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05/10/2012

Nathalie COUZON: "Partance" ( Nathalie COUZON)

 

Nathalie COUZON
 "Partance"

(Nathalie COUZON)

Une voix qui ouvre sur un espace où l’infini est l’horizon, où tout est possible. Un texte qui parle des voyages qu’on décide, de ceux dont on rêve, de ceux qu’on accompagne en restant derrière la vitre à regarder le grand boeing bleu de mer qui s’éloigne vers ailleurs.

23/05/2012

FRAGMENT CHAMPÊTRE

ARBRE.jpg

 

 

FRAGMENT CHAMPÊTRE

 

 

Aimable promenade dominicale

Avec romantique déjeuner sur l’herbe

Dans une province surannée qu’ils découvrent.

 

Loin des miasmes chargés de la capitale

Se prélasse ce site remarquable et verdoyant

A l’horizon cependant bordé d’asthéniques bouleaux.

 

P. MILIQUE

06/03/2012

INSTANTS ORDINAIRES

CREPUSCULE 1.jpeg

 

 

INSTANTS ORDINAIRES

 

 

Elle existe cette force naturelle,

 

Cette troublante relation qui laisse entrevoir

 

Derrière le réel, un monde enchanté.

 

Pourquoi ne pas prendre en considération

 

L'importance de ce rêve niché en chacun de nous ?

 

 

Cette femme souriante, lumineusement belle,

 

Sait prendre tendrement soin de son paradis secret.

 

Le sourire aux lèvres, cette grande contemplatrice de nuages,

 

Virtuose de la couleur, habite un paysage champêtre

 

Peuplé d'images chatoyantes et d'oiseaux étonnants.

 

 

Plus tard, lorsque le jour se déchire

 

Et que le regard saturé d'enluminures

 

Recouvre l'horizon d'un voile de brume légère,

 

Elle emprunte, au cœur du flamboiement crépusculaire,

 

La porte solaire qu’elle est seule à percevoir,

 

Pour y rencontrer les présences mystérieuses qui bousculent les nôtres.

 

 

Oui, elle existe cette force naturelle,

 

Cette troublante relation qui laisse entrevoir

 

Derrière le réel, un monde enchanté.

 

 

Mais cette femme-là a su mériter

 

Le privilège rare de vivre ces instants ordinaires

 

Que les gens ordinaires ne vivent pas.

 

 

P. MILIQUE

 

20/02/2012

QUELQUES POEMES VENUS DE SYRIE:

Le HuffPost a pris connaissance d'une série de poésies écrites dans un français remarquable, par une Syrienne qui a réussi à les faire parvenir en France. Nous lui conservons bien entendu son anonymat pour des raisons évidentes. Ce sont ces poèmes, d'une force poignante, qui sont reproduits ici 



FILLETTE SAUVAGEONNE



Fillette sauvageonne tu cours cheveux au vent,
Avec des dents de lait, avec des yeux de braises,
Ton sourire est celui qu’arborent les enfants,
Que seule l’immensité de l’horizon apaise !

 

Fillette tu fredonnes des refrains, des comptines,
Ta voix au timbre clair d’un ruisseau qui jaillit :
« Je suis une oiselle vivant près des collines,
Le plus beau lieu du monde ? la terre de mon pays ! »

 

Fillette de tes mains s’envolent les colombes,
Et suivent ton sillage mille et un papillons !
A ton charme puissant nos cœurs battants succombent,
A marcher sur tes pas nous sommes des millions…

 

Fillette sauvageonne, toi l’enfant de lumière !
Délivre la Syrie qui se meurt de t’attendre…
Ne puisses-tu de grâce exaucer ma prière :
Que mon pays glorieux renaisse de ses cendres…

 

19/02/2012

QUELQUES POEMES VENUS DE SYRIE: "VISION"

Le HuffPost a pris connaissance d'une série de poésies écrites dans un français remarquable, par une Syrienne qui a réussi à les faire parvenir en France. Nous lui conservons bien entendu son anonymat pour des raisons évidentes. Ce sont ces poèmes, d'une force poignante, qui sont reproduits ici 



Vision

Dans un carré de ciel
Epris de soubresauts
Et de battements d’ailes
Une nuée d’oiseaux
Virevoltaient suivant
Leur hardi chef de file
Comme enivrés de vent
Et de valses graciles,
J’ai cru apercevoir
Des lettres le contour :
Dans le ciel écritoire
Dessinant tour à tour
Consonnes et voyelles
Un mot, une étincelle !
A l’heure du crépuscule
Au flanc de l’horizon
Aux regards incrédules
Ils écrivaient ton nom :
LIBERTE !

04/02/2012

Paul ELUARD "Liberté"

 

Paul ELUARD    "LIBERTE"

Gérard PHILIPE "La mort du Loup" (Alfred de VIGNY)

 

Gérard PHILIPE dans un enregistrement historique des
années "'50" du poème d'Alfred de Vigny "La mort du loup".

 

I
"Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçus les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées,
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris,
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante,
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu, qui traversaient sa chair,
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

II
J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux, la belle et sombre veuve
Ne l'eut pas laissé seul subir la grande épreuve;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes,
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous , débiles que nous sommes!
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez sublimes animaux.
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse,
Seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse.
--Ah! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur.
Il disait: " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler."