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31/08/2012

Thomas PIERRON: "VERS A DANSER" (Louis ARAGON)

 

Thomas PIERRON

"VERS A DANSER" 

(Louis ARAGON)

 

Textes de Louis Aragon (Extrait de  » Le Fou d’Elsa ») – 1963
Musique de Thomas – Janvier 2012

30/08/2012

LE FILS

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LE FILS

 

Le fils est présent sur la crête acérée

Des tiraillements énervés entre rester et partir.

 

Conversations muettes,

Jeux d'ombres et de masques,

Jusqu'à ce que le regard et la parole se libèrent.

 

Le père alors tente de se rapprocher peu à peu

De ce fils chéri et personnage lumineux,

Provoquant ainsi la beauté de la réalité de l'instant

Qui affirme avec force la certitude avérée

D'une vie qui s'affirme enfin d'un éclair au présent.

 

Désormais en état d'ignorance brute d'un signe révélateur,

Il se confirme donc, dans l'aveuglante évidence initiée,

Qu'il ne saurait plus avoir de pulsions possible en son absence.

 

Dès lors, il n'espère plus que de pouvoir partir en silence

Jusqu'à ce monde de ténèbres inconnues et séductrices

D'où l'on ne ressent plus jamais rien d'inutilement terrestre

Hormis peut-être cet appréciable et ankylosant froid intérieur

Qui peu à peu, vaguement étonné, se change en douceur libératrice.

 

P. MILIQUE

29/08/2012

LA GÉOMÉTRIE DU TEMPS

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LA GÉOMÉTRIE DU TEMPS

 

C’est dans un monde à l'attrait riche et baroque

Souvent invisible pourtant au commun des mortels,

Qu’il voyage, transporté par les couleurs de l’enchantement,

Dans cette géométrie du temps qui fait miroir,

A l’ambiance festive, et fortement imprégnée,

D’envolées majestueuses, fantasques et lunatiques.

 

La vérité de ses territoires affichés éternels

Se dilue sans discontinuer à l’histoire de l’immensité

Qui surgit d'un étonnant découvert qu’il faut décrypter.

 

Dans ces strates d’épaisseur insoupçonnées,

Le point de vue se diffracte et enrichit l’œil,

Et il se retrouve pour ces instants de féérie

Au plus près de cet univers où le rêve est roi,

Océans de destins exacerbés d’extraordinaire

Projetés au cœur en fusion d’un présent antérieur.

 

P. MILIQUE

28/08/2012

LA BOHÈME

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LA BOHÈME

 

En ce lieu, la nature avec beaucoup de fantaisie

A imaginé, dans sa grande naïveté,

Offrir à ce rompu aux courses enfiévrées

Vers les plus abrupts sommets alpestres,

Quelques rochers sans arêtes vives, comme rabotées,

Pour amadouer une montagne ambitieuse

Aux délicieuses amours de bohème...

 

P. MILIQUE

26/08/2012

LA DÉMARCHE ARAIGNÉE

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LA DÉMARCHE ARAIGNÉE

 

Dans la vérité ou le mensonge d’une démarche araignée

Se met en place l'élan d'une longue chevauchée éperdue,

Qui chuchote l’incertaine tentative de reconquête de soi.

 

Toucher au grain inspiré de la chorégraphie du silence,

Celui des riches mathématiques intérieurs de la folle sensation

Qui accostent, irrémédiables, aux marges nauséeuses de l’insoutenable.

 

Tout est mis en œuvre pour faire perdre la tête

A ceux qui ont l’habitude de garder le regard fixe

Sur ce monde discordant qui réfute les sanglots de la réalité.

 

P.MILIQUE

Christian RICHARD: "L'amoureuse" (Paul ELUARD)

 

Christian RICHARD

"L'amoureuse"

(Paul ELUARD)

 

Musicalement.
Chris.

 

25/08/2012

FLUCTUATIONS INTIMES

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FLUCTUATIONS INTIMES

 

Chacun porte en soi le souvenir de sa vie antérieure

Et, dans le lyrisme romantique qui pare l'espace du manque,

La rencontre fortuite ne peut paraître que déconcertante.

 

Or, une intense fusion émotionnelle

Préside à chaque destinée singulière

En confirmant la véracité des apparences.

 

Moment bouleversant d'amples fluctuations intimes

Qui grondent de rumeurs fondamentales

Au caractère aussi nécessaire que salutaire.

 

Il faut comprendre l’appétence absolue

Faisant appel aux désirs les plus fervents

Denses d'une farouche et insistante passion,

Tout en gardant, au vif de l'esprit, la lucidité

Qui impose de ne construire un lien solide

Qu'avec une unique personne à la fois.

 

Et ce n'est pas là la moindre de ses beautés!

 

P. MILIQUE

24/08/2012

LA CERTITUDE MAGNIFIQUE

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LA CERTITUDE MAGNIFIQUE

 

Démasquée par de puissantes architectures émotionnelles,

La cuisine du diable aux dangers obscurs et mortels

S'attache à contourner le sombre futur en devenir.

 

Évolution fulgurante de déshumanisation progressive

Qui plonge avec violence dans l'inéluctable latent,

Proposant un rude retour aux exactes réalités

D'un monde en souffrance qui peu à peu disparaît.

