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16/11/2013

IDÉE FAUSSE

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Illustration: Amélie NAHDI

 

 

IDÉE FAUSSE

 

Contrairement à ce qu’ils s’imaginent,

Et parce que tout semble d’une désarmante simplicité,

Faire ses premiers pas dans la prose poétique

N’est pas, dans l’instant, à la portée de chacun.

 

Après avoir intégré et digéré les indispensables influences,

Il reste encore à se forger son propre mode de pensée,

Mise en place compliquée d’un laboratoire d’écriture

Autour duquel bruira, rien n’est moins sûr, la rumeur flatteuse

De maîtres-mots décisifs enfin discernés.

 

P. MILIQUE

19/10/2013

LE JOURNAL DE PERSONNE: "LES MAUVIETTES"

 

LE JOURNAL DE PERSONNE

"LES MAUVIETTES"

 

Vous vous levez un matin…

Et vous tombez de haut, en apprenant que vous n’étiez rien qu’une couverture pour l’homme de votre vie, qu’il ne vous a épousé que pour dissimuler sa véritable identité, sa véritable activité, sa double vie puisqu’il est agent trouble… un espion ou quelque chose dans le genre qui s’est servi de vous, sans que vous ayez l’ombre d’un soupçon!

Moralité : Vous avez été victime d’un coup monté…

Victime expiatoire condamnée à broyer du noir.

Ne croyez surtout pas que vous êtes en dehors du coup…

Parce que vous y êtes pour beaucoup.

On ne vous l’a peut être jamais dit , mais si, mais si…

L’histoire n’est pas autre chose qu’un scénario… montée par un salaud et racontée à un idiot.

Ainsi font, font, font… les marionnettistes à leurs petites marionnettes.

Il n’y a pas plus tragique que la politique :

Derrière chaque peine, il y a une mise en scène…

Parce que le monde se divise en deux : Les méchants d’un côté… et les mauvais de l’autre.

Je vous rassure, les plus à plaindre sont en même temps les plus à craindre :

Les mauvais… les sots… et tous ceux qui vous ressemblent et qui veulent nous faire croire qu’il y a autre chose que des méchants et des mauvais…

Je les appelle : les mauviettes…

 

Le plus simple c’est de vous creuser la tête au lieu de vous laisser absorber par des histoires sans queue ni tête !

Réécrivez votre scénario si vous ne voulez pas jouer dans celui d’un autre. Et comme je suis un peu allumée, je ne peux pas m’empêcher de vous éteindre.

12/12/2012

DES CONTES A ECOUTER: "LE CHAT BOTTE"

 

LE CHAT BOTTE

25/12/1972 

29min08s

 

Le "chat botté" est le surnom d'un chat très futé qui utilise la ruse et la tricherie pour offrir le pouvoir, la fortune et l'amour d'une princesse à son maître mal-né et sans-le-sou.

 

Générique

Pivin, Jose
Aperghis, Georges
Pieplu, Claude ; Eyraud, Marc ; Frégis, Lucien ; Guiomar, Julien ; Roman, Daniel ; Lonsdale, Michel ; Pivin, Suzanne

19/06/2012

Buster KEATON parle de la technique du cinéma muet

Buster KEATON parle de la technique du cinéma muet

Plein feu sur les spectacles du monde - - 05min03s

Buster KEATON parle de la technique du cinéma muet qui est devenu un "art perdu". On ne peut revenir en arrière. Il raconte ses débuts au music-hall, puis rend hommage à Chaplin, maître du comique et du tragique. (interview en anglais avec traduction alternée).

 

Générique

Wilmet, René
Monestier, Marianne
Keaton, Buster
 

22/05/2012

DU SOUFFLE JAILLISSANT DES MARGES

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DU SOUFFLE JAILLISSANT DES MARGES

 

Sur la peau mince des mots s'égrène, aux instants tannés,

Un mélange de quotidien, d'absurde et d'onirique

Contribuant à faire de lui cet être là qui,

Dans la croûte obscure d'un monde de cendre et de rosée,

Hésite encore à perdre l'équilibre jusqu'à la connaissance de l'autre.

