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21/06/2017

OBSCURE SEDIMENTATION

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OBSCURE SÉDIMENTATION

 

Il y a plus ou moins de délicatesse chez les êtres.

 

Lui, c’est un homme lumineux et persévérant,

Riche malgré lui d’une âme douce et paisible.

 

Mais il ne sait plus!

Son temps est trop étroit.

 

Dans le prétentieux déroulé des circonstances de la vie

S’affiche l’obscure sédimentation des images et des souvenirs

Qui l’incite à ne plus vivre que reclus, à l’écart du monde.

 

Cependant, il aimerait quelquefois embarquer

Sur le beau navire de la mémoire

Et retrouver, dans certaines bribes rescapées des rêves,

L’enfance des paysages dans leur immuable sagesse

Et la perception intime de cette chose singulière

Exprimant l’évocation magistrale d’un éternel devenir.

 

P. MILIQUE

10/12/2015

QUE M'IMPORTE

au magma présent de l'écriture,

 

QUE M'IMPORTE

Que m'importe qu'elle ne m'aime pas
Peu m'importe puisque moi je m'aime.
Que m'importe si elle ne voit en moi
Qu'un homme superficiel et désinvolte,
Que m'importe car je sais ce que je suis.

Que m'importe si personne ne veut de moi
Peu m'importe puisque je n'aime que moi.
Que m'importe si elle me snobe désormais,
Peu m'importe, j'aime tant son épaule nue.

Que m'importe si quelqu'un cherche à me tuer
Peu m'importe puisque je me suis déjà rescapé,
Irrationnel rescapé de la mort. Que m'importe!
Et si l'on voulait ma tête je l'offrirais volontiers
Pourvu qu'elle représente un conciliant piédestal.


P. MILIQUE

08/08/2015

IMPOSSIBLE DE VIVRE

GUERRE.jpg

 

IMPOSSIBLE DE VIVRE

 

Il est impossible de vivre dans l'illusion d'un monde

Sans enjeux et sans ennemis.

 

Des conflits embrasent la planète

Comme autant d'offenses faites à la vie,

Obéissant aux pulsions bestiales de folies désaccordées,

Témoins de l'absurdité rare de ces guerre où tout n'est que viol.

 

Rescapée de la barbarie des hommes

Après s'être retrouvée entre la vie et la mort,

Fragment d'étoile au cerveau à demi-détruit,

Elle tente de survivre à sa douleur extrême

Mais reste profondément traumatisée

Par tant de souffrances imposées au nom de l'inutile.

 

La parole de cette femme est précieuse

Par ses accents vrais d'écorchée aux éclats de rage

Qui seuls la rendent audible

A notre époque de fatras tumultueux.

 

P. MILIQUE

09/02/2014

CHARLOTTE DELBOT: "AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA"

 

CHARLOTTE DELBOT

 

"AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA"

 

 

"Je lui disais mon jeune arbre..."

(NB: il s'agit non pas des titres mais des premiers mots des poèmes)

 

Poèmes lus par Clotilde DE BAYSER

 

Références:

IN

 

"UNE RECONNAISSANCE INUTILE"

 

© Minuit 1970

 

 

 

Charlotte Delbo naît en 1913 à Paris. Elle adhère à la Jeunesse communiste en 1932 et rencontre Georges Dudach en 1934, qu'elle épouse. Assistante de Louis Jouvet, de 1938 à 1941, jusqu'au départ du comédien, en mai 1941, pour une tournée en Amérique latine. Avec son mari, elle entre dans la Résistance en 1941 et fait partie du « groupe Politzer », responsable de la publication des Lettres françaises dont Jacques Decour était rédacteur en chef. Ils sont arrêtés le 2 mars 1942 et Georges Dudach sera fusillé au Mont Valérien, le 23 mai 1942, à l'âge de 28 ans. D'abord incarcérée à la Santé, à Paris, elle est transférée à Romainville, le 24 août 1942, avant d'être déportée à Auschwitz, par le convoi du 24 janvier 1943 - un convoi de 230 femmes dont elle racontera le destin, après la guerre. Elle est l'une des 49 femmes rescapées de ce convoi et portera, le reste de sa vie, le numéro 31661 tatoué sur le bras. Par la suite, elle est envoyée à Ravensbrück le 7 janvier 1944. Libérée par la Croix-Rouge le 23 avril 1945, elle est rapatriée en France en passant par la Suède. Après la guerre, Charlotte Delbo travaille pour l'O.N.U. puis, à partir de 1960, au C.N.R.S., devenant la collaboratrice du philosophe Henri Lefebvre. Elle mourut à Paris en 1985.

