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23/08/2016

JE SUIS CE QUE JE FAIS 4

au magma présent de l'écriture,

Tableau de Sergueï TOUTOUNOV

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

JE SUIS CE QUE JE FAIS

4


Et il m'est venu à l'esprit en courant, tout en gambadant,
Que ce «qui suis-je?» qui me questionne n'est rien d'autre
Qu'un « qui suis-je par rapport aux autres, avec les autres?»
C'est cet autre, dans sa globalité, qui doit me servir de repère.

J'en suis arrivé à la conclusion finale
Que, je ne puis être que ce que je fais,
Même s'il m'arrive, en certains hasards,
De m'épier un peu, comme le fait le peintre
Qui, pour en voir plus, s'écarte de son œuvre
De quelques pas, tout en plissant des yeux
Comme si cela lui permettait de s'investir
De l'impérieux regard provenant d'un autre
Pour mieux en apprécier l’instinctive essence
Et en savoir davantage sur l’œuvre produite.

(FIN)

 

P. MILIQUE

08/07/2016

LABYRINTHE PRIMAIRE 1

au magma présent de l'écriture,

 

LABYRINTHE PRIMAIRE
1

 

En préambule, il est bon d'énoncer cette évidence connue de tous: pourquoi s'attacher à compliquer ce qui pourrait être n'être que simple?
Parce que c'est autrement plus facile bien sûr!
En l’occurrence, la formule, incisive et délicieuse, est plus axiomatique encore que ne le démontre souvent la simple réalité.

La fréquentation assidue du banal quotidien expose, à chaque fois que les circonstances l'y autorisent, combien la simplicité fragilise l'esprit quand au contraire l’embrouillamini le rassérène.

Cela dissout tout de même certaines prédictions intransigeantes.
Cela fait converger les éventuelles velléités du raisonnement dans de douteuses impasses.
Et, s'il est plus facile de faire le bonheur que d'être heureux, c'est aussi se compliquer bien stérilement l'existence.


De fait, à quoi servirait-il donc d'apprendre à faire simple alors que tout dans la vie disperse, se disperse le plus souvent au souffle d'une émanation de simplicité qui se méconnaît?
C'est ainsi qu'à peine les secondes se sont-elles inscrites au présent, que déjà le futur impatient les efface.
Tout est dans tout voyez-vous!
C'est d'une romanesque clarté sélénite, non?

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

29/01/2016

CASTING ERRONÉ

au magma présent de l'écriture,

 

CASTING ERRONÉ



Il n'est pas superflu de préciser que la vie
Me pose problème depuis longtemps déjà.

Depuis longtemps, oui, ma relation à elle est faussée,
Me la rendant parfois incroyablement inhospitalière.
Elle n'est pas l'unique responsable: je le suis tout autant!
Chacun sait cela: pour un jour être un, il faut être deux!

Je me suis souvent perçu comme égaré, pas à ma place.
Cela m'a bien sûr exposé, m'a rendu vulnérable jusqu'à
Me faire me poser des questions aussi essentielles que
La simple raison d'être dans un contexte aussi hostile.

En préambule précisons-le: la maladie n'y est pour rien.
Elle n'est même qu'un élément tout à fait secondaire
De mon mal-être chronique, et peut-être anecdotique.
C'est sans doute pour cela que je m'en préoccupe si peu.



P. MILIQUE

06/03/2015

AMNESIE

au magma présent de l'écriture,

 

AMNESIE



J’ai su, au retour de mon lieu de rédemption,
A quel point les doses massives de morphine ingérées
M’avaient propulsé dans un étrange et dense nuage
Dont j’ai eu terriblement de difficultés à m’extirper.

Ce préambule pour établir qu’il existe depuis ce moment-là,
Dans le déroulement de ma vie quelques points de suspension,
Quelques points d’interrogation aussi qui sans cesse taraudent
La réalité de ce temps plein de mon absence, en partie oubliée,
Quand la certitude ne lève pas le possible de leur inexistence.

J’ai cependant le bonheur que d’autres se souviennent pour moi
Et ça m’aide à emprunter le tortueux chemin qui mène au vrai,
A l’amère réalité qui me sait incapable de me souvenir des propos tenus…
Il n’est pas dur pourtant de les imaginer aussi désordonnés qu’incohérents
Parce que tel était mon état de ce temps douloureux au présent maquillé
D’un peu de nuit glissé au milieu du jour, sorte d’univers entre ciel et terre.

P. MILIQUE

25/04/2012

ENCHAÎNEMENT LEXICAL ET TENDANCIEUX.... XYLOPHONE

Cet Enchaînement Lexical a été composé en révérencieuse référence à cet inégalable Poète qu'est Eric Ducelier. Un maitre!

 

dictionnaire.jpg

 

 (Comme il s'agit – cela ne vous aura pas échappé – d'un enchaînement lexical, il conviendra de remonter le fil des archives pour consulter les précédentes lettres de l'alphabet nous ayant conduits, non sans une ostentatoire désinvolture, jusque là...)

 

XYLOPHONE

 

En premier lieu, il est nécessaire de préciser que certains exégètes obscurs et pointilleux prétendent que le xylophone se nomme ainsi pour l'unique raison d'avoir expressément sa place dans un très hypothétique Enchaînement Lexical et Tendancieux. Dont acte! Mais je me dois de répliquer à une si basse et ignominieuse insinuation que... c'est très exagéré.

 

Le silence restant le péril majeur de toute ambiance sonore, il est bon que puisse se produire l'improbable rencontre avec cet instrument atypique, tout à fait mélodieux pour peu que l'on sache en percuter les lames de bois de façon harmonieuse et inspirée avec les mailloches de bois appropriées.

 

Une envie quasi irrépressible de dormir pour repousser la fatigue psychique provoquée par de vilains rêves? Qu'à cela ne tienne: le xylophone est là, disponible pour établir l'indispensable apaisement recherché!

 

Langage sublime et frémissant de nostalgie amusée, fleuve épique et universel au discours bouleversant de musicalité, il est acoustiquement apte à ouvrir de nouveaux espaces sonores hors des sentiers battus et, de fait originaux parce que trop souvent inexplorés.

 

Le xylophone est vivant et d'une fraîcheur musicale comparable à celle des fleurs d'une prairie lorsque le printemps s'installe, ravive l'espérance, et provoque de frissonnantes émotions.


Enfin, tout en persistant à proposer tout ce qui vient d'être dit en préambule, il a cette authentique pudeur, incroyable d'intelligence et de folle culture, d'arracher l'auditeur à l'hostile difficulté d'une transition malaisée – dont nul ne saurait faire l'économie – en lui permettant de relier exquisément le W à l'Y à l'abri du plus intime en déroutant quelques regards appuyés, autrement dit, en l'installant à l'ombre fraîche et cristalline de certains yeux.

(A Suivre...)