Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/08/2013

YVES BOMMENEL: "SEPTENTRION"

 

YVES BOMMENEL

"SEPTENTRION"

 

L'hiver n'est pas la mort. Non, l'hiver est germinal. Il est le ventre laiteux des amours estivales.

L'hiver n'est pas la mort. Il est la chanson du feu qui crépite dans l'âtre, le cocon douillet de la chrysalide. La tanière de l'ours. Le givre enveloppant la lande. Le cristal des eaux endormies. La fractale du flocon de neige.

L'hiver n'est pas la mort. Il est la maraude silencieuse du renard argenté. Le lapin blanc qui se fond dans la toundra. Le noir corbeau qui survole la plaine sans un bruissement d'ailes. Il est le silence roi. Sa majesté nordique. Le continent de glace.

L'hiver n'est pas la mort. Il est le repos de l'arbre avant sa floraison. La mère nourricière du printemps qui viendra. La racine souterraine qui attend patiemment son heure. Le secret qui guette le retour du soleil pour se révéler. Il est la promesse du torrent se cachant dans la cascade figée.

L'hiver n'est pas la mort. Il est saint sacrement, immaculé conception du cycle des années. Il est l'alpha de l'oméga, l'envers de l'endroit, le pôle magnétique. Le solstice non moins fécond. Il est le diapason qui donne la juste de note de l'an passé, de l'an qui vient. Il est passage et courant d'air.

L'hiver n'est pas la mort puisque la mort n'est sûrement pas l'hiver.

03/08/2013

JE M'ACCUSE 31

JE M'ACCUSE.jpg

 

Je m'accuse d'avoir gâché

Chaque seconde de ma vie

A atendre l'ultime instant

Qui me verrait basculer

De la mort à la mort.

31/07/2013

LA BOÎTE A LETTRES: ALBERT CAMUS "SAINT-EXUPERY A JEAN MERMOZ"

 

LA BOÎTE A LETTRES

ALBERT CAMUS "SAINT-EXUPERY A JEAN MERMOZ"

(© Musée des Lettres et Manuscrits)

 

Lettre autographe signée " SE ", Buenos Aires [octobre ? 1929], à Jean MERMOZ ; 2 pages in-8 à en-tête Restaurant Conte.

" Pourquoi me laissez-vous tomber comme ça sans même me téléphoner. Ça me navre. Vous me donnez rendez-vous chez moi pour sept heures,  je vous attends deux heures et ensuite j'apprends que vous étiez tranquillement au bureau. Cela n’était pourtant pas difficile de me le faire dire. Je suis en colère - c'est pour ça que j'écris, ça me fait du bien, ça me purge. Et maintenant je vais être forcé de ne pas me coucher puisque j'attendais de vous revoir pour arranger tout et que je ne peux pas vous joindre.  Pourtant je commence à avoir sommeil. Ça m'est égal que l'on soit en retard parce que l'arrivée, même tardive, apaise ma juste rancune. Mais quand on ne vient pas du tout je reste sur ma rancune et ça m'abîme le foie . Je vous en veux beaucoup. Cela se calmera mais je vous en veux. J’aime autant vous le dire parce que je vous en veux moins quand c’est fait.

ST EX

27/07/2013

YVES BOMMENEL: "1932"

 

YVES BOMMENEL

"1932"

 

L'herbe est toujours aussi verte. Le soleil ne brille pas moins aujourd'hui. Le rire des enfants, la couleur des étals et les bruits du marché. Les oiseaux chantent gaiement, sourire si blond d'une serveuse. La bière mousse pourtant autant, mais j'ai le cœur lourd. Une amertume fatale pourrit ces doux instants comme si dans le frémissement de l'air, le murmure des grands feuillus, l'on devinait le pressentiment d'un malheur immense. Celui en écho des fureurs de demain, des angoisses de la nuit. Verre brisé, peinture fraîche. La lame levée du bourreau n'attendant que nos cous pour retomber sur le billot. La faux du destin languissant dans un coin de ciel encore bleu tandis qu'aux Enfers, la boucherie aiguise ses longs couteaux. Combien de temps cette trêve peut-elle durer ? Combien de secondes nous séparent de l'hallali ?

25/07/2013

ARTHUR H "DANCING WITH MADONNA" FESTIVAL PAUSE GUITARE ALBI

 

ARTHUR   H 

"DANCING WITH MADONNA"

FESTIVAL PAUSE GUITARE

  ALBI 

LE  9  JUILLET  2009

16/07/2013

LE SOUVENIR

PHARE.jpg

 

LE SOUVENIR 

 

Le souvenir est la seule matérialité terrestre avérée

Formalisant ceux qui, auprès de nous, ne sont plus !

 

Il est l’ultime et salvateur bouffée d’oxygène

Qui desserre l’étreinte dans l’absence qui vacille.

 

Tout comme il s’affirme, dans la chair même

D’une séparation de corps à jamais incomprise,

Tel le souffle irréductible qui suscite de braises

La minuscule lanterne de la prochaine rencontre.

