19/09/2013
COMPRESSION D'HORREURS
COMPRESSION D'HORREURS
Il y a ce qui lui procure cette étrange sensation:
Quelque chose qui tient de l'ordre du trouble,
Alors qu'il n'est que cet état étrange jamais fixé
Dans l'acceptation plausible de ce qu'il est.
Comment rendre compte au plus précis, la déflagration
Qui se produit parfois à l'intime flou des êtres?
L'apprentissage permanent qu'exige le métier de vivre
Bouscule la borne-frontière de sa pensée en mouvement
Qui lui impose de n'exister qu'à la marge de son temps.
Dans un monde emporté par une transe inhumaine,
Errements d'ombres furtives au cauchemar d'une nuit,
S'érige en sculpture-tourments une compression d'horreurs
Dans le silence assourdissant qui succède au vacarme.
P. MILIQUE
09:14 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, compression, horreur, procurer, étrange, sensation, chose, tenir, ordre, trouble, étatique, étranger, fixer, acceptation, plausible, rendre compte, compte-rendu, précis, précision, féflagration, se produire, intime, filouter, flou, être, apprentissage, permanence, exiger, métier, vivacebousculer, borne, frontière, pensée, en mouvement, impser, exister, à la marge, tempête, mondial, emporté par la foule, transeninhumain, errement, ombre, furtif, cauchemar, nocturne, s'ériger, sculpture, tourment, silence assourdissant
25/08/2013
L'ATTENTE
L'ATTENTE
Une porte poussée d'un négligent geste machinal,
Une table désœuvrée où il installe son habitude,
Le voilà lui et sa mélancolie encore revenus...
Deux euros pour un café sans saveur,
Deux euros pour un rêve, un espoir.
Furtifs coups d’œil répétés
Adressés à l'immobile pendule
Qui le nargue, l'aiguille figée...
Deux euros pour un café sans saveur,
Deux euros pour un rêve, un espoir.
Déjà trois cafés chargés d'atrabile désespoir.
Il tord d'une main rageuse la feuille impassible,
Sa bouche aphone crie d'insanes mots brûlants
Maintenant que le trop tard l'enjoint de partir,
Las d'attendre celle qui n'existe peut-être pas.
Deux euros pour un café sans saveur,
Deux euros pour un rêve, un espoir.
Sous le regard insignifiant de clients avachis,
L'homme se lève en pleurant des larmes taries
Et rejoint l'au-dehors livide sous la lune liquide.
P. MILIQUE
09:11 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, attente, pousser, porte, négligent, geste machinal, table, désoeuvré, installer, habitude, mélancolie, revenus, euros, café, saveur, rêve, espoir, furtif, coup d'oeil, répéter, adresse, immobile, pendule, narguer, aiguille, figer, tordre, main, rageur, feuille, impassible, bouche, aphone, crier, insanités, brûlant, maintenir, tardif, enjoindre, partir, lassé, attendre, exister, regard, insignifiant, client, avachi, se lever, pleurer, larmes
29/07/2013
YVES BOMMENEL: "RASPOUTINE"
YVES BOMMENEL
"RASPOUTINE"
Lichen qui prospère sur une forêt fantôme, insectes xylophages cheminant dans un dédale de galeries gourmandes, troncs moussus en putréfaction, longs bois du cerf couronnant son crâne blanchi par l'averse et le gel, bouviers recyclant les étrons, râle des corneilles et bruissement des ailes du grand tétras, champignons véreux dégustés par une armée de limaces, vent qui siffle dans la sombre canopée, craquement des branches, échos des râles et des amours, brumes odorantes, déplacements furtifs des proies et des chasseurs, carcasses dévorées par des myriades d'asticots affamés, charognards invisibles et terriers profonds, tapis d'aiguilles, feuilles mortes en humus, tumulus des racines enchevêtrées, empreintes de sabots, griffes ou plumes, bauge des sangliers, mouches et moucherons...
Les intrigues du palais semblent irréelles en ces lieux désertés par l'homme. Les lourds volumes des chroniques de l'histoire ne sont que cellulose exsangue de chlorophylle, cimetières sauvages dans la bruine de l'automne.
