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08/07/2016

LABYRINTHE PRIMAIRE 1

au magma présent de l'écriture,

 

LABYRINTHE PRIMAIRE
1

 

En préambule, il est bon d'énoncer cette évidence connue de tous: pourquoi s'attacher à compliquer ce qui pourrait être n'être que simple?
Parce que c'est autrement plus facile bien sûr!
En l’occurrence, la formule, incisive et délicieuse, est plus axiomatique encore que ne le démontre souvent la simple réalité.

La fréquentation assidue du banal quotidien expose, à chaque fois que les circonstances l'y autorisent, combien la simplicité fragilise l'esprit quand au contraire l’embrouillamini le rassérène.

Cela dissout tout de même certaines prédictions intransigeantes.
Cela fait converger les éventuelles velléités du raisonnement dans de douteuses impasses.
Et, s'il est plus facile de faire le bonheur que d'être heureux, c'est aussi se compliquer bien stérilement l'existence.


De fait, à quoi servirait-il donc d'apprendre à faire simple alors que tout dans la vie disperse, se disperse le plus souvent au souffle d'une émanation de simplicité qui se méconnaît?
C'est ainsi qu'à peine les secondes se sont-elles inscrites au présent, que déjà le futur impatient les efface.
Tout est dans tout voyez-vous!
C'est d'une romanesque clarté sélénite, non?

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

22/02/2016

FÉLIN POUR ELLE 19

au magma présent de l'écriture,

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

FÉLIN POUR ELLE

19

Oui... Les tensions se sont aggravées.

Un gouffre s'est ouvert, béant. Soudain le sol s'est dématérialisé sous son cœur. Un ouragan intérieur a grondé une plainte de sang. Longue à n'en plus finir. Jusqu'à la nausée.
Parce que tout ce qui donnait parfois lieu à de lancinantes distorsions, tout le brouillage opaque des repères et les relations peu à peu conflictuelles, tout cela a fini par provoquer l'exacerbé d'un face à face devenu au fil du temps inégal.


Les mélodieuses harmonies de l'amour se sont dispersées jusqu'à l'effacement. Le coup était tel...

La foudre venait de s'abattre sur elle. Elle était comme groggy par la violence du choc. Rupture finale.

Cela l'a laissée, mais elle ne s'en est rendue compte que plus tard, totalement exténuée.

Pire encore, naufragée. Presque inerte et désorientée dans le flux frénétique de la vie qui, indifférente, continue.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

22/06/2015

UN CIEL LOURD D’HYPOTHÈSES 2

au magma présent de l'écriture

 

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

UN CIEL LOURD D’HYPOTHÈSES

2


Un trait de lumière tremblé répand son doux murmure.
La chair de l'instantané se disperse, vibrante de pureté.
Une vie va s'ouvrir à la cime d'un rêve exalté de bonheur.
Du pollen de l'amour va naître, au printemps généreux,
Une fleur aux pétales rosis de perles nacrées d'émotion.
Il y aura donc d'autres sourires à fêter, récoltés de la vie,
D’autres échos de petite enfance aux couleurs de déjà vu.

L'inconscient du devenir ne saurait rimer avec insouciance.
Des souvenirs enfuis d'un ciel d'hypothèses agitent le repos.
Ils s'affichent contre l'expression extirpée au fur et à mesure
De tout ce qui rythme la mesure mémorielle exacerbée
Par la morsure des possibles réduits au strict état larvaire
Tout en épiçant la durée d'une terre de vertige déjà usagée.

Le temps qui passe file décidément un bien mauvais coton....

(FIN)

P. MILIQUE

19/02/2014

RÊVERIE 6

REVE POURPRE.jpg

A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...

 

RÊVERIE

6

Il n'est pas rare de comparer la rêverie à l'ivresse! En effet, tout comme peut le faire une déjà ébriété, elle donne parfois à voir les fondations imaginaires d'une réalité progressivement dispersée dans la somnolence. Ce souvenir involontaire du présent balbutie quelques éclats, vagues, de l'empreinte réelle, et à peine entrevue.

(A SUIVRE...)

 

P. MILIQUE

28/12/2013

LE MASQUE OBSCUR 1

au magma présent de l'écriture,

 

LE MASQUE OBSCUR

1

 

Je n’aime guère t’assujettir ainsi à mes moments de douleurs

Mais, puisque tu me dis que tu n’entends que ça dans ma voix.

Il serait donc inutile et vain de tenter de dissimuler cette réalité.

 

Lorsque j’affirme mon extrême lassitude de cette rude souffrance,

Ça n’est pas qu’une image instable traduisant une vue de mon esprit.

Et encore ces pics paroxystiques ne sont que dispersés dans le temps !

Comment font donc ceux qui endurent cela à l’infime de chaque jour ?

