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03/07/2013

AL BERTO: "ENFER"

 

AL BERTO

"ENFER"

Lu par Laurent Natrella

 

Al Berto est l'un des grands poètes portugais du XXe siècle , l'un des plus populaires aussi. Né en 1948 à Coïmbre, sous le nom d’Alberto Pidwell Tavares, le poète a passé son enfance à Sines (Alentejo), ville qu’il a évoqué dans Mar de Ceva (1968). D’abord étudiant aux Beaux-Arts, Al Berto a quitté le Portugal pour la Belgique. Il n’est revenu à Lisbonne qu’en 1975, ville où il est mort 22 ans plus tard en 1997. Al Berto était poète, peintre, libraire, rédacteur littéraire, traducteur. Il collabora à diverses revues et publia plusieurs recueils de poésie, influencés par Rimbaud et Genet, mais aussi par par les mouvements libertaires et par la génération beatnik américaine.


« Tandis que, dans une première phase, sa poésie descend aux enfers d´une jeunesse errante et marquée par un univers urbain souterrain, où l´excès s´exprime, par exemple, dans le champ d´expériences marginales, comme celle des drogues ou à travers un fort érotisme homosexuel, à partir des années 1980, apparaît toute la mélancolie nomade et désillusionnée de quelqu´un qui nous donne un témoignage confessionnel, une sorte d´autobiographie émotive d´un homme qui semble progressivement entrer dans un spleen fait d´ennui et de solitude, mais aussi d´un narcissisme blessé qui l´entraîne à s´enfermer dans un cocon, où il s’abrite du monde extérieur en ayant recours à une écriture sereine et contemplative. » (L’Institut Camõens)

« Al Berto, né en 1948, est une figure emblématique de la poésie portugaise contemporaine. Son œuvre s'affirme explicitement comme héritière du romantisme et du symbolisme. Un classique, en somme. » (L’Escampette)


« J’habite Lisbonne, comme si j'habitais à la fin du monde, quelque part où seraient réunis des vestiges de toute l'Europe. À chaque coin de rue, je trouve des morceaux d'autres villes, d'autres corps d'autres voyages. Ici, il est encore possible d'imaginer une histoire et de 1a vivre; ou de rester 1à, immobile, à regarder le fleuve, à feindre que le temps et l'Europe n'existent pas - et probablement Lisbonne non plus. » (l’auteur)

Son œuvre a été traduite en français par celui qui fut son ami, Michel Chandeigne et publié par les éditions L’Escampette.


Parmi ses publications:

 Le Livre des retours  (L'Escampette, 2004)

Trois nouvelles de la mémoire des Indes (L’Escampette, 2001)

Jardin d’incendie ( L’Escampette, 2000)

Lumineux noyé (L’Escampette, 1998)

La secrète Vie des images (L’Escampette, 1996)

La Peur et les Signes (L’Escampette, 1993)

02/07/2013

LEO FERRE: "PREFACE"

 

LEO FERRE

"PREFACE"

 

"N´oubliez jamais que ce qu´il y a d´encombrant dans la morale, c´est que c´est toujours la morale des autres."

 

La poésie contemporaine ne chante plus, elle rampe
Elle a cependant le privilège de la distinction
Elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore
On ne prend les mots qu´avec des gants
À menstruel, on préfère périodique
Et l´on va répétant qu´il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du codex

Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n´employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu´ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main
Ce n´est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse
Ce n´est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s´ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes

Le poète d´aujourd´hui doit être d´une caste, d´un parti ou du Tout-Paris
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé

La poésie est une clameur
Elle doit être entendue comme la musique
Toute poésie destinée à n´être que lue et enfermée dans sa typographie n´est pas finie
Elle ne prend son sexe qu´avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l´archet qui le touche

L´embrigadement est un signe des temps, de notre temps
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes
Les sociétés littéraires, c´est encore la société
La pensée mise en commun est une pensée commune

Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes
Renoir avait les doigts crochus de rhumatisme
Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d´un coup toute sa musique
Beethoven était sourd
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok
Rutebeuf avait faim
Villon volait pour manger
Tout le monde s´en fout!
L´art n´est pas un bureau d´anthropométrie
La lumière ne se fait que sur les tombes

Nous vivons une époque épique
Et nous n´avons plus rien d´épique
La musique se vend comme le savon à barbe
Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu´à en trouver la formule
Tout est prêt : les capitaux, la publicité, la clientèle
Qui donc inventera le désespoir?

Avec nos avions qui dament le pion au soleil
Avec nos magnétophones qui se souviennent de ces voix qui se sont tues
Avec nos âmes en rades au milieu des rues
Nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions

N´oubliez jamais que ce qu´il y a d´encombrant dans la morale, c´est que c´est toujours la morale des autres

Les plus beaux chants sont des chants de revendication

Le vers doit faire l´amour dans la tête des populations
À l´école de la poésie, on n´apprend pas!
On se bat!