23:27 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, yves bommenel, raspoutine, lichen, prospérer, forêt, fantôme, insecte, xylophage, cheminer, dédale, galerie, gourmand, tronc moussi, putréfaction, bois du cerf, couronner, crâne, blanchir, averse, gel, bouvier, recyclage, étron, râle, corneille, bruissement, ailes, grand tétras, champigon, véreux, déguster, armée, limaces, ventilet, siffler, sombre, canopée, craquement, branché, écho, brume, odorant, déplacement, furtif, proie, chasseur, carcasse, dévorer, myriade
25/01/2013
SE RENCONTRER ENCORE 13
A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.
Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...
SE RENCONTRER ENCORE
13
«Tout à notre dialogue, il m'avait échappé que son attitude, peu à peu, s'était modifiée. Je l'observais quelques instant et me rendis compte que, le regard comme absent, elle ne m'entendait plus. Elle faisait mine d'écouter, certes, mais elle n'entendait plus.
A force de déplacements furtifs, elle s'était subrepticement rapprochée des limites du quai. Une nouvelle rame entrait en station dans le chuintement sifflant feutré de ses pneumatiques. Au moment où je m'approchais d'elle une fois encore, elle porta sa main à son visage et, après une brève hésitation, enleva ses lunettes m'offrant ainsi, pour la première fois, l'image troublante de son regard. Un regard d'un azur soutenu, sincère et passionné. Terriblement déterminé aussi, jusqu'à devenir d'acier. Pendant un court laps de temps, j'ai pu observer la profondeur des ses grands yeux, bleus et étincelants, qui me dévisageaient fixement sans, j'en suis convaincu, la moindre peur naissante. Puis, d'une rotation du corps brusque et saisissante de promptitude, et tout en proférant des paroles que je ne parvins pas à comprendre et qui me resteront à jamais inaccessibles, elle se précipita sur la voie. Sa silhouette disparu comme au ralenti sous le monstre d'acier accompagnée par les hurlements d'effroi d'une foule comme pétrifiée par l'horreur absolue et définitive de l'acte qui venait d'être perpétré là, sous ses yeux. Déjà il était trop tard. Un trop tard irréversible. Mortel.»
(A SUIVRE...)
09:28 Publié dans GOUTTES d'ÂME, NOUVELLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, se rencontrer, dialoguer, échapper, attitude, modofier, observer, se rendre compte, absnce, audition, auditoire, faire mine, écouter, entendre, déplacement, furtif, subreptisement, rapprocher, limite du quai, nouvelle rame, entrer, stationner, chuintement, siffler, feutrer, pneumatique, s'approcher, porter la main, visage d'ange, brève hésitation, enlever ses lunettes, offrande, la première fois, image troublante, regard, regard d'azur, soutenir, sincérité, passionnel, terrible, déterminer, devenir, acier trempé, court laps de temps, profondeur, bleuet, étincelant, dévisager, fixette
14/06/2012
A L'UNI DE L'IMPROBABLE
A L'UNI DE L'IMPROBABLE
Le souci amoureux d'une langue dilatée, distendue,
Remue l'ombre et les échos enfouis aux forces obscures
D'un texte de presque rien aux fissures majeures,
A la fois inscrites dans le furtif et l'inexpugnable.
Bercer cette parole lumineuse! La question est vive
De justifier l'apport de nouvelles sensations....
Le paradoxe dans l'écriture est qu'il existe parfois
Un réel manque de mots pour l'exprimer.
Le temps de la poésie est lent tandis que le présent urge,
A tisser la solitude d'une beauté ou bien d'une disgrâce
Noircies à l'écriture aigre du dessaisissement
De ces vies silencieuses jusqu'à être invisibles,
Unissant parfois l'improbable du stable et du mouvement.
Alors, tenter une prose émouvante comme une musique,
Quintessence d'un temps modulé au fil d'un réel réfuté,
Et user de la puissance de rassemblement du langage
Dans l'entrelacs indéfini des sensations, des odeurs et des sens,
Qui seuls autorisent les mots, impudiques, à faire l'amour à la page...
P. MILIQUE
06:29 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, unisson, improbable, soucieux, amoureux, langue française, dilatation, distendu, remuer, ombrage, écho enfoui, fores obscures, texte, fissure, majeur, inscription, furtif, inexpugnable, berceuse, parole lumineuse, question, vivacité, justifier, apport, nouvelle sensation, paradoxe de l'écriture, existence, réalité, manque de mot, exprimer, le temps de la poésie, urgence, tisser la solitude, beauté, disgrâce, noircir, écriture, aigreur, dessaisissement, vie silencieuse, invisible, unir, stabilité, mouvement, prose émouvante
21/02/2012
QUELQUES POEMES VENUS DE SYRIE: DAMAS
Le HuffPost a pris connaissance d'une série de poésies écrites dans un français remarquable, par une Syrienne qui a réussi à les faire parvenir en France. Nous lui conservons bien entendu son anonymat pour des raisons évidentes. Ce sont ces poèmes, d'une force poignante, qui sont reproduits ici .
J'ai oublié les jours, j'ai oublié les heures
Et les années perdues, et le temps du bonheur
J'ai oublié septembre, ses sonates d'automne
Au devant de l'hiver, de ses pluies monotones...
Le rire tonitruant des chutes, des torrents
Les vallons ombragés aux parfums odorants...
Damas ! O la plus belle des cités antiques !
Que ne suis-je jasmin ployant sous tes portiques
Qui dans le soir exhale son vaporeux parfum
Agonise, se fane aux lueurs du matin....
Au flanc de ta montagne, un tapis de lumière
Se déroule : magie d'un orient séculaire...
Tes vergers qui vont ceindre la furtive splendeur
D'amandiers verdoyants, de cerisiers en fleurs...
Asséchés et taris les bras de ta rivière
Exsangue, désolée du flux de ses artères...
Le ventre de tes souks fourmille d'opulence
Broderies, soieries et grisantes fragrances...
Flanqué de minarets, de coupoles d'églises
Ton chemin millénaire dans la honte s'enlise...
Damas ! O femme fière toute pétrie d'orgueil
Chasse les fossoyeurs qui sculptent ton cercueil !
Qu'ont-ils fait de ton cœur, éclat de vif argent ?
De l'âme bienheureuse et douce de tes gens ?
De tes nuits éternelles, sereines infiniment ?
De ta lune d'opale brillant au firmament ?
Si mes mots acérés fusent comme fer de lance,
S'évadent comme un fleuve brise son glacier, s'élance :
Mon cœur comme le tien, crucifié s'afflige
D'exil en nostalgie, il est pris de vertige
Rêve de liberté tel un oiseau en cage
Déploie ses blanches ailes et se heurte au grillage...
Et si tes paumes suintent de stigmates immondes :
Tu es grain de beauté sur la face du monde !
Damas ! O la plus belle des mères ou des amantes !
Reflet luminescent de jaspe et d'amarante !
Demeure ! Demeure encore mon rêve inaccessible !
Ultime aspiration des quêtes impossibles !
Et si ma destinée fleurit sous d'autres cieux,
J'ai oublié ma vie, tout au fond de tes yeux...
19:36 Publié dans GOUTTES d'ÂME | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : au magma present de l'ecriture, damas, oublier les jours, oublier les heures, année perdue, le temps du bonheur, oublier septembre, sonate d'automne, au devant de l'hiver, pluie monotone, rire tonitruant, chute, torrent, vallon ombragé, parfim odorant, belle cité antique, jasmin, plyer, portique, exhaler son parfum vaporeux, agoniser, se faner, aux lueurs du matin, au flanc de la montagne, un tapis de lumière, se dérouler, magie, orient séculaire, verger, ceindre, furtif, splendeur, amandier, verdoyant, cerisier en fleurs, assècher, tarir, un bras de rivière, exsangue, désoler, le flux de tes artères, ventre, souk, fourmiller, opulence, broderie, soierie, grisant, fragrance, flanquer