 

 

 

Poèmes choisis par Lorette Nobécourt

 

Prise de son Djaisan Taouss 

 

Montage Anne-Laure Chanel

07/02/2014

CHARLOTTE DELBOT: "AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA" (TROIS POEMES)

 

CHARLOTTE DELBOT

"AUCUN DE NOUS NE REVIENDRA"

 

"Ô vous qui savez..."

"Ma mère..."

"Un cadavre..."

(NB: il s'agit non pas des titres mais des premiers mots des poèmes)

Poèmes lus par Clotilde DE BAYSER

Références:

in  Aucun de nous ne reviendra

© Minuit 1970

 

Charlotte Delbo naît en 1913 à Paris. Elle adhère à la Jeunesse communiste en 1932 et rencontre Georges Dudach en 1934, qu'elle épouse. Assistante de Louis Jouvet, de 1938 à 1941, jusqu'au départ du comédien, en mai 1941, pour une tournée en Amérique latine. Avec son mari, elle entre dans la Résistance en 1941 et fait partie du « groupe Politzer », responsable de la publication des Lettres françaises dont Jacques Decour était rédacteur en chef. Ils sont arrêtés le 2 mars 1942 et Georges Dudach sera fusillé au Mont Valérien, le 23 mai 1942, à l'âge de 28 ans. D'abord incarcérée à la Santé, à Paris, elle est transférée à Romainville, le 24 août 1942, avant d'être déportée à Auschwitz, par le convoi du 24 janvier 1943 - un convoi de 230 femmes dont elle racontera le destin, après la guerre. Elle est l'une des 49 femmes rescapées de ce convoi et portera, le reste de sa vie, le numéro 31661 tatoué sur le bras. Par la suite, elle est envoyée à Ravensbrück le 7 janvier 1944. Libérée par la Croix-Rouge le 23 avril 1945, elle est rapatriée en France en passant par la Suède. Après la guerre, Charlotte Delbo travaille pour l'O.N.U. puis, à partir de 1960, au C.N.R.S., devenant la collaboratrice du philosophe Henri Lefebvre. Elle mourut à Paris en 1985.

 

Poèmes choisis par Lorette Nobécourt

Prise de son Djaisan Taouss 

Montage Anne-Laure Chanel

18/10/2013

IMPOSSIBLE DE VIVRE

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IMPOSSIBLE DE VIVRE

 

Il est impossible de vivre dans l'illusion d'un monde

Sans enjeux et sans ennemis.

Des conflits embrasent la planète

Comme autant d'offenses faites à la vie,

Obéissant aux pulsions bestiales de folies désaccordées,

Témoins de l'absurdité rare de ces guerre où tout n'est que viol.

 

Rescapée de la barbarie des hommes

Après s'être retrouvée entre la vie et la mort,

Fragment d'étoile au cerveau à demi-détruit,

Elle tente de survivre à sa douleur extrême

Mais reste profondément traumatisée

Par tant de souffrances imposées au nom de l'inutile.

 

La parole de cet femme est précieuse

Par ses accents vrais d'écorchée aux éclats de rage

Qui seuls la rendent audible

A notre époque de fatras tumultueux.

 

P. MILIQUE

09/04/2013

LE RESCAPE PRECAIRE 4

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A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


LE RESCAPE PRECAIRE

4


Dans un accès de folle lucidité, une féroce envie lui propose l'irréparable,

Et il comprend qu'il lui faut maintenant s'affranchir de cet insoutenable.

Il doit faire taire cette souffrance qui l'obsède, en tuant la douleur. Vite !

Alors, poussé par un émouvant salut, il convoque une dernière fois en lui

La beauté lumineuse des instants qui bientôt disparaîtront à jamais.

Et puis …

 

C'est un vide éprouvant dans lequel il plonge.

Cela pourrait se révéler être un acte révélateur,

Mais quand on se jette dans un précipice,

Il faut prendre bien garde à ne pas demeurer

Attaché à l'élastique tenace d'un amour dispensé

Par l'inaltérable proximité d'une présence lumineuse,

Afin de ne pas se retrouver, au comble de l'hébétude, à humer

L'exaltante fragrance de vie, rescapé précaire de son désastre intime.

(FIN)

 

 

P. MILIQUE

07/04/2013

LE RESCAPE PRECAIRE 2

SUICIDE.jpeg

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter)  le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...


LE RESCAPE PRECAIRE

2


Il est comme porté à une vive incandescence par la maladie et l'amour,

Cet amour que lui offre une femme d'exception riche de foisonnements.

Un femme qui l'enchaîne à elle d'une intense passion démesurée....

Il s'est avéré un jour que la rare obstination de leur liaison secrète

Était née de l'obligation d'une réponse à claquer à la gueule de l'oubli.

 

Tandis que la maladie, cette apocalypse aux où le néant délire....

Elle propose la sourde évidence de paysages vidés de présence humaine.

Suivant de peu l'éclair, le traumatisme provoqué est déterminant

Qui participe à l'irrésistible et lente progression de la désespérance.

L'avenir semble dès lors, un danger majeur qu'il faudra éconduire.

 

(A SUIVRE...)

06/04/2013

LE RESCAPÉ PRÉCAIRE 1

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LE RESCAPÉ  PRÉCAIRE

1

 

Le vide est immense dans lequel peu à peu il s'enfonce...

 

Au sortir d'éprouvants voyages au centre de sa tête,

Il s'englue dans la désespérance d'aubes marécageuses,

Installé qu'il est depuis longtemps dans une routine chagrine

Qui le conduit, sans jamais dévié d'une once sa trajectoire

Aux ténèbres errantes d'un douteux avilissement de soi,

A la recherches d'impossibles repères où ancrer ses certitudes.

 

Lorsque la moindre vétille prend des proportions considérables

Et qu'une lassitude envahissante lui renvoie le cinglant de sa médiocrité,

Tout devient trop et se conjugue pour l'éloigner de la paix intérieure.


(A SUIVRE....)

13/12/2012

QUE M'IMPORTE!

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QUE M'IMPORTE!

 

Que m'importe qu'elle ne m'aime pas

Puisque je n'en suis pas à me détester.

Que m'importe qu'elle ne voit en moi

Qu'un à peu-près superficiel et fragile,

Quelle importance puisque sage je sais

Dans le concret de l'âme ce que je suis!...

 

Que m'importe si je ne charme personne

Puisque nul n'est aimable à mon cœur.

Que m'importe si agacé on se détourne

De ma musique interne jugée éphémère,

Quelle importance puisque le soleil est là

Dans le concret de l'âme de ce que je suis.

 

Que m'importe si l'on s'acharne à me détruire

Puisque la vie a décidé de me faire rescapé.

Que m'importe que la mort me soit refusée

Puisque riche d'elle encore j'en possède la clef!

 

Et quand bien même l'on voudrait ma tête

Je l'offrirais aux vents mauvais volontiers.

Que m'importe les larmes de tous les yeux

Puisque l'écho du rêve offre tant à gagner.

 

Je ne sais où mène l'acéré griffu du néant...


Assoiffé de lumière j'ai convoqué l'amour

Et mon murmure vivant a fleuri: je t'aime!

 

P. MILIQUE

09/08/2012

LA PENSEE RESCAPEE

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Dado, Boîte, technique mixte, 2001.

 

 

 

 

LA PENSEE RESCAPEE

 

 

Dans le théâtre apparent soumis au désordre continuel,

Il cherche dans le choix du présent, un abris au chaos.

 

Les sens s'aiguisent et il convient d'affronter ce paradoxe

Qui propose le parcours agressif et vertigineux

De cet univers singulier qui se dérobe aux regards.

 

A prétendre capter ce qu'il a de plus ardu

Dans l'authenticité du doute murmurant,

Il restitue, avec une douceur exquise,

L'absurdité ludique promis d'un monde

Dont la nostalgie émane au magnifique

D'une fragrance aux accents d'inachevé.

 

Extrême délicatesse du souvenir qui affleure

Maintenant au ras de cette pensée rescapée

Qui prétend, offusquée, n'avoir pas à l'engloutir.

 

En dire davantage en irrépressible jets de mots

Serait se complaire d'un sourire à trop en dévoiler.

 

P. MILIQUE