21/08/2017
BROUILLONS RAGEURS
BROUILLONS RAGEURS
Jusqu'au cœur de ses colères et de ses impatiences,
Il croit pouvoir faire oublier l'insipide des jours.
Aussi, aguiché par des temps de rêve et d'illusion,
Il s'applique à mener à bien des trafics imaginaires
Qu'il ne parvient pas à dissocier des images mûries.
Cependant, dans l'infini tréfonds de vies stimulantes,
Comme enivré par les arômes d'une furieuse tristesse
Qui ne lui a pas permis d'approcher la vérité interdite,
Inapte aussi de retrouver les vestiges presque effacés,
De cet homme qu'il est pourtant peu ou prou devenu.
Alors, d’innombrables liasses de pages noircies,
Abondance de brouillons rageusement chiffonnés
Jonchent piteusement le sol froid du petit matin.
P. MILIQUE
09:29 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, commémorer, équilibrer, mythe, écorner, camilla, liasse, page, noircir, abondance, brouillon, rageusement, froisser, joncher, piteux, sol, froid, petit, matin
22/07/2016
DELIT DE FEMMES
(Si vous avez eu la belle idée d'écouter l'intense mis en musique par Valhère, concentré d'intense que j'ai partagé avec vous il y a peu, peut-être aurez-vous la curiosité de lire ce que je lui ai écrit pour lui exprimer ma perception de ses magnifiques mots.)
http://valhere.blogspot.com/
DÉLIT DE FEMMES
Dans le petit matin, aux heures où la ville fait sa toilette.
C'est le moment où l'homme se soustrait à l'autre Dame
Pour revenir, un peu piteux, auprès de la sienne.
Il se sait un peu usurpateur
Et de ce fait n'est pas fier de son délit.
Mais enfin...
«Et c'est beau le cri des femmes/ Qui râlent à l'aube au pas des portes/ Aux amants qu'elles chassent/ Et qui emportent/ Les heures mortes dans leur lit.»
Les lèvres qui reconnaissent sa peau l'enlace et l'étreint.
Irrépressible élan qui offre l'intimité fougueuse
De baisers non soustraient à l'autre, pense-t-il.
Baisers voraces et terriblement charnels.
De là naît la musique lumineuse de jours à venir
Où l'existence, revigorée, se farde de beauté.
L'homme s'était fondu à sa Dame.
Après avoir humé une dernière fois
Le parfum unique exhalé des corps repus,
Il consent à revenir auprès de celle
Qui aura passer la nuit sans lui.
La porte s'est fermée, étouffant ainsi
Le dernier cri du corps qui l'aurait fait rester.
Il songe à toutes ces heures déployées dans l'infini nocturne,
Au voile épais de la lune en deuil des étoiles.
Au pli de sa mémoire à vif, il s'invente
D'autres routes de braises où s'incendient les sens.
«Et c'est beau le cri des femmes/ Qui râlent à l'aube au pas des portes/ Aux amants qu'elles chassent/ Et qui emportent/ Les heures mortes dans leur lit.»
Il tourne le dos et s'en va là où il doit aller.
Il le fait doucement, avec précaution.
Il ne faudrait pas que ses rêves se brisent
Dans les spasmes de l'obscurité qui s'éteint.
Cependant l'homme, dans sa faiblesse,
Ne résiste pas aux remords qui pointent.
Au sortir de la nuit trop blanche,
Le regard incertain confirme l'aube blafarde.
Et il comprend soudain, avec netteté,
Que le sens n'existe jamais qu'au travers de la quête.
Il n'est pas fier de son délit,
Car il se sait misérable imposteur.
Il s'allonge auprès de la femme,
La légitime. La sienne. Du moins le croit-il.
Au vrai, mais bien sûr il l'ignore,
Il vient de trouver une place encore chaude
Auprès de la maîtresse d'un autre
Qui, dans la fusion des corps
Savait si bien, avec délicatesse, la redessiner.
«Et c'est beau le cri des femmes/ Qui râlent à l'aube au pas des portes/ Aux amants qu'elles chassent/ Et qui emportent/ Les heures mortes dans leur lit.»
P. MILIQUE
11:30 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, valhère, délit de femmes, faire sa toilette, se soustraire, revenir, piteux, usurpateur, fier, le cri, râle, aube, amant, chasser, heures mortes, lit, lèvre, peau, enlacer, étreint, irrpressible, élancer, intimité, fougueuse, baiser, soustraire, voracité, terrible, charnel, musique, lumière, revigoré, farder, humer, parfum, corps repu, étouffer, deuil, braise
23/04/2016
VENIMEUSE PROXIMITÉ 3
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
VENIMEUSE PROXIMITÉ
3
Piteusement incapable de dépasser les contradictions, il ne parvient pas à concevoir qu'il s'agit pourtant des siennes.
Il lui suffirait pourtant d'élargir un tant soit peu un horizon pour que cela, d'un coup, lui devienne possible et lui permette, ce faisant, d'exposer clairement les impasses tragiques de l'idéalisation et de ses mirages.
