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22/07/2013

BAKARY SANGARE LIT AIME CESAIRE: "AFRIQUES"

 

BAKARY SANGARE

LIT

AIME CESAIRE

"AFRIQUES"

extrait du Cahier d’un retour au pays natal

suivi d’un extrait du poème

"A l'Afrique"éric villenfin,

 

"Le choix de ces poèmes vient de ce que l’écriture d’Aimé Césaire évoque pour Bakary Sangaré : le combat perpétuel pour la quête de la liberté, la vigilance permanente pour maintenir cette Terre fragile, le don de sa voix, de sa plume, de son savoir pour ceux qui souffrent sans distinction de couleur, pour le bénéfice de la seule race humaine, la fin universelle." Bakary Sangaré

 

Prise de son, montage : Eric Villenfin, Bastien Varigault,

Assistante à la réalisation : Chloé Mauduy

Réalisation : Catherine Lemire

Poèmes choisis dans Cent poèmes d’Aimé Césaire, éditions Omnibus

21/07/2013

YVES BOMMENEL: "SCRIPT"

 

YVES BOMMENEL

"SCRIPT"

 


S'il suffisait d'un sort pour faire jaillir la magie de chaque graffiti, quel serait l'étendard de nos fantasmes ? Insufflant soudain la vie au verbe, il changerait nos murs en un geyser d'images. D'un idéogramme, d'une lettre taguée, d'un coup de craie bafouillerait alors notre fièvre de paroles. Comme une averse de couleurs, une tornade de runes délirants, ce chaos de syllabes repeindrait nos façades d'un flot incessant d'onomatopées. Une corne d'abondance produisant un tintamarre égal à celui de nos cerveaux, de nos bouches qui crépitent constamment. Un débit neuronal connecté directement à la matrice première de notre quotidien. Le rire d'un enfant bavard, le chant des oiseaux couché sur une partition de béton, sur l'amas de planches d'une palissade. Le bourdonnement de cette ruche aux milliards d'abeilles humaines. D'un simple hiéroglyphe pourrait naître le rêve...
Qui peut savoir alors vers quelle fantaisie mènerait un simple trait de spray ?

L’HOMME ÉTRANGER

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L’HOMME ÉTRANGER


C’est avec une réelle constance que cela s’impose :

Nous nous préservons au cœur de la beauté charnelle

A laquelle on s’identifie, animale ou végétale,

Pour se soustraire du mieux que l’on peut

A cette humanité cruelle et désincarnée

Dont l’attitude fielleuse nous est étrangère.

 

Pour ce faire, on s’établit un périmètre de protection

Au sein duquel l’atmosphère nous est plus arc-en-ciel.

 

Et cependant, un jour l’inéluctable se produit :

Le monde, absurde et cruel, nous rattrape

Et interpelle à nouveau nos étonnements d’enfants.

 

P. MILIQUE

SAINT-JOHN PERSE "OR IL Y AVAIT UN SI LONG TEMPS..."

 

SAINT-JOHN PERSE

  "OR IL Y AVAIT UN SI LONG TEMPS..."

in Amers, Gallimard, 1976

Lu par Eric GENOVESE


 

Saint-John Perse est né à Pointe-À-Pitre, en Guadeloupe, le 31 mai 1887. D’emblée Alexis Saint-Leger Leger est appelé à parcourir le monde en tant que diplomate. Il rencontre Paul Claudel et les fondateurs de La Nouvelle Revue Française. En 1940, il quitte la France pour les États-Unis et le gouvernement de Vichy le déchoit de la nationalité française. Rétabli dans sa dignité d’ambassadeur de France, il reçoit le Grand Prix national des Lettres en 1959 et le Nobel de Littérature l’année suivante. « Au poète indivis d’attester parmi nous la double vocation de,nobel de littératurl’homme. Et c’est hausser devant l’esprit un miroir plus sensible à ses chances spirituelles. C’est évoquer dans le siècle même une condition humaine plus digne de l’homme originel. C’est associer enfin plus hardiment l’âme collective à la circulation de l’énergie spirituelle dans le monde… Face à l’énergie nucléaire, la lampe d’argile du poète suffira-t-elle à son propos ?

