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08/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 5

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

5

Je vois bien à son attitude qu'il ne dira pas le contraire. Peut-être a-t-il tenté de se réprimer, mais peine perdue. Eliott rit!

-- Et ça y est, c'est reparti! Décidément, tu ne m'épargnera rien toi. Rien ne t'arrêteras donc jamais, incorrigible profond que tu es? Le ridicule, tu en as déjà entendu parler?

J'adore! Sa dernière répartie est d'une telle drôlerie.
Je suis allé me servir un café, puis je suis revenu m'installer face à lui.
L'instant présent est d'une troublante simplicité. Il transporte, dirait-on, la même intonation silencieuse que celle d'un livre au moment où on l'ouvre. Il n'empêche qu'il règne ici une fièvre adoucie d'un calme satiné. Douce mélodie qui nécessite l'impératif de parer de mots justes d'aussi belles sensations.

(A SUIVRE...)

P. MILIQUE

15/04/2015

L'ARBRE A REPOS 2

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

L'ARBRE A REPOS

2

Pourquoi se concentrer vers ce qui n'est pas soi?
Quel besoin alors que l'on se possède soi-même?
Et chaque fois, convoqué à son propre procès,
Le verdict tombe sans appel: le beau est en soi,
Et ce beau, il convient de continuer à l'entretenir,
Même s'il faut l'entourer d'un luxe de précautions
Tendues pour parer aux craintes liées à la déception.

Il arrive que la solitude soit belle.
Elle le sera peut-être avec intensité.
C'est un émotion toute de magnificence
Que de s'absoudre de ce dénuement.
Crête granuleuse et révélation ultime,
Adaptation salutaire au chaos ambiant.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

28/01/2014

GRAINS D’OR

au magma présent de l'écriture,

 

GRAINS D’OR

 

C’est le jeu du matin qui se pare d’ordinaire.

 

Il faut, c’est irrépressible, que je m'octroie un bonheur.

Se prend alors la lumineuse habitude d’un jour

A nouveau rompu, dans lequel je me réfugie.

 

Il est sage et bon d’écrire pour se distraire

Et faire comme s’il faisait clair.

Ne pouvoir se priver de dire,

Remarquer un fait, noter une coïncidence et consentir à penser.

Petites bêtes inutiles sur le papier, traces éternelles d’expériences

Qui n’expérimentent déjà plus rien.

 

L’individu n’est qu’une somme d’individus condamnés à vivre l’invisible présence.

Sensation rassurante à se retrouver avec facilité de l’autre côté du miroir.

 

C’est un acte commis avec toute mon âme.

Sentiment bien connu dans la résonance prolongée du langage

Quand ce n’est plus l’écriture mais la chose vivante elle-même qui palpite et gémit,

Peut-être la seule chose qui ne soit jamais venu de moi,

Pleuré, en saignant des larmes de mots.

 

Faut-il vraiment léguer aux autres cet intime fatras,

Tout détruire ou tout garder,

Préserver, enfin gravés, les grains d’or du passé ?


P. MILIQUE

05/11/2013

A LA LISIÈRE DES MOTS 1

au magma présent de l'écriture,

 

A LA LISIÈRE DES MOTS

1

 

Je vis dans l’incandescente attente de ces lignes-là !

De ces lignes tendues de fièvre, parfois de mélancolie.

De ces pages écrites comme une conversation intimiste.

 

Grande limpidité d’écriture en ce journal du tréfonds

Murmure connivent étayé d’épanchements chaleureux

Produits le plus souvent à la lisière accueillante des mots. 

Phrases courtes, nerveuses, parées d’étonnante syntaxe,

Gouttes d’âme et de cœur irisées de leurs excès ordinaires,

Louvoyant sans discontinuer entre émotions et paradoxes.

(A SUIVRE...)


P.  MILIQUE

04/08/2013

LA BOÎTE A LETTRES: SIGNAC A THEO VAN RYSSELBERGHE

 

LA BOÎTE A LETTRES

SIGNAC A THEO VAN RYSSELBERGHE

© Musée des Lettres et Manuscrits)

 