 

La danse du réel avec l'imaginaire fait durer l'impossible

D'une écriture fragmentaire au chant mélancolique,

Mère de l'inutile dans son vibrato le plus dérisoire.

 

Quand la fatigue excédée tient lieu d'unique inspiration,

Le constat s'impose et assèche les mots maîtres de l'ultime échec,

Il ne peut que s'effondrer et accéder soudain au surplomb de l'abîme.

 

Inexplicablement quelque chose de beau lie alors le verbe,

Et du souffle jaillissant des marges devenues silencieuses,

Une écriture ample et lumineuse cisèle les phrases intimidées

Dans un vibrant écho, éloge de la vie aux fulgurantes attentions.

 

Éberlué, presque sonné par tant de captures poétiques,

L'approche enchantée insiste sur le sensoriel nouveau

D'une recherche de satisfaction abrupte et joyeusement perturbée.

 

Écrire est un abandon, c'est une extase aussi...

En une telle occurrence, il épouse l'apesanteur de l'infini,

Et s'avance souriant vers cette lumière qui ruisselle des étoiles.

 

P. MILIQUE

10/05/2012

L'IMPOSSIBLE DU RÊVE

 

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L'IMPOSSIBLE DU RÊVE

 

 

La tragédie douce-amère du pêché et la difficulté d'être

L'aidant à clamer sa non-appartenance à l'espèce humaine

Il s'éprouve enfin soulagé de cette solitude imposée

Au cœur de la douleur, du vieillissement et de la maladie.

 

La confusion et le chaos règnent désormais en maîtres,

Au refuge d'une mémoire qui subit la dureté du temps,

Parce que trop confrontées à la désillusion et à la mort.

 

Malgré l'ultime illusion séduisante de rebonds de vie,

Fouetté à vif par de froides rafales de vent gris,

Il se recroqueville dans l’effacé d'une silhouette connue,

Trace d'ombre crayeuse crissant à l'infini du ciel.

 

Le cadeau possible d'un rêve se fait toujours trop attendre...

 

P. MILIQUE

04/04/2012

Rodolphe BURGER - Rock'n'roll

Rodolphe Burger - Rock'n'roll

(Dire qu'ils ont failli cette année donner une Victoire de la Musique Catégorie Rock à Keren ANN!.... On pourrait en rire si ce n'était à pleurer!)

 

Né le 26 novembre 1957 à Colmar, créateur leader d'un groupe culte, mythique et quasi mystique (KAT ONOMA) avec lequel il a tout de même pris le temps de confectionner neuf albums (dont certains sont de purs et incontestés chefs-d'oeuvre) et de s'employer, se déployer en de multiples collaborations et autres participations...

Créateur incontournable de la scène rock bien plus large que française, c'est aussi un guitariste hors-norme possédant une technique d'une délicatesse exceptionnelle compte tenu du rendu dense et puissant.

Un maître qui me réchauffe le coeur et m'entraîne en des sphères insoupçonnables depuis qu'en compagnie d'un Harry-Steed d'excellente facture (qui me l'avait par ailleurs fait découvrir) il nous frappa de sa grâce extraterrestre lors d'une inoubliable prestation donnée en son temps (en ce temps même où l'Harry en question quasi en transes pouvait s'exhalter d'un "On s'en fout du Basket du plus bel effet. Comprenne qui saura!) à la "Bourse du Travail" de CLERMONT-FERRAND! Merci à lui.

15/03/2012

Anna de NOAILLES Lit Deux De Ses poèmes

 

Archives de l'INA: Les Grandes Voix Poètiques Du Siècle

Anna de Noailles lisant deux de ses poèmes

 

Des voix rares, voire inédites, c'est ce que propose Ina.fr. Guillaume Apollinaire en 1911, Anna de Noailles en 1930, mais aussi Léon-Paul Fargue, René Char, Aimé Césaire, Raymond Queneau... A l'occasion du Printemps des poètes, découvrez les voix toutes empreintes de lyrisme des grands auteurs, maîtres de la versification, du XXème siècle.

06/02/2012

Gérard PHILIPE lit "BOOZ" de Victor HUGO

 

Gérard PHILIPE lit "BOOZ ENDORMI" de Victor HUGO

 




BOOZ ENDORMI



Booz s'était couché de fatigue accablé ;
Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.