Oui, si d’argile se souvient l’homme.

Et c’est assez, pour le poète, d’être la mauvaise conscience de son temps. » dit-il pour conclure son allocution au banquet Nobel, le 10 décembre 1960.sophie nauleau,

Ayant écrit Amers, Oiseaux, Éloges, Anabase, Exil, Vents, ou encore Chant pour un équinoxe, Saint-John Perse meurt à Giens le 20 septembre 1975.

 

Poèmes choisis par Sophie Nauleau

Prise de son, montage, mixage : Bruno Mourlan, Philippe Carminati

Assistant à la réalisation : Benjamin Hu

Réalisation : Laure Egoroff

20/07/2013

YVES BOMMENEL: "FUGITIFS"

 

YVES BOMMENEL

"FUGITIFS"

 

Fugitifs

Obscur // machine machine // Ténèbres soleil routes frontières
Qu'est-ce ? Mais qu'est-ce ? Moteur sécheresse
Sentinelle valise // Chaud / froid
Histoire mur barbelés // Histoire mur mirador
Où sommes-nous ? Wagons train caché
Se taire, pas parler.
Cœur - battre -- très fort
Retenir ses larmes. Retenir son urine.
Les chiens // Les soldats // Voix vacarme poussières
Trembler // La peur // La panique !

Courir // Courir ou mourir
Ne pas lâcher sa main.
Grimper, sauter, glisser.

Par ici, par là... Court, court.
La rue, les voitures, les gens.
Court !
La vie, la ville.
Court !

La police. À droite, à gauche...
Une porte, une cour, un escalier. Se cacher

Reprendre son souffle. Se taire, écouter.
Les bruits de dehors. Attendre. Attendre.
Les sanglots, les larmes. En silence.

Puis repartir. Où aller ? Où ça ?
Ailleurs. Loin. Très loin.

AVANT LE NAUFRAGE

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AVANT LE NAUFRAGE

 

 

Lorsque une bouteille est ainsi jetée à la mer,

L'imaginaire maritime la traduit dernier recours,

Ultime manifeste d'un au-secours possible.

 

Cette bouteille confiée juste avant le naufrage

Sera-elle récupérée à temps, nul ne le sait!

 

Et quand bien même ce serait le cas,

Le serait-elle par l'unique personne

A laquelle le message était adressé?

 

Ce n'est pas souvent le cas, nous le savons.

Ou alors, l'heureux avis de sa réception

Signifierait que les ravages supposés

N'étaient n'étaient pas assujettis au définitif.

 

Il est utile parfois d'exacerber la situation

A l'excès pour l'inciter à prendre forme.

Il n'empêche, nombreux sont ceux qui,

Au cours de leur vie, arpentent les plages

D'un regard attentif et embrasé de fièvre,

A la recherche du cœur aimé en hémorragie

Qu'il convient de panser dans l'urgence du vital.

 

P. MILIQUE

SAINT-JOHN PERSE: "AINSI LOUEE SEREZ'VOUS CEINTE…"

 

SAINT-JOHN PERSE

  "AINSI LOUEE SEREZ'VOUS CEINTE…"

in Amers, Gallimard, 1976

Lu par Léonie Simaga


 

Saint-John Perse est né à Pointe-À-Pitre, en Guadeloupe, le 31 mai 1887. D’emblée Alexis Saint-Leger Leger est appelé à parcourir le monde en tant que diplomate. Il rencontre Paul Claudel et les fondateurs de La Nouvelle Revue Française. En 1940, il quitte la France pour les États-Unis et le gouvernement de Vichy le déchoit de la nationalité française. Rétabli dans sa dignité d’ambassadeur de France, il reçoit le Grand Prix national des Lettres en 1959 et le Nobel de Littérature l’année suivante. « Au poète indivis d’attester parmi nous la double vocation de,nobel de littératurl’homme. Et c’est hausser devant l’esprit un miroir plus sensible à ses chances spirituelles. C’est évoquer dans le siècle même une condition humaine plus digne de l’homme originel. C’est associer enfin plus hardiment l’âme collective à la circulation de l’énergie spirituelle dans le monde… Face à l’énergie nucléaire, la lampe d’argile du poète suffira-t-elle à son propos ?

Oui, si d’argile se souvient l’homme.

Et c’est assez, pour le poète, d’être la mauvaise conscience de son temps. » dit-il pour conclure son allocution au banquet Nobel, le 10 décembre 1960.sophie nauleau,

Ayant écrit Amers, Oiseaux, Éloges, Anabase, Exil, Vents, ou encore Chant pour un équinoxe, Saint-John Perse meurt à Giens le 20 septembre 1975.

 

Poèmes choisis par Sophie Nauleau

Prise de son, montage, mixage : Bruno Mourlan, Philippe Carminati

Assistant à la réalisation : Benjamin Hu

Réalisation : Laure Egoroff

19/07/2013

YVES BOMMENEL: "CALAVERA"

 

YVES BOMMENEL

"CALAVERA"

 

Un soir d'hiver caniculaire, j'ai vu de la lumière et je suis entré.

Entré en moi-même,
Derrière le rideau clos de mes paupières lourdes,
Cadenassées par mes craintes et mes peurs.

Le boyau tortueux qui menait à mes synapses n'était que d'ombre et de couleurs.
Une sensation tactile, plus qu'un état de conscience.

Au plus profond de moi, il me fallait me perdre, pousser par je ne sais quelle force impérieuse
à laquelle je ne pouvais me soustraire, mes humeurs sombres étant attirées vers le fond
Comme de la limaille de fer par un aimant puissant.

Pour ce voyage en introspection, je ne me sentais pas seul.

Il flottait autour de moi, l'infinie cohorte évanescente de mes morts.
Ces êtres chers, ces inconnus, ces faits divers, qu'au cour de ma vie j'avais croisé.

Nulle animosité, nulle empathie dans leur escorte,
Mais on devinait l'intense curiosité qui les animait.

Les morts n'ont pas d'yeux.
Ils vous fixent de leurs orbites creuses.
Mais vous n'en savez rien car ils ne sont que spectre, éther ou ectoplasme,
Plus proche pour nous d'un gaz que de l'être humain qu'ils furent à nos côtés.

Au terme de mon errance dans les couloirs de mon subconscient,
une grande paix m'envahit telle une chaleur électrique...

Je fus soudain dans une plaine cotonneuse. Un espace vallonné où la foule des défunts séjournait.
Cet agora, ce cimetière, voilà donc où leurs esprits reposaient en paix.

Peut-être n'est-il d'outre-tombe que dans nos souvenirs
Et d'au-delà que celui qui les maintient en vie dans nos mémoires ?

Capsule spatiale, nécropole de chair, voilà ce que nous sommes.

Il n'y a ainsi de meilleure Toussaint que le culte des siens en son propre sein.

SAINT-JOHN PERSE: «POESIE POUR ACCOMPAGNER LA MARCHE D'UNE RECITATION …"

 

SAINT-JOHN PERSE

«POESIE POUR ACCOMPAGNER LA MARCHE D'UNE RECITATION …"