 

P. MILIQUE

07/07/2013

LEO FERRE: "L'AFFICHE ROUGE" ET "L'ARME DU CRIME"

 

LEO FERRE

"L'AFFICHE ROUGE"

ET

"L'ARME DU CRIME"


A toutes celles et ceux qui un jour ont résisté

02/07/2013

OBJECTIF SÉRÉNITÉ

EPANOUISSEMENT SEREIN.jpg

 

OBJECTIF SÉRÉNITÉ 


Matière vivante traversée de vivant

Dans la création renouvelée du monde.

 

Et, à la recherche d’autres rivages,

Conquérir un espace de totale liberté

Dans cet embarquement tant attendu

A destination d’un voyage plébiscité pour,

Enfin combler  par les stridences solaires de la vie,

Confédérer dans la pénombre des confins

Les rêves hostiles et l’épanouissement serein.

 

P. MILIQUE

12/05/2013

BRIGITTE CATILLON NOUS LIT : CORRESPONDANCE A TROIS

 

BRIGITTE CATILLON

NOUS LIT 

"CORRESPONDANCE A TROIS"

MARINA TSVETAÏVA, RAINER MARIA RILKE, BORIS PASTERNAK


Musique : Concerto n° 2 pour violon - BELA BARTOK

05/04/2013

TON SOURIRE

au magma present de l'ecriture,

 

 

TON SOURIRE

 

D’abord, c’est un éblouissement

Et l’enchantement est immuable.

 

Il y a ce sourire qui éclaire ton visage

D’un mystérieux éclat saturé de tendresse.

 

Présence pure et irréelle.

Image douce et réconfortante

Qui offre des armes pour affronter l’avenir.

Elle fait don de sa beauté

Envoûtante de sensualité.

 

Un sourire étoilé, toujours à fleur de peau,

D’une sincérité fraîche et absolue,

Désarmant de naïveté et d’extrême générosité

Qui protège contre l’inattendu qui point

Et fabrique de l’amour sage et fou comme des synonymes.

 

Un sourire d’ambre et de velours

D’une justesse frémissante,

Caressante comme une main.

Il dégage autant qu’un parfum

Et affiche ta féminité essentielle :

Ta beauté de femme.

 

C’est un sourire à l’élégance intuitive,

Annonciateur d’aubes nouvelles.

 

Ce sourire-là exprime un amour puissant et lumineux.

Ce sourire-là, incomparable et complice, c’est le tien.

 

Parfois, cependant, il se retire.

Il devient d’une immense fragilité

Et peu à peu se désintègre dans l’instant.

 

Le beau sourire maintenant se voile de crépuscules subits.

Il laisse désormais transparaître

L’insondable mélancolie qui l’habite.

Il n’est plus qu’une lumière indécise

Qui dit la face sombre de la désespérance à vivre.

 

Il n’est plus qu’un sourire qui cache mal la cruauté des blessures reçues,

Parce qu’on ne dissimule pas mieux un secret qu’une cicatrice.

 

C’est un sourire qui dit l’espoir effrité,

Le regret de l’astre disparu

Et la nostalgie de l’astre aimé

Transformé en étoile.

Il s’accroche aux merveilles passées de rêves obsolètes

Et se consume au soleil noir de la mélancolie.

 

Le voilà qui entre en survivance aux racines même

De la souffrance et de la folie.

Désormais, il ne peut plus l’ignorer :

C’est un sourire plein de nuit,

Un sourire qui n’en n’est plus un.

 

Une fois devenu une absence,

Quoi de plus terrible à la fin qu’un tel sourire ?

 

La douleur est que ce sourire-là, c’est le tien !

Et il lui faut attendre blotti au plus près de lui

Que le jour se lève, ivre de majesté,

Sur la beauté crapuleuse de nouvelles illusions.

 

P. MILIQUE

01/04/2013

PRINTEMPS DES POETES 2013 : Anthony PHELPS "Le siècle se défait d'un long calendrier"

 

PRINTEMPS DES POETES 2013 

Anthony PHELPS

"Le siècle se défait d'un long calendrier"

 

Orchidée nègre, 1987

 

Lu par Réda KATEB

 

Tiré du recueil Orchidée nègre (1987), ce poème est publié dans l'anthologie proposée par par les éditions Bruno Doucey pour cette 15ème édition du Printemps des Poètes.

 

 

 

 

27/02/2013

JEAN-LOUIS TRINTIGNANT LIT " ADRIENNE " DE JACQUES PREVERT.

 

JEAN-LOUIS TRINTIGNANT

LIT " ADRIENNE " DE

JACQUES PREVERT.



Le comédien lit des poèmes de Prévert, Vian, Desnos, accompagné de son ami l'accordéoniste Daniel Mille. Découvrez la lecture d'Adrienne, de Jacques Prévert.


A voir: Jean-Louis Trintignant lit "Le Déserteur" de Boris Vian.oiseau,rester absent,en prison,tour saint-jacques,se tuer,enterrer,cimetierre,revenir,appartement,attendre,avoir tort,