rémission,
Ses illusions se dissipent dans des rides de fracture.

Dans la connaissance intime de ce naufrage inévitable
Qui ne parvient décidément pas à brouiller les pistes,
Il discerne un désobligeant pincement au cœur
A vivre cette maturité aussi difficile que désabusée
Toujours maintenue au seuil, à la limite frontalière
De ce réel encore tout neuf, puisque insoupçonné
Qui l'accule au cynisme et le voue à l'anathème.

Une subtile conversion du négatif donne naissance
A ce rire d'abord mécanisme fiévreux et gratifiant,
Véritable puzzle tronqué doué de force envoûtante
Maître d'un avenir cerné de rêves, donc de mystères...

P. MILIQUE

01/08/2013

LA BOÎTE A LETTRES: FERNAND LEGER A ADOLPHE BASLER

 

LA BOÎTE A LETTRES

FERNAND LEGER A ADOLPHE BASLER

 

Mon cher Basler

Merci pour votre aimable lettre, malheureusement je ne suis nullement en place pour répondre ni pour penser "art". Je suis sous le canon et ne vous étonnez pas d’une lettre correcte et avec plumes et encre dans cette position. On est arrivé à installer un confortable très relatif même à 50 mètres des Boches. Je suis sous une jolie tonnelle en pleine forêt d'Argonne et je vous écris ces mots pendant que les obus me passent au-dessus de la tête. Je suis tranquille les artilleurs m'ont appris que j'étais dans une "position d'angle" c'est-à-dire inviolable pour les obus boches. J'ai confiance en ces gens-là ils connaissent bien leur métier. Vous devez bien comprendre qu’après dix mois de ce truc, on en est arrivé à une habitude. Le flottement c’est fini. C’est une guerre sans « déchet », une guerre moderne. Tout vaut. Tout s’organise pour un maximum de rendement.

 

Cette guerre-là, c'est l'orchestration parfaite de tous les moyens de tuer, anciens et modernes. C'est intelligent jusqu'au bout des ongles. C'en est même emmerdant, il n'y a plus d'imprévu. Nous sommes dirigés d'un côté comme de l'autre par des gens de beaucoup de talent. C'est linéaire et sec comme un problème de géométrie. Tant d'obus en tant de temps sur une telle surface, tant d'hommes par mètre et à l'heure fixe en ordre. Tout cela se déclenche mécaniquement. J'ai cru assez longtemps à une rupture énorme entre la vie de paix et celle de guerre. Pas du tout. Une guerre comme celle-ci n'est possible que par les gens qui la font. C’est aussi vache que la lutte économique. Les temps de paix à cette seule différence qu’on tue du monde. Ca ne suffit pas pour renverser les facteurs. C’est la même chose. Ces gens là qui la font, nous autres nous sommes dressés à cette momerie-là. 

Du moment que le côté matériel est réalisé, à peu près. Du moment que le côté boulotage etc ne nous manque pas il reste la résistance morale. Tout tient dans cette valeur-là. C'est terrible une attaque, quand des bonhommes qui pendant des heures ont subi une préparation d'artillerie infernale aplatis dans des trous, réduits à l'état de pauvres petites choses, quand on donne l'ordre à ces hommes-là de sortir de leur abris, de franchir un parapet et d'aller sur des mitrailleuses avec leur baïonnette, il n'y a que des hommes modernes pour pouvoir encore un pareil effort. Une armée de métier ne tiendrait pas, mais un peuple qui a vécu la vie tendue et dure de ces 50 dernières années, peut le fournir. Une discipline aussi tendue soit-elle n'arriverait pas à ce résultat-là. On était prêt d'un côté comme de l'autre à cette situation. C'est pour cela que c'est long et que ce n'est pas encore fini. Aucun sentimentalisme dans tout cela. Ça c'est très bien. Il n'y a qu'à l'arrière où on est assez mou pour pleurnicher sur des histoires de cathédrale de Reims bombardée ou de femmes enfilées par les Boches. Ici ça ne mord pas du tout. Et monsieur Barrès n'a aucun succès. On n'a pas idée de demander à des gens qui s'octroient le droit de tuer de respecter des monuments plus moins historiques ou des femmes qui souvent n'ont sans doute pas demandé mieux. En septembre on faisait une guerre de primaire ridicule, mais maintenant c'est autre chose on les a pillé et supérieurement à notre tour, on a décidément plus de talent qu'eux et comme ils n'ont pas le génie, on les aura. Cher Monsieur Basler parlez moi de la peinture. Je pense bien à l'Amérique aussi mais quand tout cela sera fini.

Amicalement.

F. Léger

11/07/2013

LEO FERRE: "LE CHIEN"

 

LEO FERRE

"LE CHIEN"

 

Recital Au Theatre Des Champs Elysees de Leo Ferre.