in Amers, Gallimard, 1976

Lu par Clément HERVIEU-LEGER


Saint-John Perse est né à Pointe-À-Pitre, en Guadeloupe, le 31 mai 1887. D’emblée Alexis Saint-Leger Leger est appelé à parcourir le monde en tant que diplomate. Il rencontre Paul Claudel et les fondateurs de La Nouvelle Revue Française. En 1940, il quitte la France pour les États-Unis et le gouvernement de Vichy le déchoit de la nationalité française. Rétabli dans sa dignité d’ambassadeur de France, il reçoit le Grand Prix national des Lettres en 1959 et le Nobel de Littérature l’année suivante. « Au poète indivis d’attester parmi nous la double vocation de,nobel de littératurl’homme. Et c’est hausser devant l’esprit un miroir plus sensible à ses chances spirituelles. C’est évoquer dans le siècle même une condition humaine plus digne de l’homme originel. C’est associer enfin plus hardiment l’âme collective à la circulation de l’énergie spirituelle dans le monde… Face à l’énergie nucléaire, la lampe d’argile du poète suffira-t-elle à son propos ?

Oui, si d’argile se souvient l’homme.

Et c’est assez, pour le poète, d’être la mauvaise conscience de son temps. » dit-il pour conclure son allocution au banquet Nobel, le 10 décembre 1960.sophie nauleau,

Ayant écrit Amers, Oiseaux, Éloges, Anabase, Exil, Vents, ou encore Chant pour un équinoxe, Saint-John Perse meurt à Giens le 20 septembre 1975.

 

Poèmes choisis par Sophie Nauleau

Prise de son, montage, mixage : Bruno Mourlan, Philippe Carminati

Assistant à la réalisation : Benjamin Hu

Réalisation : Laure Egoroff

 

 

18/07/2013

YVES BOMMENEL: "CADENCES"

 

YVES BOMMENEL

"CADENCES"

ANESTHÉSIE PROGRESSIVE

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ANESTHÉSIE PROGRESSIVE


Sa main absente ne capte plus mon corps…

 

La réalité qui peu à peu génère la suffocation,

Tulle d’illusions ensanglantées à la déchirure.

 

Sa main absente ne capte plus mon corps…

 

Gémissement soutenu qui torture le silence

D’un cri amplifié où dissone l’obscur immobile.

 

Sa main absente ne capte plus mon corps…

 

Telle l’ultime note d’avant le vide,

Interférence finale précédant de peu

La progressive et froide anesthésie.

 

P. MILIQUE

SAINT-JOHN PERSE: « JE VOUS FERAI PLEURER…"

 

SAINT-JOHN PERSE:

« JE VOUS FERAI PLEURER…"

in Amers, Gallimard, 1976

Lu par Marie-Sophie FERDANE

 

Saint-John Perse est né à Pointe-À-Pitre, en Guadeloupe, le 31 mai 1887. D’emblée Alexis Saint-Leger Leger est appelé à parcourir le monde en tant que diplomate. Il rencontre Paul Claudel et les fondateurs de La Nouvelle Revue Française. En 1940, il quitte la France pour les États-Unis et le gouvernement de Vichy le déchoit de la nationalité française. Rétabli dans sa dignité d’ambassadeur de France, il reçoit le Grand Prix national des Lettres en 1959 et le Nobel de Littérature l’année suivante. « Au poète indivis d’attester parmi nous la double vocation de,nobel de littératurl’homme. Et c’est hausser devant l’esprit un miroir plus sensible à ses chances spirituelles. C’est évoquer dans le siècle même une condition humaine plus digne de l’homme originel. C’est associer enfin plus hardiment l’âme collective à la circulation de l’énergie spirituelle dans le monde… Face à l’énergie nucléaire, la lampe d’argile du poète suffira-t-elle à son propos ?

Oui, si d’argile se souvient l’homme.

Et c’est assez, pour le poète, d’être la mauvaise conscience de son temps. » dit-il pour conclure son allocution au banquet Nobel, le 10 décembre 1960.sophie nauleau,

Ayant écrit Amers, Oiseaux, Éloges, Anabase, Exil, Vents, ou encore Chant pour un équinoxe, Saint-John Perse meurt à Giens le 20 septembre 1975.

 

Poèmes choisis par Sophie Nauleau

Prise de son, montage, mixage : Bruno Mourlan, Philippe Carminati

Assistant à la réalisation : Benjamin Hu