06/08/2012
LE TEMPS DE L’ECRIT DURE
LE TEMPS DE L’ECRIT DURE
Il faut savoir prendre son temps!
Le crayon est un formidable outil pour gratter l’instant, un outil au charme à la fois désuet et ensorcelant. Il découpe des strates dans l’épaisseur du temps et y dépose à chaque fois une lumière différente.
C’est une onde émotionnelle intense lorsque sur la page vagabonde la plume.
Quand les mots coulent ainsi de la plume avec aisance, il suffit de se laisser porter par le murmure souterrain d’une conscience indispensable à corriger l’ingratitude oublieuse de la mémoire, pour accoster à ces moments-là d’extrême densité.
Et dans une symphonie de mots simples ou complexes, en tout cas envoûtants, dire l’immensité des toujours et des jamais pareils. Dire des histoires sombres et lumineuses et d’autres magnifiques et douloureuses.
Tout n’est pas si simple cependant.
Parfois l’écriture est hâtive, trop, ce qui la rend maladroite et approximative. Elle peut, à utiliser les mots sans discernement, à exagérer les calembours calamiteux et les métaphores acrobatiques, à célébrer sans cesse d’insupportables trouvailles narcissiques, délivrer des textes aussi navrants qu’inconsistants. Et avoir, enfin, le plus grand mal à dissimuler la médiocrité de l’ensemble.
Parce que l’écriture est humaine, elle est alternance de mélancolie et de gaieté. Elle prend parfois la forme désabusée d’une jubilation triste où tout est sombre et frissonnant. La voilà toute en nuances crépusculaires, plus ondulée qu’acide pourtant, pour préciser les jours rongés de solitude où brûle l’urgence de vivre. Dans ces moments-là, il ne reste que les mots pour se défendre. Des mots cernés d’ombre ou vrillés d’angoisse. Des mots froissés. Des mots chauds ou glacés. Noir boue, noir nuit. Des mots qui collent à la peau. Inexorablement.
Par bonheur, à force de les travailler minutieusement ces mots, ils nous aident à suivre notre étoile jusque dans les chemins de traverse célestes pour revenir sur nos pas dans les ombres du temps , et à velouter de miel la virulence de certains propos.
Il suffit d’un rien , d’un léger décalage de mots, pour que tout bascule dans l’absurde. Un absurde racoleur. Il sait se faire si enjôleur qu’il semble parfois plus cohérent qu’une logique incertaine.
Il n’est pas facile, c’est vrai, d’atteindre à la simplicité. Mais la recette existe. Elle recommande de n’user des mots qu’avec clarté, netteté. Porter un regard d’une grande perspicacité, jouer de l’ombre et de la lumière, utiliser une prose subtile et pénétrante d’une fraîcheur souveraine. Produire une écriture souple, infiniment sensible, avec des mots enfants du silence et de la pudeur. Et, au gré des hasards qui n’en sont pas vraiment, donner de la cohérence au désordre en consentant à l’inattendu.
Le crayon est un formidable outil pour gratter l’instant.
Et cet instant-là aura toujours un calme d’infini pour l’envelopper encore et le faire vivre à tout jamais au cœur d’une histoire inachevée.
P. MILIQUE
10:58 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, savoir prendre son temps, crayon, formidable outil, gratter, instant, outil, charme désuet, ensorceler, découper, straites dans l'épaisseur du temps, déposition, lumière, différence, ondée, émotionnel, intensité, page, plume vagabonde, les mots coulent de la plume, avec aisance, se laisser porter, murmure souterrain, conscience, indispensable, corriger, ingratitude, oublieux, mémoire, accoster, extrême densité, symphonie, simple, complexe, envoûtant, immensité, histoire, sombre, lumineux
15/06/2012
AU SOMBRE DU DENSE
AU SOMBRE DU DENSE
Le nouveau englouti au fin fond d'un cul de sac
Par ce mal qui le ronge avec une extraordinaire intensité
Depuis l'histoire maudite issue du grand désastre,
Il est devenu avec le temps quelqu'un de trop complexe
Pour cette vie de destructions qui ne cesse de s'accroître.
Dans sa vision de monde, au sombre du dense,
Qui compressait ses ambitions jusqu'au presque rien,
Il a choisi, porté par l'exacerbé d'une triste vie,
De redevenir cet homme seul qui progresse
Au fil d'une route perdue qui ne mène nulle part.
Poussé par l'obsession à son extrémité absolue,
Radical pari d'un regard neuf et très aiguisé,
Il s'est fait voyageur heureux de sa liberté retrouvée.
Telle une parole précieuse surgi d'un brouillard hésitant,
Il s'approche, en un feutré subreptice, de la possible vérité
Qui le sortira de son impasse en lui offrant sa vitale respiration.
P. MILIQUE
05:36 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma présent de l'éciture, sombre, dense, nouveauté, engloutir, au fin fond, culde sac, un mal le ronge, extraordinaire, intensité, histoire maudite, issue, désastre, devenir avec le temps, complexité, vie de destructions, ne cesser de s'accroître, vision du monde, compresser, ambition, choisir, exacerber, triste vie, redevenir, homme seul, progression, sur le fil, route perdue, ne mener nulle part, feutré, subreptice
28/04/2012
MUSES EN ATTENTE
MUSES EN ATTENTE
C'est au vif d'une équivoque volontaire et constante
Que se déclenche le rythme pulsionnel de l'écriture.