Ce vieillard possédait des champs de blés et d'orge ;
Il était, quoique riche, à la justice enclin ;
Il n'avait pas de fange en l'eau de son moulin ;
Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge.

Sa barbe était d'argent comme un ruisseau d'avril.
Sa gerbe n'était point avare ni haineuse ;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :
- Laissez tomber exprès des épis, disait-il.

Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques,
Vêtu de probité candide et de lin blanc ;
Et, toujours du côté des pauvres ruisselant,
Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques.

Booz était bon maître et fidèle parent ;
Il était généreux, quoiqu'il fût économe ;
Les femmes regardaient Booz plus qu'un jeune homme,
Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.

Le vieillard, qui revient vers la source première,
Entre aux jours éternels et sort des jours changeants ;
Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,
Mais dans l'œil du vieillard on voit de la lumière.

Donc, Booz dans la nuit dormait parmi les siens ;
Près des meules, qu'on eût prises pour des décombres,
Les moissonneurs couchés faisaient des groupes sombres ;
Et ceci se passait dans des temps très anciens.

Les tribus d'Israël avaient pour chef un juge ;
La terre, où l'homme errait sous la tente, inquiet
Des empreintes de pieds de géants qu'il voyait,
Etait mouillée encore et molle du déluge.

Comme dormait Jacob, comme dormait Judith,
Booz, les yeux fermés, gisait sous la feuillée ;
Or, la porte du ciel s'étant entrebâillée
Au-dessus de sa tête, un songe en descendit.

Et ce songe était tel, que Booz vit un chêne
Qui, sorti de son ventre, allait jusqu'au ciel bleu ;
Une race y montait comme une longue chaîne ;
Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu.

Et Booz murmurait avec la voix de l'âme :
" Comment se pourrait-il que de moi ceci vînt ?
Le chiffre de mes ans a passé quatre-vingt,
Et je n'ai pas de fils, et je n'ai plus de femme.

" Voilà longtemps que celle avec qui j'ai dormi,
O Seigneur ! a quitté ma couche pour la vôtre ;
Et nous sommes encor tout mêlés l'un à l'autre,
Elle à demi vivante et moi mort à demi.

" Une race naîtrait de moi ! Comment le croire ?
Comment se pourrait-il que j'eusse des enfants ?
Quand on est jeune, on a des matins triomphants ;
Le jour sort de la nuit comme d'une victoire ;

Mais vieux, on tremble ainsi qu'à l'hiver le bouleau ;
Je suis veuf, je suis seul, et sur moi le soir tombe,
Et je courbe, ô mon Dieu ! mon âme vers la tombe,
Comme un bœuf ayant soif penche son front vers l'eau. "

Ainsi parlait Booz dans le rêve et l'extase,
Tournant vers Dieu ses yeux par le sommeil noyés ;
Le cèdre ne sent pas une rose à sa base,
Et lui ne sentait pas une femme à ses pieds.

Pendant qu'il sommeillait, Ruth, une moabite,
S'était couchée aux pieds de Booz, le sein nu,
Espérant on ne sait quel rayon inconnu,
Quand viendrait du réveil la lumière subite.

Booz ne savait point qu'une femme était là,
Et Ruth ne savait point ce que Dieu voulait d'elle.
Un frais parfum sortait des touffes d'asphodèle ;
Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala.

L'ombre était nuptiale, auguste et solennelle ;
Les anges y volaient sans doute obscurément,
Car on voyait passer dans la nuit, par moment,
Quelque chose de bleu qui paraissait une aile.

La respiration de Booz qui dormait
Se mêlait au bruit sourd des ruisseaux sur la mousse.
On était dans le mois où la nature est douce,
Les collines ayant des lys sur leur sommet.

Ruth songeait et Booz dormait ; l'herbe était noire ;
Les grelots des troupeaux palpitaient vaguement ;
Une immense bonté tombait du firmament ;
C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.

Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth ;
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ;
Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l'ombre
Brillait à l'occident, et Ruth se demandait,

Immobile, ouvrant l'œil à moitié sous ses voiles,
Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.

Victor HUGO