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 01/07/2013

 

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER 

01/07/2013

OBJECTIF SÉRÉNITÉ

EPANOUISSEMENT SEREIN.jpg

 

OBJECTIF SÉRÉNITÉ 


Matière vivante traversée de vivant

Dans la création renouvelée du monde.

 

Et, à la recherche d’autres rivages,

Conquérir un espace de totale liberté

Dans cet embarquement tant attendu

A destination d’un voyage plébiscité pour,

Enfin combler  par les stridences solaires de la vie,

Confédérer dans la pénombre des confins

Les rêves hostiles et l’épanouissement serein.

 

P. MILIQUE

PREPARATION DE TAPIS EN TERRE DU TEIDE MARS 2013

(Captation Personnelle)

 

PREPARATION DE TAPIS

EN TERRE DU TEIDE

LA OROTOVA

ÎLE DE TENERIFE

MARS 2013

NAISSANCE DU SCHMILBLIC: EMISSION DU 29 SEPTEMBRE 1969

 

NOTRE TELE-REALITE A NOUS!

LE SCHMILBLIC

EMISSION DU 29 SEPTEMBRE 1969

 

Première émission de ce jeu consistant à identifier le "Schmilblic", qui n'est autre que la macro photographie d'un objet ou d'une partie de cet objet, souvent typique d'une région de France. Il a été choisi par l'une des vingt-trois stations régionales de l'ORTF, aujourd'hui, Lille.L'animateur du jeu, Guy LUX, présente cette photo depuis Paris, en duplex avec Strasbourg, où se trouve Gérard BRIANTI, à la maison de l'ORTF. Seuls les habitants de la région où se situe cette villle peuvent participer au jeu des questions. Au début du jeu, le "schmilblic" ne vaut rien. Chaque participant au jeu est invité à poser une question sur les caractéristiques de l'objet. Si la réponse de l'animateur est positive, la valeur du "schmilblic" est augmentée de 100 francs. La personne peut alors proposer une définition du "schmilblic". Si la réponse est bonne, il remporte la somme. Cette somme n'augmente qu'au fur et à mesure où les questions posées par les participants appellent des réponses positives.Personne n'ayant deviné ce qu'est le "schmilblic", les 400 francs restants dans la cagnote sont remis en jeu à la prochaine émission, qui a lieu, demain, à Bordeaux.

  • Emission
  • Le Schmilblic
  • Production
  • producteur ou co-producteur
    Office national de radiodiffusion télévision française
  • Générique
  • réalisateur
    Naka, Eddy
  • musique originale
    Lorenzoni, Bruno
  • producteur
    Antoine, Jacques ; Solness, Jacques
  • présentateur
    Lux, Guy

01/07/2013

CHARLES BAUDELAIRE: LE JEU

 

CHARLES BAUDELAIRE

LE JEU

 

Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles,
Pâles, le sourcil peint, l'oeil câlin et fatal,
Minaudant, et faisant de leurs maigres oreilles
Tomber un cliquetis de pierre et de métal;

Autour des verts tapis des visages sans lèvres,
Des lèvres sans couleurs, des mâchoires sans dent,
Et des doigts convulsés d'une infernale fièvre,
Fouillant la poche vide ou le sein palpitant;

Sous de sales plafonds un rang de pâles lustres
Et d'énormes quinquets projetant leurs lueurs
Sur des fronts ténébreux de poètes illustres
Qui viennent gaspiller leurs sanglantes sueurs;

Voilà le noir tableau qu'en un rêve nocturne
Je vis se dérouler sous mon oeil clairvoyant.
Moi-même, dans un coin de l'antre taciturne,
Je me vis accoudé, froid, muet, enviant,

Enviant de ces gens la passion tenace,
De ces vieilles putains la funèbre gaieté,
Et tous gaillardement trafiquant à ma face,
L'un de son vieil honneur, l'autre de sa beauté !

Et mon coeur s'effraya d'envier maint pauvre homme
Courant avec ferveur à l'abîme béant,
Et qui, saoul de son sang, préférerait en somme
La douleur à la mort et l'enfer au néant !

LA PARISIENNE LIBEREE : "LA VOIX DE L'ANTITERRORISME"

 

LA PARISIENNE LIBEREE 

"LA VOIX DE L'ANTITERRORISME"

Musique, montage : la Parisienne Libérée


Avec : Charles de Gaulle, Valérie Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Manuel Valls et Patrick Poirret

