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18/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 15

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

15

Alors s'il te plaît! Lorsque l'on est capable de vouloir faire partager à un chat son éventuelle conviction d'un monde potentiellement enchanté, on ne s'abaisse pas à jouer les vierges effarouchées dès lors que....
Tu sais, mon instinct animal s'est révélé plutôt réactif lorsqu'il s'est agit d'accéder certaines zones obscures fréquentées par l'Homme. Non sans une troublante complaisance qui de plus est. Mais dis-moi, elle ne t'interpelle pas toi cette engeance humaine qui ne s'exprime au fil du quotidien qu'au travers de ses multiples extravagances destructrices soulignées de toutes les conséquences désastreuses que l'on connaît?


Ah bravo! C'est très aimable à toi Eliott que de me ramener sur le terrain de cette accablante réalité. Il n'empêche que, pour répondre à tes interrogations, je ne t'ai pas attendu pour m'appliquer, à titre personnel, à de régulières expériences sensorielles. Même que cela s'est parfois traduit par la naissance de distorsions intimes pour le moins curieuses. Il m'a pourtant bien fallut admettre que c'est dans ces distorsions inconvenantes, parfois dérangeantes, que, dans le bruissement d'échos incertains prend forme cet imperceptible filigrane de visible qui met le monde en suspens. Ce monde là qui précisément est le mien.


Tu sais, si je ne craignais pas de t'apparaître narquois ou dubitatif, je te rétorquerais volontiers: et alors?


Et bien ce faisant, je m'approche peu à peu de la symbiose espérée et qui, je l'espère, m'attends. Convergence grandissante jusqu'au cœur même d'une réponse au mystérieux labyrinthe de la vie. Utopie oui, mais utopie revendiquée! Et si tu savais combien cela grandit, parfois, de se mouvoir à contre-courant.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

10/10/2013

FRAGMENT CHAMPÊTRE

mare.jpg

FRAGMENT CHAMPÊTRE


Aimable promenade dominicale
Avec romantique déjeuner sur l’herbe
Dans une province surannée qu’ils découvrent.

Loin des miasmes chargés de la capitale
Se prélasse ce site remarquable et verdoyant
A l’horizon cependant bordé d’asthéniques bouleaux.

P.  MILIQUE

01/08/2013

LA BOÎTE A LETTRES: FERNAND LEGER A ADOLPHE BASLER

 

LA BOÎTE A LETTRES

FERNAND LEGER A ADOLPHE BASLER

 

Mon cher Basler

Merci pour votre aimable lettre, malheureusement je ne suis nullement en place pour répondre ni pour penser "art". Je suis sous le canon et ne vous étonnez pas d’une lettre correcte et avec plumes et encre dans cette position. On est arrivé à installer un confortable très relatif même à 50 mètres des Boches. Je suis sous une jolie tonnelle en pleine forêt d'Argonne et je vous écris ces mots pendant que les obus me passent au-dessus de la tête. Je suis tranquille les artilleurs m'ont appris que j'étais dans une "position d'angle" c'est-à-dire inviolable pour les obus boches. J'ai confiance en ces gens-là ils connaissent bien leur métier. Vous devez bien comprendre qu’après dix mois de ce truc, on en est arrivé à une habitude. Le flottement c’est fini. C’est une guerre sans « déchet », une guerre moderne. Tout vaut. Tout s’organise pour un maximum de rendement.

 

Cette guerre-là, c'est l'orchestration parfaite de tous les moyens de tuer, anciens et modernes. C'est intelligent jusqu'au bout des ongles. C'en est même emmerdant, il n'y a plus d'imprévu. Nous sommes dirigés d'un côté comme de l'autre par des gens de beaucoup de talent. C'est linéaire et sec comme un problème de géométrie. Tant d'obus en tant de temps sur une telle surface, tant d'hommes par mètre et à l'heure fixe en ordre. Tout cela se déclenche mécaniquement. J'ai cru assez longtemps à une rupture énorme entre la vie de paix et celle de guerre. Pas du tout. Une guerre comme celle-ci n'est possible que par les gens qui la font. C’est aussi vache que la lutte économique. Les temps de paix à cette seule différence qu’on tue du monde. Ca ne suffit pas pour renverser les facteurs. C’est la même chose. Ces gens là qui la font, nous autres nous sommes dressés à cette momerie-là. 

Du moment que le côté matériel est réalisé, à peu près. Du moment que le côté boulotage etc ne nous manque pas il reste la résistance morale. Tout tient dans cette valeur-là. C'est terrible une attaque, quand des bonhommes qui pendant des heures ont subi une préparation d'artillerie infernale aplatis dans des trous, réduits à l'état de pauvres petites choses, quand on donne l'ordre à ces hommes-là de sortir de leur abris, de franchir un parapet et d'aller sur des mitrailleuses avec leur baïonnette, il n'y a que des hommes modernes pour pouvoir encore un pareil effort. Une armée de métier ne tiendrait pas, mais un peuple qui a vécu la vie tendue et dure de ces 50 dernières années, peut le fournir. Une discipline aussi tendue soit-elle n'arriverait pas à ce résultat-là. On était prêt d'un côté comme de l'autre à cette situation. C'est pour cela que c'est long et que ce n'est pas encore fini. Aucun sentimentalisme dans tout cela. Ça c'est très bien. Il n'y a qu'à l'arrière où on est assez mou pour pleurnicher sur des histoires de cathédrale de Reims bombardée ou de femmes enfilées par les Boches. Ici ça ne mord pas du tout. Et monsieur Barrès n'a aucun succès. On n'a pas idée de demander à des gens qui s'octroient le droit de tuer de respecter des monuments plus moins historiques ou des femmes qui souvent n'ont sans doute pas demandé mieux. En septembre on faisait une guerre de primaire ridicule, mais maintenant c'est autre chose on les a pillé et supérieurement à notre tour, on a décidément plus de talent qu'eux et comme ils n'ont pas le génie, on les aura. Cher Monsieur Basler parlez moi de la peinture. Je pense bien à l'Amérique aussi mais quand tout cela sera fini.

Amicalement.

F. Léger

19/06/2013

JE DENONCE 32

DENONCIATION.jpeg

 

Je dénonce les Hommes

Qui entretiennent les relations

Les plus aimables qui soient

Avec certains interlocuteurs complexes

Et surchargés de références

Aux particularités plus qu'ambiguës.

13/12/2012

QUE M'IMPORTE!

SOLEIL.jpeg

 

 

QUE M'IMPORTE!

 

Que m'importe qu'elle ne m'aime pas

Puisque je n'en suis pas à me détester.

Que m'importe qu'elle ne voit en moi

Qu'un à peu-près superficiel et fragile,

Quelle importance puisque sage je sais

Dans le concret de l'âme ce que je suis!...

 

Que m'importe si je ne charme personne

Puisque nul n'est aimable à mon cœur.

Que m'importe si agacé on se détourne

De ma musique interne jugée éphémère,

Quelle importance puisque le soleil est là

Dans le concret de l'âme de ce que je suis.

 

Que m'importe si l'on s'acharne à me détruire

Puisque la vie a décidé de me faire rescapé.

Que m'importe que la mort me soit refusée

Puisque riche d'elle encore j'en possède la clef!

 

Et quand bien même l'on voudrait ma tête

Je l'offrirais aux vents mauvais volontiers.

Que m'importe les larmes de tous les yeux

Puisque l'écho du rêve offre tant à gagner.

 

Je ne sais où mène l'acéré griffu du néant...


Assoiffé de lumière j'ai convoqué l'amour

Et mon murmure vivant a fleuri: je t'aime!

 

P. MILIQUE