De livrer la vérité simple des comportements humains dans ce qu'ils sont vraiment.
D'évoquer, même si cela doit se faire avec un certain dégoût, la réalité des tentations charnelles qui souvent l'assaillent.
Au lieu de cela...
Son existence maintenant s'étiole au fur et à mesure du temps qui passe.
Le voilà prêt pour à s'élancer pour sa destination idéale, toujours embourbé dans son conforme rigide et son immobilisme idéologique, il reste sans faillir, inflexible et sectaire, jusqu'au dernier combat.
Négligeons-le ce pauvre hère!
Lui qui se présente devant la mort mal protégé par son masque frauduleux.
Misérable rat d'église désormais en partance pour cet ailleurs qu'il aura passé sa vie à tant vanter.
(FIN)
P. MILIQUE
10:00 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'écriture, piteux, incapable, dépasser, contradiction, conception, élargissement, horizon, permission, exposition, clairement, impasse, tragédie, idéalisation, mirage, livrer, comportement humain, évocation, dégoût, tentation, charnel, assaillir, étioler, élance, destination, embourber, conformité, rigide, immobilisme, idéologique, faillir, inflexible, sectaire, dernier, combat, négliger, hère, mortifère, masque, frauduleux, misérable, rat, église, en partance, vantardise
12/11/2015
BROUILLONS RAGEURS
BROUILLONS RAGEURS
Jusque dans ses colères et ses impatiences,
Il croit pouvoir faire oublier l'insipide des jours.
Aussi, dans des temps de rêves et d'illusions,
Il mène à bien nombre de trafics imaginaires
Qu'il ne parvient pas à extraire des images projetées.
Cependant, dans l'infini tréfonds de vies simultanées,
Et comme ivre d'une inépuisable tristesse
De n'avoir pas su approcher la vérité cachée,
De n'avoir pas retrouvé les vestiges effacés
De celui qu'il est pourtant au final devenu,
Des centaines de pages noircies
Des brouillons rageusement chiffonnés
Jonchent désormais piteusement le petit matin.
P. MILIQUE
16:00 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brouillons rageurs, colère, impatience, oubli, insipide, le temps des rêves et des illusions, trafic imaginaire, extraire, image projetée, infini, tréfonds, vies simultanées, ivresse, tristesse inépuisable, vérité cachée, vestiges effacés, pages noircies, chiffonné, joncher, piteux, petit matin
07/10/2012
LA VIE
LA VIE
La vie:
C'est un ciel de malheur habité de rêves fracassés
De certitudes ébréchées et de confiances trahies,
C'est une succession folle et ininterrompue
De mouvements désordonnés et incohérents,
C'est une douteuse abstraction que l'on ne fait
Qu'effleurer jusqu'au vertige, jusqu'au silence,
C'est un échantillon intensément capiteux
Qui offre l'amère saveur d'un décalage constant,
C'est une outrance peu recommandable
Qui porte l'évidence du conflit à venir,
C'est une indifférence née de lé sérénité....
Dès lors et parce que je refuse cela,
Je m'invente un itinéraire singulier.
Je me veux esprit enragé, hanté, lunaire,
Débordant sans retenue d'une colère nécessaire, vitale,
Qui saura me détourner des forces obscures
Inévitablement générées par cette cohérence-là.
Je rejette avec violence les normes établies
Parce qu'elles l'ont été par la contrainte.
Je m'oblige à débusquer en moi la part d'intolérance
Générée par la vision contradictoire du monde.
Et je le fais dans l'infime de chaque instant
Pour mieux me situer sur l'acéré du paradoxe,
Pour ne jamais être suspecté d'une complaisance
Qui n'existe jamais que dans le grave et le mortifère.
C'est ainsi qu'à force de coups je boite de l'intérieur
Et que je perçois dans l'éclat mat d'évidences
Jusque-là obscures cette vie qui s'organise
Dans la lenteur sèche tendus sur le vide
Juste troublée par les coïncidences bienvenues.
Il est des désespoirs qui restent à jamais secrets
Sauf à forcer la banquise de la douleur exacerbée.
Il y a cet inaccomplissement tangent et lourd
Qui fait de la vie un long chemin solitaire.
Et je m'esquive, piteusement éteint et modeste
Dans la brillance si belle de ce Soleil Absolu
Qui a su amarré sa rassurante présence
A l'affligeant revendiqué de mon désordre.
P. MILIQUE
09:36 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, la vie, c'est pas sorcier, ciel de malheur, habitat, rêve fracassé, certitude, ébrêcher, confiance trahie, sucession, folie, interrompu, movement désordonné, incohérent, douteux, abstraction, effleurer, vertige, silence, échantillon, capiteux, amertume, saveur, décalge, constance, outrance;recommandable, évidence, conflit, sérénade, inventer, itinéraire singulier, désespoir, secret, banquise, douleur exacerbée, inaccompli, tangent, lourd, long chemin solitaire, s'esquiver, piteux, éteint, modestie, brillance, absolu, amarrer, présence rassurante, affligeant, revendiquer, désordre