15/12/2017
SUR LA POINTE DE L'ÂME 8
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
SUR LA POINTE DE L'ÂME
8
Dans l'air vicié d'une absurdité incontournable, s'anémie l'urgence majuscule.
L'homme, vacillant, entame alors un lent exil vers le rien, jusqu'à se dissoudre dans une existence marginale aux effets ravageurs.
Donc, au cœur d'un temps âcrement figé faute de savoir encore l'anéantir, c'est l'insidieuse folie qui d'ores et déjà s'annonce.
C'est peut-être à l'embrasure de son ombreuse poésie que prend naissance l'idée de l'ultime aventure envisageable.
Une qui repoussera loin la mélancolie dont nul ne peut tout à fait s’accommoder tant s'affirme, puissante, la nécessité de l'Autre.
(A SUIVRE...)
P. MILIQUE
08:12 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, absurdité, coup de vent, opale, albâtre, vigilance, stabiliser, pluvieux, mercatour, information, canotier, géopolitique, salissure, partial, sénateur, pourfendeur
09/09/2016
TOMBER DU NID 2
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
TOMBER DU NID
2
Mais il y a une ombre dans l'espoir dérisoire:
L'oiseau a chuté du nid et il est mort ce soir.
Le piano s'est arrêter de jouer, tout est noir
Et mes ébauches manquent de perspectives.
Qui croire? Je vois l'horloge du temps hésiter.
Ivresse joyeuse: si elle pouvait enfin s'arrêter!
Tant pis. Une fois encore c'est lui qui a gagné.
D'ailleurs, inutile de perdre du temps à rêver,
Tant le temps me manque pour vous expliquer.
(FIN)
P. MILIQUE
09:46 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, conclusion, habile, flatteur, dérisoire, oiselier, morfler, soir, piano, arrêter, jouer, noir, ébaucher, manquer de perspectives, croire, voir, horloge, ivresse, joyeuse, empirer, gagner, inutiliser, perdre du temps, rêver, sujétion, rapport de force, affecter la colère, porte-parole, feindre, incompétence, renforcer, interlocuteur, clouer le bec, déshonneur, périlleux, dangereux, salissure, positiver, totologie, drainer, débat, renverser, preuve
24/07/2013
LA BOÎTE A LETTRES: JEAN COCTEAU "A VALENTINE HUGO"
LA BOÎTE A LETTRES
JEAN COCTEAU
"A VALENTINE HUGO"
(© copyright Musée des Lettres et Manuscrits)
26 janvier 1923
Chère Valentine
Même tendresse même pensée de chaque jour mais une vie sans papier ni encre, sans calme, sans courage pour raconter le détail. Antigone marche très bien malgré les acteurs qui « redeviennent eux-mêmes » et les costumes sales. Je corrige les épreuves du grand écart et Mr BB* sa dactylographie car son livre n’est pas encore chez l’imprimeur.. Livres et dessins paraîtront en février. Prix franco-américain (roman) 10000 francs. Jury Morand Giraudoux Max Jacob Bernard Fay Jacques de Lacretelle Valéry Larbaud et moi. Assez drôle n’est-ce pas ? Gallimard m’a demandé un témoignage de réconciliation. J’ai donné Thomas. [THOMAS L'IMPOSTEUR]. Il va le mettre en train tout de suite. Il voudrait m’épouser complètement. Mais je suis lié avec Stock . Maison parfaite et charmante. Je tromperai Stock de temps en temps avec la NRF si elle se montre amoureuse. Vous devez bien rire de ces nouvelles qui allongent le nez de Gide. Nous avons donné Antigone au vieux colombier. Le public ricanait et riait. Gide a eu le toupet de mettre ces rires sur mon compte. Je lui ai répondu que c’était le résultat du beau travail de la NRF. A mon égard – ici phrase sublime : peut-être dit il y a-t-il de la faute du public car dans Saül j’ai voulu faire rire et personne n’a ri. Voyez je bavarde et je ne demande pas si la jambe de Jean va vite le porter jusqu’à moi qui l’embrasse et vous supplie de revenir vite
Jean
*[surnom de Raymond Radiguet, qui achève alors Le Diable au corps]
23:32 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, jean cocteau, victor hugo, valentine hugo, musée des lettres et manuscrits, tendresse, pensée, sans papiers, encre, calme, courage, raconter, détailler, antigone, marcher, acteur, redevenir soi-même, cosume, salissure, corriger les épreuves, grand écart, dactylographie, imprimeur, morand, giraudoux, max jacob, bernard fay, jacques de lacretelle, valéry larbaud, drôle, gallimard, demande en mariage, témoignage, réconciliation, thomas, imposteur, train, épousailles, stock, parfait, charmant, nrf, amoureux, gide, le vieux colombier, ricaner, avoir le toupet, sublimer, raymond radiguet
01/07/2013
CHARLES BAUDELAIRE: LE JEU
CHARLES BAUDELAIRE
LE JEU
Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles,
Pâles, le sourcil peint, l'oeil câlin et fatal,
Minaudant, et faisant de leurs maigres oreilles
Tomber un cliquetis de pierre et de métal;
Autour des verts tapis des visages sans lèvres,
Des lèvres sans couleurs, des mâchoires sans dent,
Et des doigts convulsés d'une infernale fièvre,
Fouillant la poche vide ou le sein palpitant;
Sous de sales plafonds un rang de pâles lustres
Et d'énormes quinquets projetant leurs lueurs
Sur des fronts ténébreux de poètes illustres
Qui viennent gaspiller leurs sanglantes sueurs;
Voilà le noir tableau qu'en un rêve nocturne
Je vis se dérouler sous mon oeil clairvoyant.
Moi-même, dans un coin de l'antre taciturne,
Je me vis accoudé, froid, muet, enviant,
Enviant de ces gens la passion tenace,
De ces vieilles putains la funèbre gaieté,
Et tous gaillardement trafiquant à ma face,
L'un de son vieil honneur, l'autre de sa beauté !
Et mon coeur s'effraya d'envier maint pauvre homme
Courant avec ferveur à l'abîme béant,
Et qui, saoul de son sang, préférerait en somme
La douleur à la mort et l'enfer au néant !
17:20 Publié dans GOUTTES d'ÂME, POESIES DITES EN IMAGES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, charles baudelaire, jouer, fauteuils, faner, courtisane, vieillesse, pâleur, sourcil, peinture, câlin, fatal, minauder, maigreur, cliquetis, pierre de taille, guédelon, métal, tapis vert, visage, lèvre, couleur, mâchoir, dentiste, doigt, convulser, infernal, fièvre, fouiller, poche vide, sein palpitant, salissure, plafond, ranger, lustre d'antan, énormité, quinquenna, projeter, lueur, frontal, ténébreux, salle des illustres, gaspillage, ensanglanter