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11/01/2014

JEAN TOPART: "LA SYMPHONIE PASTORALE" (Extrait)

 

JEAN TOPART

"LA SYMPHONIE PASTORALE" 

(Extrait)

09/10/2013

BONHEUR URGENT

au magma present de l'ecriture

 

BONHEUR  URGENT

 

Il sait qu'elle se perd dans un voyage intérieur

Aux prolongements irrémédiables et privés.
Il sait qu'elle se brise et s'affaiblit dans d'interminables insomnies.

Parce qu'il y a un trop plein de tout.

Trop plein de souffrances, trop plein d'espérances déçues.

Alors chaque nuit la laisse meurtrie, ensanglantée du dedans.

Sa sensibilité extrême est une source de terribles douleurs. Inacceptables...


Bien sûr qu'elle émeut par sa fragilité.

Mais elle bouleverse aussi par la force qui est la sienne,

Dans sa recherche forcenée d'une oasis de douceur,

Au milieu des troubles et des tourments qui font le quotidien.

(A SUIVRE...) 


P. MILIQUE

 

01/07/2013

CHARLES BAUDELAIRE: LE JEU

 

CHARLES BAUDELAIRE

LE JEU

 

Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles,
Pâles, le sourcil peint, l'oeil câlin et fatal,
Minaudant, et faisant de leurs maigres oreilles
Tomber un cliquetis de pierre et de métal;

Autour des verts tapis des visages sans lèvres,
Des lèvres sans couleurs, des mâchoires sans dent,
Et des doigts convulsés d'une infernale fièvre,
Fouillant la poche vide ou le sein palpitant;

Sous de sales plafonds un rang de pâles lustres
Et d'énormes quinquets projetant leurs lueurs
Sur des fronts ténébreux de poètes illustres
Qui viennent gaspiller leurs sanglantes sueurs;

Voilà le noir tableau qu'en un rêve nocturne
Je vis se dérouler sous mon oeil clairvoyant.
Moi-même, dans un coin de l'antre taciturne,
Je me vis accoudé, froid, muet, enviant,

Enviant de ces gens la passion tenace,
De ces vieilles putains la funèbre gaieté,
Et tous gaillardement trafiquant à ma face,
L'un de son vieil honneur, l'autre de sa beauté !

Et mon coeur s'effraya d'envier maint pauvre homme
Courant avec ferveur à l'abîme béant,
Et qui, saoul de son sang, préférerait en somme
La douleur à la mort et l'enfer au néant !