« Oui, nous vivons des jours assez tendus et la route est assez difficile. Il y a une menace terroriste en France. Il y a une menace terroriste en France et vous venez de le dire, l’affaire Merah en a été la démonstration. Et moi, j’ai pris quand il le fallait, et au besoin je prendrais encore, les mesures exceptionnelles nécessaires. ll fallait mettre hors d’état de nuire, arrêter, interpeller, tout ce groupe. Le terrorisme a commencé en France bien avant – malheureusement – l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement à direction socialiste. Et donc il faut être conscient de cette menace. Et c’est pour cela que le chef de l’État, le président de la République, François Hollande, est entièrement mobilisé. Notre mobilisation est totale, la mobilisation la plus totale de l’État pour lutter contre toutes les menaces terroristes. Tout acte criminel doit être poursuivi, tout acte, tout propos, sera poursuivi avec la plus grande fermeté. Et ce n’est pas non plus le terrorisme qui, sur quelque point que cela, me fera changer de route. Ne céder en aucun cas au chantage. La France ne se laissera jamais intimider par le terrorisme. L’intransigeance qui sera celle des pouvoirs publics pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme. L’antisémitisme, l’islamophobie seront condamnées avec la même sévérité. Rien ne doit être toléré. La tolérance sera la tolérance zéro. Les assassins, je vous l’assure, ne nous échapperont pas. Nous ne laisserons pas le territoire français devenir la base arrière de terroristes et d’assassins. Grâce à la loi que nous venons de faire voter. Un projet de loi contre le terrorisme. Ces lois seront votées si les français choisissent de me faire confiance. Dans cette épreuve, la communauté de tous les français doit se resserrer et non se diviser ou se séparer. La France a traversé bien des épreuves dans son histoire. Elle les a surmontées chaque fois qu’elle a fait preuve d’union. Nous devons nous rassembler autour de valeurs, de principes. Le terrorisme ne parviendra pas à fracturer notre communauté nationale. Vous savez, les démocraties sont fragiles, mais face au terrorisme, face à la haine, elles ont une force : la capacité de se rassembler autour des valeurs de la république. Les ministres qui sont parvenus à juguler le terrorisme ont de grands mérites. Moi je ne fais pas de distinction entre les gouvernements qui s’y sont appliqués, même si je fais des différences entre les méthodes. »

Épilogue
« C’est quelqu’un qui était identifié avec une barbe et lorsqu’il a rejoint Strasbourg il s’était rasé la barbe. C’est, parait-il, un signe de passage à l’acte qui peut conduire au martyr. »

PASSAGE A VIDE

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PASSAGE  A  VIDE

 

L’écriture est une magie puissante,

Capable parfois d’atténuer certaines douleurs.

ne rien perdre,

Elle sait n'avoir rien perdu de cette magie là,

Sauf que rien encore n’a été accompli,

Tant à l'imaginé du monde tout reste à faire.

 

Dans la répression grave de l’instant présent,

Il n’y a plus que des mots désespérés vides de contenu,

Grands inhibiteurs des promesses de délivrance à venir.

 

Et il se retrouve éreinté, ébouriffé de nuit

Désormais incapable de formuler une pensée.

 

Est-ce là banal passage à vide ou réalité du déclin ?

 

P.  MILIQUE

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER : 12/02/2013

 

CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER 

12/02/2013

30/06/2013

FRED PELLERIN -- HISTOIRE DE MENSONGE --

 

FRED PELLERIN

HISTOIRE DE MENSONGE

 

Extrait du spectacle «Comme une odeur de muscle», capté au Monument-National de Montréal, le 18 mai 2007. D'un virtuose du conte québéco-caxtonnien.

Une quatrième suite des histoires du village sur l'homme le plus fort du monde de Saint-Élie-de-Caxton : Ésimésac Gélinas. Homme peu reconnu dans nos records contemporains, Ésimésac appartint à la race des surhormonés musculaires, au même titre que ces Louis Cyr et autres Montferrances. Il fut un homme qui se démarqua par l'originalité de ses forçures, mais surtout par une modestie sincère qui le garda dans l'ombre. Il porta, à sa façon, le village sur son dos.

L'INACCEPTABLE RÉFUTÉ

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L'INACCEPTABLE  RÉFUTÉ

 

Il sait qu'elle se perd dans un voyage intérieur

Au prolongement intime à l'infini.

Il sait qu'elle se brise et s'affaiblit peu à peu

Dans le noir fracassé d'interminables insomnies.

Parce qu'il y a un trop plein de tout...

Trop plein de souffrances,

Trop plein d'espérances déçues.

 

Alors chaque nuit la retrouve meurtrie,

Toute ensanglantée du dedans.

Sa sensibilité  exacerbée à l'extrême

Lui est source de douleurs terribles, inacceptables.

 

Bien sûr qu'elle émeut par sa déchirante fragilité.

Mais elle bouleverse aussi par la force qui est la sienne

Dans sa recherche forcenée d'une oasis de douceur désirée

Au milieu troubles tourments qui mâchurent le quotidien.

 

Et pourtant, avec la poigne irrésistible de l'espoir,

Elle réfute cette vie faite de trop de désenchantements,

En refuse d'instinct l'épuisement des instants

Pour mieux les voir persister dans leur éternité.

 

Le temps est venu pour elle de se laisser aller

A ce bouillonnement permanent qui impose

Que tout ce qui n'est pas merveilleux ennui,

Que tout ce qui ne fait pas rêver désespère.

 

En faisant de sa vie un long poème fou qui,

A peine murmuré, l'ouvrira au possible

De bonheurs éphémères, peut-être, mais urgents.

 

P.  MILIQUE