 

Si la vie a déjà prouvé ma probable incompatibilité avec le bonheur,

(Mais j’ai confiance, ton apprentissage fait de moi un élève prometteur)

Je ne possède pas davantage de folles prédispositions pour la douleur.

A cause de cela je suis honteux car l’irréductible présence des tiennes

Devrait suffire à relativiser comme il le faudrait mes bobos dérisoires.

Mais je me sais tellement désarmé, tellement peu fait pour affronter ça !

 

Rien ne m’insupporte plus que d’avoir à affronter toute cette férocité,

Tout ce tourment de masque obscur qui, dans son ampleur prodigieuse,

Me fait souffrir bien au-delà de mes mots qui me livrent, l’esprit hébété,

A un monde de pulsations anarchiques fragmenté en vifs éclats de logique.

(A SUIVRE)


P. MILIQUE

24/11/2013

LA SIMPLICITÉ 1

au magma présent de l'écriture,

 

LA SIMPLICITÉ

1

 

Énonçons tout d'abord cette évidence connue de tous: pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? Parce que c'est plus facile bien sûr! En l’occurrence, la formule, incisive et jolie, est plus axiomatique encore que ne le démontre souvent la simple réalité.

La fréquentation assidue du banal quotidien expose, à chaque fois que les circonstances l'y autorisent, combien la simplicité déstabilise l'esprit quand au contraire la complication le rassérène. Cela dissout tout de même certaines prédictions intransigeantes, et dirige les velléités du raisonnement dans de douteuses impasses. Et, s'il est plus facile de faire le bonheur que d'être heureux, c'est aussi se compliquer bien inutilement l'existence. A quoi servirait-il donc d'apprendre à faire simple alors que la vie disperse souvent au souffle d'un vent de simplicité qui s'ignore? C'est ainsi qu'à peine les minutes tracent le présent, que déjà le futur impatient les efface. Tout est dans tout! C'est d'une clarté lunaire, non?

(A SUIVRE...)

P. MILIQUE

13/04/2013

GEORGES FOUREST : " BALLADE POUR FAIRE CONNAITRE MES OCCUPATIONS ORDINAIRES "

 

GEORGES FOUREST 

" BALLADE POUR FAIRE CONNAITRE MES OCCUPATIONS ORDINAIRES "

 

Poème de Georges FOUREST

Lu par Nicolas LORMEAU

 

La Négresse blonde, 1909 © José Corti

 

Né le 6 avril 1867 à Limoges, Georges FOUREST suit des études de droit. Il se qualifie ensuite d’"avocat loin de la cour d’appel", comme il aime à se nommer. Il vient à Paris, où il fréquente les milieux littéraires symbolistes et décadents, collabore à plusieurs revues (La Connaissance, Le Décadent) et se rend célèbre avec La Négresse blonde (Messein, 1909, rééd. Corti 1986), préfacé par Willy, et placé sous le patronage de Rabelais. Georges Fourest fera encore paraître Contes pour les satyres (Messein, 1923, rééd. Corti, 1990) et le Géranium ovipare (Corti, 1935, réé. 1984), qui respirent une même atmosphère ludique et lubrique. Il meurt à Paris le 25 janvier 1945. Après une période de désaffection, il est peu à peu redécouvert à mesure que se manifeste un regain d’intérêt pour la littérature 1900.    


« Georges Fourest était un poète français à la verve parodique et irrévérencieuse, jouant avec truculence de mots rares ou cocasses, des dissonances de ton, de l’imprévu verbal et métrique, des effets burlesques.

Quand j’ai connu Georges Fourest, il était dans la soixantaine et déjà célèbre. Il ne ressemblait pas plus à l’idée qu’un lecteur de La Négresse blonde pouvait se faire de lui que le Gracq qu’on imaginait au moment de la publication du Château d’Argol ne ressemblait au Gracq réel. Le poète, qui époustouflait les foules et rêvait d’un enterrement délirant, était un homme tout à fait posé et – sauf quand à Deauville il portait veste blanche et casquette de yachtman – vêtu de la classique et déjà désuète jaquette et coiffé du melon dont le règne touchait aussi à sa fin. Il avait l’air bonhomme d’un chef de bureau de ministère. Il n’en avait pas moins écrit La Négresse blonde pour son plaisir et le nôtre. Littérairement, ce livre singulier n’appartient à aucune école, sauf la fourestière, comme dit l’à-peu-près de Willy. Il y a des gens qui deviennent célèbres à force de travail, ou de constance, ou d’acharnement ; qui entassent Pélion sur Ossa jusqu’à forcer l’attention. À Fourest, la célébrité était venue, d’un coup, après une incubation et maturation des plus lentes, le jour où il avait fait paraître sa Négresse. Il y aura bientôt soixante ans que le succès de ce petit livre se maintient avec une aimable régularité, et trente qu’elle est entré chez moi, après des années de vagabondage, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. »

 

José CORTI, Souvenirs désordonnés