On parle d'urgence, d'absolue nécessité offerte
Au granit d'un long processus d’obsessions
Lâchant enfin les brides à ce qui ne demandait
Qu'à s'extraire du magma, au réel du spontané!
Les muses en attente lui offrent la parole
Et trouvent les mots justes aux images incertaines
D'un souffle ténu, d'un presque murmure,
Sensibilité poétique au plus immédiat de l'émerveillé.
Dommage qu'au fil de l'étrange amer,
Initiée aux tortures du cheminement intérieur,
L'écriture pour la vie se confronte à l'impasse,
Entravée par le destin, parmi les ombres
Portées sous les lourdes ailes sombres d'un rapace,
Attirée qu'elle est par le non-temps palpable
Justifié jusqu'à longtemps par l'incompréhensible présent.
P. MILIQUE
05:48 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, muse, attente, vivacité, équivoque, vilontaire, constance, déclencher, rythme, pulsionnel, écriture, se parler, urgence, absolu, nécessité, offrande, granit, long processus, obsession, lacher prise, lacher les brides, s'extraire, magma, réel, spontané, offrir la parole, trouver les mots justes, image, incertitude, souffle ténu, murmurer, sensibilité, poésie, immédiat, émerveillé, étrange, amertume, initiation, torture, cheminement intérieur, se confronter, impasse, entraver, destin, ombre, porter, lourdeur, ailes, sombre, rapace
24/02/2012
AFFICHER AUX DERIVES
AFFICHER AUX DERIVES
Ce sont autant de lignes de fuite qui disent la confusion,
A tisser, à l'ourlet de nos yeux l'écheveau sensible
D'ombres fantomatiques et entêtées,
Figées au sublime d'une perte anticipée.
Vie-violence comme happée par une spirale
Qui brouille toute frontière entre le bien et le mal,
Dans l'exploration sombre d'une folie
Prise dans la brume opaque de l'oubli relatif.
Mieux saisir enfin la complexité des pulsions
Pour afficher aux dérives de nous-mêmes
Combien est outrancière l'absurdité de l'énigme !...
P. MILIQUE
07:30 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, bonheur particulier, identitaire, ligne de fuite, dire la confusion, tisser, ourlet, écheveau, sensibilité, ombres fantomatique, entêtant, figer, sublime, subliminal, perte anticipée, vie-violence, happer par la spirale, brouiller les frontières, entre le bien et le mal, exploration, sombre, folie, brume opaque, oubli relatif, complexité, pulsion, afficher aux dérives, outrancier, absurdité, énigme
22/02/2012
QUELQUES POEMES VENUS DE SYRIE: MAIS VIVRE!
Le HuffPost a pris connaissance d'une série de poésies écrites dans un français remarquable, par une Syrienne qui a réussi à les faire parvenir en France. Nous lui conservons bien entendu son anonymat pour des raisons évidentes. Ce sont ces poèmes, d'une force poignante, qui sont reproduits ici .
(dédié à tous les détenus dans les geôles syriennes)
Derrière la grisaille, la brume des faubourgs
Annihiler l’espace et les longues distances
Et creuser un caveau à toutes mes souffrances
Mais vivre avec l’espoir de vous revoir un jour !
Si pesant cet exil m’emmure, m’emprisonne
Courant à l’infini comme tristes couloirs,
Dédale et labyrinthe d’un sombre mouroir
Tintez les carillons ! J’entends le glas qui sonne !
Des oiseaux migrateurs suivre l’itinéraire
Vers des soleils couchants à l’autre bout du monde !
Comme les arbres frémissent à l’orage qui gronde,
Mes foulées ne seront jamais plus téméraires…
Retrouver le silence sans martèlements sourds
L’amnésie apaisante des humeurs chagrines
Et clore mes paupières sur des senteurs marines
N’écouter que mon cœur battre comme un tambour !
Puiser en vos sourires les plus belles saisons
Le printemps affolant de beautés et de grâces !
Comment faire barrière à tout ce temps qui passe ?
Sans risquer d’en mourir, d’en perdre la raison ?
Et si pour vous revoir il faut pleurer toujours :
Que mes yeux alanguis se transforment en fontaines
Pour arroser les champs de lys, de marjolaine
Mais vivre avec l’espoir de vous revoir un jour !
08:53 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, dédicace, détenu, geôle syrienne, derrière la grisaile, brume, faubourg, annihiler, espace, longue distance, creuser un caveau, souffrance, vivre avec l'espoir, vous revoir un jour, seser, exil, emmurer, emprisonner, courir, infini, tristesse, couloir de la mort, dédale, labyrinthe, sombre, mouroir, tinter, carillons, entendre le glas, sonner, oiseau migrateur, suivre l'intinéraire, soleil couchant, à l'autre bour du monde, arboré, frémissant, l'orage qui gronde, foulée, témérité, retrouver le silence, martèlement sourd, amnésie, apaisant, humeur chagrine, clore ses paupières, senteur marine, son coeur bat comme un tambour, belle saison, printemps, affolant de beauté