 

Il devient alors urgent de parler autrement de l'existence

Dans la certitude magnifique, prisonnière et silencieuse,

D'une vie belle et vertigineuse à exalter de passions.

 

P. MILIQUE

23/08/2012

SCULPTEUR DE MOTS

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SCULPTEUR DE MOTS

 

Il aime à se prétendre tel un viking en acier trempé,

Alors que chacun le sait débordant de bleus à l’âme…

 

Pour s’expurger de cette flagrance, il tente une écriture

Qui se trouve dans l’instant même proposée

Par l’ inquiétude reflétée au fil de sa plume effilée.

 

Confronté à des situations rapidement plus que délicates,

Il s’applique à effectuer sur le texte un travail obsessionnel,

A le peaufiner encore, soupesant jusqu’à la moindre virgule,

Tâchant de connaître enfin la portée de ces armes invisibles

Que sont la tonalité intrinsèque des mots

Et l'induction connotée de certains silences.

 

Avec un peu plus de folie et davantage d’audace,

Il résume son rapport presque permanent au monde

En empruntant le chemin de halage d’une rare intensité

Qui accueille les pas de cette silhouette qu’il aimerait devenir:

L’ombre portée d’un sculpteur passionné de la langue et des mots.

 

P. MILIQUE

21/08/2012

UN DÉSIR DE RÉVOLTE

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UN DÉSIR DE RÉVOLTE

 

 

Esseulé dans un milieu sombre et inhospitalier,

Toile de fond menaçante et triste à l'immensité aride

Qui marque d'un noir convaincu les eaux et les êtres...

 

Comment supporter la solitude de ces espaces glacés

Et noyer la douleur dans l'infini démesuré du microcosme?

Comment faire pour que les eaux rugissantes de la colère

Ne se laissent volontairement submerger par le désir de révolte?

 

Économie de mots, de gestes, de paroles et de sentiments

Dans une odyssée dynamique et intime inscrite

Au tréfonds expérimental qui ne peut qu'endurcir.

 

Au-dehors d'ici, c'est la nuit sombre et inquiétante,

Monde désolé de brumes et de pluies perçantes

Qui ne parvient plus à ignorer son secret brûlant.

 

P. MILIQUE

Zoé GAUDEY: "LIBERTE" (Paul ELUARD)

Zoé Gaudey

"LIBERTE"

(Paul ELUARD)

Guitare acoustique et chant – Mise en musique du poème de Paul Eluard : « Liberté »

20/08/2012

CE N'EST PAS ENCORE L'HEURE OU LE SOIR TOMBE

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CE N'EST PAS ENCORE L'HEURE OU LE SOIR TOMBE

 

 

Ce n'est pas encore l'heure où le soir tombe,

C'est au contraire celle qui augmente le vécu.

 

Il arrive que l'envie s'éprouve prégnante

A se perdre ainsi dans des parenthèses éreintées.

Les jours s'entassent dans l'indifférence générale,

Tout semble vouloir demeurer mais tout passe toujours

Tandis que la violence démesurée de la réalité

Accable chaque jour un peu plus le pouls du monde.

 

Par bonheur, il y a dans l'âme des lucioles qui veillent

Et suggèrent d'user de toutes les ruses du vivant

Pour contrecarrer ces ans insidieux qui volent le futur.

Savoir que l'éternité est sans fin puisque le terme nous échappe

Est de fait une formidable exhortation à vivre l'exceptionnel !

 

Alors, avant que la morne habitude ne dissolve tout,

Et parce qu'il y a toujours de la place dans le cœur

Pour quelque chose d'immensément plus grand,

Il convient de s'intégrer à la braise du monde

Et de se projeter dans cette incroyable sarabande

Qui fait danser l'âme en attente les pas exaltés de la vie.

 

Cette exhortation aux saveurs enfantines a de quoi surprendre,

Mais l'enfance n'est pas une maladie dont on doit guérir vraiment !

Car c'est une certitude, ce n'est pas l'heure où le soir tombe

Mais bel et bien celle qui se missionne à augmenter le vécu.
Le merveilleux est toujours présent, tapi dans le banal,

Et me voilà devenu enfin assez fou pour atteindre la sagesse.

 

Entends, le vent caresse les arbres dans un chuchotis de feuilles,

Vois, et goûte la lumière qui s'épanouit en couleurs accumulées.

Peu à peu, une poussière d'or se blottit dans les bras du soleil,

Une nuée d'oiseaux taquins offre une chorale au sourire des choses

Tandis qu'une fanfare de cigales stridulantes exhorte à vivre,

Partout alentour, l'innocente dentelle des fleurs prend forme

Dans l'éclaté ivre et pétulant de leurs pétales arrogants

Exhalant un souffle lourd d'un parfum venu d'étoiles invisibles...

 

Qui dès lors oserait prétendre en toute conscience

Que la vie ne vaut pas la peine d'être vécu encore?

 

Il n'y a pas de vie sans vie dans la main épaisse du temps...

Elle exige juste de dilater sa part d'espace et d'infini

Et c'est l'aimer que de la conjuguer au présent jusqu'à toujours.

 

P. MILIQUE