J’ai reçu les tuyaux sur l’arc-en-ciel, mon bon ami et je te remercie. Luce avait eu simultanément la même gentille idée et du haut de l’omnibus il nota le même que tu croquas du bateau de Sheffer. Grâce à ce double dévouement je suis paré. Mais tu as nom de Dieu bien fait de faire changer de mouillage. Le capitaine : où diable vas-tu dénicher que cela puisse me contrarier en quoi que ce soit. Je suis content de ce que tu me dis, au sujet de ce que nous avons à apprendre. D’autant plus que je ne suis pas de ton avis. C’est bon de s’échanger des idées et n’y manquons jamais. Pour moi nous en savons assez, ce qui nous manque c'est d'oser et d'être logiques. Quand bien même nous dessinerions aussi bien que le Pissaro, Van Eyck, Degas, Ingres, les Japonais -enfin tout ce que, avec raison, nous admirons. Cela ne nous servirait à rien. Apprendre quoi ? A dessiner comme ces maîtres, c'est la plus mauvaise leçon que nous pourrions prendre. Il ne faut pas plus désirer dessiner de cette façon, qu'il ne faut leur demander de peindre comme nous. Ce qui nous manque ce n'est pas d'apprendre (d'après ce qui a été fait) mais de trouver (d'après la logique). Ce qu'il nous faut c'est instaurer un dessin conforme à notre peinture, dessin non d'imitation, d'exécution, de trait, de ligne, de mouvement etc, mais un dessin de rythmes, de contraste et de dégradé. Je crois bien qu'Angrand est sur la piste, comme on pourrait peindre facilement d'après ses blancs et noirs ! Le dessin de tous ces maîtres vient à l'aide de leur peinture, le dessin tel que nous le pratiquons vient à l'encontre de la nôtre. Je t'affirme que ma façon de dessiner un paysage ne me semble pas en rapport avec la façon de le peindre, et toi-même, nous en avons causé-tu as senti que tu n'étais pas satisfait du dessin de ta grande toile. Dans la plupart de nos tableaux, le dessin me semble aussi en désaccord avec la peinture qu'un Van Eyck qui serait "divisé" en un dessin d'Ingres couvert de couleurs par Delacroix ou réciproquement etc.

Vois Cross, comme il se débat et pourtant il sait beaucoup dans le sens que tu indiques. Mais je crois que c’est un contre temps. On n’attache pas un cheval à une automobile. Il faut être logique. Pourquoi concevoir son art autrement devant une feuille de papier que devant une toile à peindre, la cervelle et l'œil  du peintre sont-ils autres dedans un portrait à longues séances que devant une aquarelle instantanée Tous les efforts d’un même artiste doivent tendre ;à un but unique, synthétique de ses recherches. Le moindre croquis de Delacroix tend vers le même but que la plus grande de ses toiles. Une eau-forte de Rembrandt est un de ses tableaux. Seurat était aussi un admirable exemple de la logique qui doit guider l'artiste : dans ses dessins, ses panneaux, ses études, ses toiles, il poursuit la même idée (...) Nous manquons d'audace.

Avec ce que nous savons -et de la logique- nous pourrons aller plus loin. Il n' y a pas de raison pour que tu ne t'attaques pas à un Jugement dernier et que je ne tente pas de peindre la Destruction de l'Escadre Espagnole, en feu au soleil couchant (... Nous n'oserons pas dessiner aussi mal (tu comprends ce que j'entends par mal) des figures que celles de la Barque de Dom Juan et que celles des lithos d'Hamlet qui sont grotesques -à certains points de vue- Et pourtant ce sont des merveilles, parce que Delacroix a réalisé ce qu'il voulait sans s'arrêter devant la crainte de rater.

Soyons logiques et osons donc. Qu’en dis-tu ?

On vous embrasse

P . Signac

15/04/2013

CONCISIONS FRAGMENTAIRES 22

concision fragmentaire.jpg

 

 

Pourquoi certains destins existent-ils?

 

Le souffle du temps pare l’exact malheur

Des drogues qui n’apaisent plus.

 

Le luxe ultime, c’est cette solitude,

Cette indifférence où me trouvera la mort.

 

 

P. MILIQUE

25/08/2012

FLUCTUATIONS INTIMES

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FLUCTUATIONS INTIMES

 

Chacun porte en soi le souvenir de sa vie antérieure

Et, dans le lyrisme romantique qui pare l'espace du manque,

La rencontre fortuite ne peut paraître que déconcertante.

 

Or, une intense fusion émotionnelle

Préside à chaque destinée singulière

En confirmant la véracité des apparences.

 

Moment bouleversant d'amples fluctuations intimes

Qui grondent de rumeurs fondamentales

Au caractère aussi nécessaire que salutaire.

 

Il faut comprendre l’appétence absolue

Faisant appel aux désirs les plus fervents

Denses d'une farouche et insistante passion,

Tout en gardant, au vif de l'esprit, la lucidité

Qui impose de ne construire un lien solide

Qu'avec une unique personne à la fois.

 

Et ce n'est pas là la moindre de ses beautés!

 

P. MILIQUE